Vers 10h15 heure de Paris, l'indice vedette CAC 40 perdait 0,54%, soit une baisse de 44,56 points, pour s'établir à 8 214,30 points. Mardi, l'indice phare de la place parisienne avait atteint de nouveaux sommets historiques, à 8 271,48 points en séance et à 8 258,86 points en clôture, balayant les précédents records datant de mai 2024.

« Le CAC 40, comme les autres indices européens, a bénéficié de résultats d'entreprises encourageants et du rebond du sentiment global lié à la détente dans le dossier commercial entre les États-Unis et la Chine », commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote interrogée par l'AFP. Mais ce mercredi, le soulagement laisse place à la prudence.

Incertitude « élevée » sur les finances publiques

Le président Donald Trump a affirmé, mardi, s'attendre à conclure un « bon » accord commercial avec Pékin lors d'un sommet des pays de l'Asie-Pacifique la semaine prochaine, mais a averti que la rencontre prévue avec son homologue chinois Xi Jinping pourrait ne pas se produire. « La remarque désinvolte de Trump (...) au sujet des discussions avec Pékin a insufflé juste assez d'incertitude pour rendre les investisseurs prudents, sans provoquer de panique », relève Stephen Innes, gérant de SPI AM.

Par ailleurs, « la situation (...) des actifs français est influencée par l'incertitude politique et des dommages matériels tels que la hausse des rendements obligataires et la dégradation de la note souveraine », explique Ipek Ozkardeskaya.

Vendredi soir, S&P Global Ratings avait annoncé abaisser d'un cran sa note de la France, à A+, en invoquant une incertitude « élevée » sur les finances publiques en dépit de la présentation d'un budget pour 2026.

L'Oréal emporte le luxe

Le titre L'Oréal perdait 5,40% à 376,50 euros vers 10h15 heure de Paris, après avoir chuté de plus de 7% dans les premiers échanges, au lendemain de la publication de ses résultats du troisième trimestre.

Les ventes de L'Oréal ont progressé de 0,5% à 10,3 milliards d'euros. À périmètre et taux de change comparable, la hausse est de 4,2%, « inférieure au consensus de 4,9% », estiment des analystes dans une note de Deutsche Bank. « Nous pensons que les attentes du marché étaient encore plus élevées », ajoutent-ils.

Le reste du secteur du luxe français évoluait également en baisse. Le groupe français de luxe Hermès a publié ce mercredi un chiffre d'affaires en hausse de 5% à 3,9 milliards d'euros, mais le titre s'inscrivait en baisse de 4,36% à 2 152 euros. Le groupe Kering cédait 2,42% à 316,15 euros et Christian Dior glissait de 0,26% à 573,50 euros.

Worldline s'envole

Le spécialiste français des paiements électroniques Worldline a connu une légère baisse de 0,8% de son chiffre d'affaires au 3e trimestre à 1,15 milliard d'euros et ajuste ses prévisions pour l'année 2025.

D'après la presse financière, son chiffre d'affaires est toutefois supérieur aux attentes du marché, propulsant son titre de 16,84% à 2,89 euros, peu après avoir grimpé de plus de 18%. Depuis le début de l'année, le titre Worldline a dévissé de plus de 65% en raison de crises successives.

Ancienne filiale d'Atos, indépendante depuis 2019, Worldline a connu ces dernières années une série de pannes spectaculaires, des révisions régulières à la baisse de ses objectifs financiers, et une chute de sa valeur entraînant sa sortie du CAC 40, le principal indice de la Bourse de Paris.

Fin juin, une enquête journalistique a accusé Worldline d'avoir traité des milliards d'euros de transactions frauduleuses dans des secteurs dits risqués, faisant de nouveau chuter le titre.