« L'euro numérique pour le grand public est actuellement débattu au Parlement européen, mais le processus reste trop lent, du fait notamment des résistances de certaines banques privées », a déploré M. Villeroy de Galhau.
Cette attitude des banques, qui craignent une fuite des dépôts de leurs clients une fois l'euro numérique mis en place, « est à courte vue », selon le gouverneur, ardent défenseur du projet, puisqu'elles « risquent d'être les premières perdantes en l'absence de solution européenne et en euros ».
M. Villeroy de Galhau a notamment brandi « le risque pour l'Europe (...) d'être demain confrontée à une quasimonnaie, le stablecoin en dollars, de nature privée et émise par des acteurs non européens ». Les stablecoins sont des types de cryptomonnaies présentées comme stables car adossées à des actifs traditionnels.
La partie n'est pas gagnée pour l'euro numérique, dont la deuxième phase, dite préparatoire, arrive à terme en octobre.
Début septembre, un des membres du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), Piero Cipollone, a estimé que le cadre législatif préalable à l'euro numérique pourrait être adopté « au deuxième trimestre 2026 ». Or au printemps encore ce même M. Cipollone l'espérait d'ici le début d'année prochaine. Il faudra ensuite deux à trois ans avant d'imaginer un euro numérique accessible par les Européens via leurs smartphones, au terme de la phase dite de déploiement.