L'objectif est de préparer une « première émission potentielle de l'euro numérique en 2029 », en s'assurant d'ici là de la faisabilité technique du projet, selon un communiqué diffusé à l'issue de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'institution. La BCE estime que cette nouvelle monnaie électronique offrira les mêmes avantages que le liquide - simplicité, confidentialité et fiabilité – tout en facilitant les transactions en ligne dans l'ensemble de la zone euro.
« Il ne s'agit pas seulement d'un projet technique, mais d'un effort collectif pour préparer l'avenir du système monétaire européen », a déclaré Piero Cipollone, membre du directoire de la BCE, dans un communiqué. Il s'agit de sauvegarder la souveraineté monétaire européenne et économique de la zone euro face aux géants américains des paiements Visa, Mastercard, ou PayPal, et face aux « stablecoins » adossées au dollar, soutenus par Donald Trump.
Restent aux gouvernements nationaux et au Parlement européen de se mettre d'accord sur le cadre légal. Les banques commerciales privées, de leur côté, sont réticentes, redoutant une perte substantielle de dépôts si les citoyens transféraient une partie de leurs avoirs vers le portefeuille numérique garanti par la BCE. Pour répondre à ces inquiétudes, un plafond de détention des euros de la banque centrale sera imposé, le chiffre de 3.000 euros ayant été évoqué.
Selon les estimations publiées jeudi, les coûts de développement du projet jusqu'à la première émission s'élèveraient à environ 1,3 milliard d'euros, en étant supportés par les banques centrales de l'Eurosystème. Les coûts de mise en place à charge des banques s'élèveraient quant à eux entre 4 et 6 milliards d'euros, selon la BCE. Une estimation très inférieure à celle publiée en juin par le cabinet PwC, qui tablait sur une facture de 18 milliards d'euros pour les banques en zone euro.








