Mettant l'accent sur la résilience de la monnaie unique à l'avenir, Piero Cipollone, membre du directoire de la BCE, a rappelé que les paiements sont « aussi essentiels que l'électricité ou l'eau potable » dans la vie quotidienne des citoyens, lors d'une audition devant le Parlement européen.

L'enjeu est d'autant plus crucial dans un monde secoué par des tensions géopolitiques et des cyberattaques toujours plus élaborées : « des incidents tels que le sabotage de câbles sous-marins dans le golfe de Finlande et la mer Baltique nous rappellent à quel point nos infrastructures sont fragiles », a souligné le banquier central.

Autre exemple cité, la panne de réseau survenue au printemps dernier en Espagne et au Portugal a fait que « les gens n'ont pas pu payer faute de disposer de liquidités ».

Face à ces risques et à la dépendance actuelle vis-à-vis de prestataires de paiements non européens, la BCE avance trois garde-fous : une infrastructure de traitement des transactions répartie sur plusieurs régions, une application dédiée permettant aux usagers de changer de prestataire en cas d'attaque, et enfin une fonctionnalité hors ligne pour payer même sans connexion internet ni accès immédiat aux espèces.

M. Cipollone a estimé que le cadre législatif préalable à l'euro numérique pourrait être adopté « au deuxième trimestre 2026 ».

Le coût global d'intégration pour la zone euro est estimé par la Commission européenne « entre 2,8 et 5,4 milliards d'euros », un ordre de grandeur largement inférieur à d'autres estimations publiées ailleurs, a-t-il conclu.