Pour les besoins de son étude, The Economist Intelligence Unit a interrogé 203 cadres bancaires (1), à qui on a notamment demandé d’exposer leur vision de la banque de détail d’ici 5 ans. 64% d’entre eux considèrent qu’en 2020, l’ensemble des opérations de banque de détail seront automatisées, et 49% annoncent la mort du modèle traditionnel de la banque à réseau. Ce qui ne signifie pas, bien sûr, la fermeture des agences. La plupart des grandes enseignes ont déjà entamé une refonte de leurs réseaux selon un schéma souvent proche : des automates en libre-service pour les opérations du quotidien, et des conseillers recentrés sur des missions de vente et de conseil.
Cette transformation des réseaux est d’ailleurs considérée par 36% des cadres interrogés comme le principal challenge que les banques vont devoir affronter pour survivre, devant la nécessité d’attirer les talents (35%) et de moderniser leurs technologies (31%).
Le prêt entre particuliers intégré par les banques
Parmi les autres prédictions des cadres bancaires, 65% d’entre eux estiment que le prêt entre particuliers, dont le principal représentant en France est Prêt d’Union, fera partie des produits disponibles aux catalogues des banques de détail. 57% considèrent également que les fintechs, ces nouveaux acteurs technologiques du secteur financier, traiteront en 2020 des flux supérieurs à ceux des banques traditionnelles.
D’une manière générale, les banquiers semblent avoir pris la mesure de la révolution technologique à l’œuvre dans leur industrie, et sont donc moins effrayés que les années précédentes par l’évolution des comportements des clients - seulement 22% seulement la craignent -, par l’arrivée de nouveaux entrants (26%) ou de nouvelles technologies (24%).
(1) L’étude « Retail Banking : in Tech we Trust » se fonde sur un sondage mené en décembre 2015 auprès de 203 cadres bancaires (61 originaires d’Asie-Pacifique, 62 d’Europe, 60 d’Amérique du Nord et 20 du reste du monde), et sur des entretiens plus poussés avec 33 cadres supérieurs senior issus de banques de toutes tailles, de start-ups et de fonds d’investissement.