« Moi je ne suis pas Jean qui rit, Jean qui pleure, je suis Jean qui se méfie en l'occurrence », a déclaré François Hommeril sur RMC, au lendemain de la suspension complète de la réforme, jusqu'au 1er janvier 2028, promise mardi par le Premier ministre Sébastien Lecornu dans sa déclaration de politique générale.

« Mais j'ai envie de dire que c'est mieux que rien quand même, c'est un acte politique je crois assez fort qu'on attendait tous », a-t-il poursuivi. « Là, on a l'impression que Sébastien Lecornu reprend la main, c'est ça aussi je pense qui est éclairant sur la personnalité politique qu'il est, et que visiblement il tente d'être, et peut-être que cet acte-là (...) va nous ouvrir d'autres portes dans lesquelles on pourra s'avancer et travailler avec lui », estime M. Hommeril.

Interrogé sur les projets de budget de l'Etat et de la Sécurité sociale - incluant un gel des pensions de retraite, des prestations sociales et du barème de l'impôt sur le revenu ou un remplacement de l'abattement fiscal de 10% pour les retraités par un abattement forfaitaire de 2 000 euros - il a critiqué des « mesures d'austérité ».

« Je n'arrive pas à comprendre quelle est la logique, parce que finalement appauvrir les gens, en quoi ça va enrichir le pays ? On sait bien que le pouvoir d'achat est la problématique numéro un aujourd'hui pour les Français », a souligné M. Hommeril.

« Tous les gouvernements, jusqu'à y compris Sébastien Lecornu, nous disent on ne va pas augmenter les impôts, mais ce n'est pas vrai »

« Tous les gouvernements, jusqu'à y compris Sébastien Lecornu, nous disent on ne va pas augmenter les impôts, mais ce n'est pas vrai » et « tout ça, ça va venir en baisse du pouvoir d'achat », a-t-il ajouté.

Il a déploré que « les techniciens, les agents de maîtrise et des cadres, les catégories d'encadrement » soient « toujours visées par ces mesures austéritaires ». La fin de l'abattement de 10% pour les retraités va par exemple « les impacter eux, et eux uniquement ».

« Dans son discours, Sébastien Lecornu parle de l'évolution de carrière, de la nécessité pour chacun de s'engager dans l'entreprise » mais « in fine dans les mesures qu'il met en place, il tape sur la tête de justement ces personnes-là qu'il a désignées », a-t-il conclu.