L'assemblée générale de la Confédération nationale du Crédit Mutuel a adopté jeudi le rapport moral 2017 de son président Nicolas Théry et « renouvelé son mandat pour une durée de six ans », a fait savoir le groupe dans un communiqué. « Les fédérations du Crédit Mutuel ont renouvelé leur pleine confiance dans l'organe central et son président », affirme le groupe, dans un contexte de guerre en interne avec le Crédit Mutuel Arkéa, entité regroupant les fédérations Bretagne, Sud-Ouest et Massif Central, qui a engagé en début d'année une procédure pour quitter le reste du groupe après des années de bataille judiciaire avec la Confédération.

Diplômé de l'ENA, ancien haut fonctionnaire et passé par le syndicat CFDT, Nicolas Théry avait été élu pour deux ans en 2016 à la présidence de la Confédération nationale du Crédit Mutuel. Il avait succédé à Michel Lucas, l'ex-homme fort du groupe aussi charismatique que redouté. Passé par les cabinets de plusieurs ministres socialistes de l'Economie, dont Dominique Strauss-Kahn, ainsi que par les instances dirigeantes de la CFDT, M. Théry est également président du groupe CM11, entité basée à Strasbourg qui regroupe 11 des 18 fédérations régionale du groupe.

Réforme des statuts de la Confédération nationale

L'organe central du Crédit Mutuel doit tenir dans l'après-midi de jeudi une assemblée générale extraordinaire pour modifier certains de ses statuts. Cette réforme, ouvertement présentée comme une réponse aux « accusations régulières » des dirigeants d'Arkéa, prévoit notamment d'inscrire dans le marbre « le respect strict du principe de subsidiarité », garant de l'autonomie des fédérations. Parallèlement, la CNCM compte aussi réviser sa procédure interne de sanctions : une décision du Conseil d'Etat en avait censuré les modalités début mars, ce qui avait stoppé un train de sanctions engagées contre plusieurs dirigeants d'Arkéa