Les commissions de change facturées par votre banque

Si vous comptez voyager cet été dans un pays appartenant à la zone euro, pas d'inquiétude : votre banque ne vous fera pas payer de frais supplémentaires. En revanche, si vous sortez de la zone euro, il y a de grandes chances qu'elle vous facture des commissions sur vos achats et vos retraits, en contrepartie de l'opération de change. Elles peuvent être fixes ou proportionnelles, parfois les deux dans certains établissements.

En moyenne, un achat par carte en devises équivalant à 100 euros est facturé 2,99 euros (au 4 juillet 2025), un retrait d'espèces de même montant 5,78 euros. Mais les prix varient beaucoup d'une banque à l'autre : de 1 euro (Nickel) à 7,35 euros (Louvre Banque Privée) pour un achat de l'équivalent de 100 euros ; de 1,50 euro (Hello bank !) à 8,50 euros (Crédit Agricole Aquitaine) pour un retrait de même montant.

Certaines banques, toutefois, font l'impasse sur ces commissions, totalement ou avec quelques limites de montant en fonction des formules choisies. Voici la liste de ces établissements, au 4 juillet 2025 :

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Le taux de change du réseau de carte

Le taux de change appliqué sur les opérations par carte en devises est fixé par le réseau international auquel votre carte est reliée, donc par Visa ou Mastercard selon le type de carte que vous possédez. Ce taux est légèrement supérieur aux taux de référence de la Banque centrale européenne (BCE), qui fixe chaque jour ouvré la valeur des principales devises étrangères par rapport à l'euro. En clair, le réseau d'acceptation perçoit également des frais sur ces opérations en devises.

Certaines banques sont transparentes sur le sujet. Fortuneo, par exemple, détaille précisément les frais facturés lors d'un paiement en ligne effectué en devises, notamment l'écart entre la différence entre les taux de référence et les taux de change pratiqués par Mastercard.

Les frais de « surcharge » des exploitants de DAB

C'est un des nombreux litiges dont le médiateur de l'ASF (1) a dû se saisir en 2024. Un homme voyageant en Espagne s'est étonné d'être facturé de 3,95 euros pour un retrait de 60 euros, alors même que sa banque ne facture normalement pas les retraits en zone euro. Ce monsieur a en fait payé des frais dits « de surcharge » facturé par l'exploitant du distributeur. Ce dernier, en l'occurrence, n'était pas une banque, mais une société spécialisée, Euronet Worldwide, qui gère plus de 51 500 DAB dans le monde.

C'est facile de l'oublier quand on est Français : rares sont les pays à bénéficier de réseaux d'agences bancaires et de DAB aussi denses qu'en France. En voyage, vous peinerez parfois à trouver un distributeur automatique exploité par une banque. Vous trouverez plus facilement, notamment, dans les lieux touristiques, des « ATM » (pour Automated Teller Machine, distributeur automatique de billets) gérés par ce type de société. Leur point commun : en les utilisant, vous vous exposez à « des frais souvent très élevés », y compris en zone euro.

Attention : certains DAB vous proposeront de vous fournir des devises, mais de libeller l'opération en euros, afin que vous échappiez au paiement des commissions de change de votre banque. Ce n'est probablement pas une bonne idée : les opérateurs de ces DAB appliquent généralement des frais de change qui vous seront très défavorables.

Quoi qu'il en soit, les exploitants de ces DAB ont l'obligation d'afficher les frais perçus avant que vous validiez l'opération. Vous avez donc la possibilité de la refuser. Soyez vigilants !

Nos conseils pour limiter les frais
  • Ouvrez un compte dans une banque ne facturant pas de commissions de change sur les paiements et les retraits en devises ;
  • Préférez les distributeurs des « vraies » banques, plutôt que les « ATM » des sociétés spécialisées. Certaines applications bancaires vous aident à les localiser.
  • Soyez vigilants, lors de vos retraits, à l'information tarifaire fournie par le DAB. Refusez les propositions des DAB proposant d'effectuer le change.

(1) Le médiateur de l'ASF (Association française des Sociétés Financières) a pour rôle principal de favoriser la résolution amiable des litiges qui opposent un particulier à un établissement membre de l'ASF, l'organisation professionnelle qui représente les établissements bancaires spécialisés dans le crédit.