A peine quatre actifs sur dix sont certains de leurs droits, alors même que 28% « jugent probable de connaître une période de chômage dans les deux prochaines années », un pourcentage en hausse de 4 points sur un an, selon l'enquête réalisée par Elabe en septembre auprès de 4 500 Français, dont 1 500 demandeurs d'emploi.
Ainsi 30% disent être sûrs d'avoir droit à une allocation et 9% sont persuadés du contraire, tandis que la majorité n'a pas de certitude. Près de neuf Français sur dix (87%) surestiment la part des demandeurs d'emploi qui sont indemnisés par l'assurance chômage (40% du total), et seuls 6% estiment correctement cette proportion, dans une fourchette de 35% à 45%.
Seul un gros tiers des Français (36%) évalue correctement le montant moyen de l'allocation chômage, qui est de 1 035 euros, en choisissant une fourchette comprise entre 900 et 1 099 euros. La proportion de ceux qui surestiment ce montant est de 37%, en hausse de 2 points par rapport à 2023.
Un Français sur trois pense que les chômeurs sont des « assistés »
Les préjugés à l'encontre des allocations et des chômeurs ont la vie dure, à des degrés divers. A 46%, les Français estiment a priori que les allocations « sont un frein au retour à l'emploi ». Mais une fois informés du fait que plus d'un demandeur d'emploi sur deux trouve un travail avant la fin de ses droits, ils ne sont plus que 39% à le penser. A 47%, ils sont d'avis que la durée des droits est « trop longue ». Mais après avoir appris que les allocations sont perçues en moyenne pendant dix mois, ils ne sont plus que 38% de cet avis.
La part des Français (37%) qui pensent que « la plupart des chômeurs fraude pour toucher des allocations », ne diminue, elle, que de deux points une fois ceux-ci informés que 60% des demandeurs d'emploi ne sont pas indemnisés.
Enfin, 36% jugent que « les chômeurs sont des assistés », et 32% continuent à penser ainsi après avoir été confrontés à la réalité des chiffres, qui montrent qu'un demandeur d'emploi sur deux a une activité professionnelle.
Malgré ces critiques, six Français sur dix se disent attachés au modèle français d'assurance chômage. « Pour trois Français sur quatre, le fait qu'il existe des allocations chômage rend moins risqué les changements volontaires de vie professionnelle » (changement d'entreprise ou reconversion à un autre métier), relève l'Unédic dans un communiqué.