Ce congé sera « bien rémunéré », soit « 70% de rémunération du salaire net le premier mois, 60% de rémunération du salaire net le deuxième mois », a affirmé Stéphanie Rist, lors de son audition par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).

Le montant de l'indemnisation de ce congé de naissance, qui s'ajoute aux congés maternité (seize semaines) et paternité (28 jours) existants, devrait être gravé dans un décret. « L'objectif de ce congé supplémentaire de naissance est de permettre aux femmes et aux hommes de prendre un congé supplémentaire, s'ils en ont envie, de un mois ou deux mois », a-t-elle détaillé.

Il sera « non échangeable et non à temps partiel », « dans un objectif d'égalité entre les hommes et les femmes », a souligné la ministre. « Chaque parent pourra prendre le congé simultanément ou en alternance avec l'autre, d'où la possibilité d'ajouter jusqu'à quatre mois » pour garder ses enfants, expose le PLFSS présenté il y a une semaine par le gouvernement.

300 millions d'euros dès la première année

La création de ce congé de naissance est « un investissement budgétaire qui est fort. On l'estime à 300 millions d'euros dès la première année et sans doute plus en fonction du nombre de familles qui y auront recours », a déclaré dimanche Aurore Bergé, ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes.

Annoncée en janvier 2024 par Emmanuel Macron en vue d'un « réarmement démographique », cette initiative avait été suspendue après la dissolution de l'Assemblée nationale. Le gouvernement envisageait initialement de remplacer le congé parental par ce congé de naissance, avant de faire marche arrière.

Des travaux vont être menés pour réformer le congé parental existant, de moins en moins utilisé, précise le PLFSS, mais sa réduction ou sa disparition reste « difficilement envisageable à court terme » vu les « tensions qui pèsent aujourd'hui sur les modes de garde ».

Actuellement, le congé parental peut être pris à temps plein ou partiel jusqu'aux trois ans de l'enfant, indemnisé environ 400 euros mensuels.

Le 15 octobre, une mission parlementaire a publié des pistes d'amélioration des congés parentaux, notamment un congé parental plus court et mieux indemnisé et un « congé du second parent » au lieu du congé de paternité, de même durée que le congé maternité.