Créée il y a près de cinquante ans, l'allocation aux adultes handicapés bénéficie, fin 2022, à 1,29 million de personnes (+3,4% par rapport à l'année précédente). C'est la plus forte hausse annuelle sur les dix dernières années. « Il s'agit du deuxième minimum social en nombre d'allocataires après le RSA et ses effectifs ne cessent d'augmenter depuis sa création », explique la Drees dans son étude sur les minima sociaux, publiée le 24 octobre.
Cette aide est attribuée selon des critères médicaux et sociaux évalués par la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH). Elle est accordée « si le demandeur se voit reconnaître un taux d'incapacité d'au moins 80% ou bien un taux compris entre 50% et 79% assorti d'une « restriction substantielle et durable pour l'accès à l'emploi » ».
Allocation aux adultes handicapés : hausse historique du nombre d'allocataires de l'AAH
La Lozère en tête
En France, 2,5% de la population touche l'AAH en 2022. Cette part est « plus importante dans les départements ruraux ou semi-urbains, notamment dans les départements du Massif central, de l'Occitanie et du Centre », observe la Drees. Les cinq départements avec le pourcentage de bénéficiaires le plus important sont la Lozère (5%), la Creuse (4,1%), la Nièvre (4,1%), l'Aude (4%) et les Hautes-Pyrénées (3,9%). Cette proportion est également plus élevée que la moyenne dans les Départements et régions d'Outre-Mer (sauf en Guyane et à Mayotte).
À l'inverse, la part d'allocataires est plus faible en Île-de-France (1,5% dans les Yvelines, 1,6% dans les Hauts-de-Seine) et dans certains départements de l'ancienne région Rhône-Alpes (1,3% en Haute-Savoie, 1,6% dans l'Ain). Un constat déjà réalisé il y a une dizaine d'années.
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Des différences liées à la présence d'établissements médico-sociaux
Ces différences territoriales seraient liées à 31% par des paramètres sociodémographiques (âge moyen de la population, taux de chômage...), selon une étude de l'université d'Aix-Marseille et du CREAI (centre régional d'Etudes d'Actions et d'Informations) de 2018. Ces conclusions ne concernent que les Français avec un taux d'incapacité d'au moins 80%.
Plus des deux tiers restant s'expliqueraient par d'autres facteurs, comme les différences de pratiques locales et la plus forte présence d'établissements ou services médico-sociaux dans les départements ruraux. Par exemple, en Lozère, « la part des personnes bénéficiaires de l'AAH et vivant en institution représente 54% des bénéficiaires de l'AAH » dans le département. Ailleurs, cette proportion est comprise entre 5% et 22%.