Dans la majorité des banques, il n'est devenu gratuit que depuis le 9 janvier 2025, en vertu d'un nouveau règlement européen. Le virement instantané, pourtant, n'a pas attendu cette évolution pour amorcer un décollage. Selon des chiffres dévoilés aujourd'hui par la Banque de France, son usage a progressé de 70% en un an. A la fin du 1er semestre 2024, 9% des virements SEPA étaient émis en temps réel, contre 6,4% un an auparavant. Tout porte à croire que ce chiffre va encore considérablement augmenter en 2025.
Fin du chèque, sécurité... Ce que change le virement instantané gratuit dans la vie des Français
C'est pour cette raison que l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP) de la Banque de France le suit avec une attention toute partciulière. L'institution, en effet, veut s'assurer que cette croissance ne s'accompagnera pas d'une flambée de fraude. Les cybercriminels, en effet, apprécient particulièrement les qualités du virement instantané pour vider les comptes de leurs victimes : réception des fonds en moins de 10 secondes, irrévocabilité, plafonds souvent élevés...
Quatre fois moins exposé à la fraude que la carte bancaire sur internet
Les chiffres, toutefois, sont rassurants, estime Julien Lasalle, le secrétaire de l'OSMP : « Nous n'avons pas d'inquiétude. Le cadre actuel est favorable pour accompagner le développement de ce moyen de paiement, avec un taux de fraude maîtrisé. »
Au 1er semestre 2024, l'exposition à la fraude du virement instantané est restée stable, proche de 40€ détournés pour 100 000 euros payés. Soit un chiffre inférieur au moyen de paiement dominant, la carte bancaire (54€). Et même 4 fois inférieur au moyen de paiement qui se rapproche le plus du virement instantané en termes d'usages, la carte bancaire utilisée pour payer sur internet (158€).
La sécurité du virement instantané, par ailleurs, est encore appelée à s'améliorer. Le 9 octobre au plus tard, les établissements de crédit devront avoir déployé un système de contrôle de cohérence des coordonnées bancaires avec l'identité des bénéficiaires. Une manière de couper l'herbe sous le pied des cybercriminels qui usurpent l'identité d'un tiers pour dérober de l'argent.
Virement : ces deux nouvelles mesures de sécurité vont vous concerner