Les 60 plus grandes banques du monde détiennent plus de 1 600 milliards de dollars de titres de crédit liés à l'extraction de charbon, pétrole et gaz et à la production d'électricité à partir d'énergies fossiles, a-t-elle indiqué mercredi dans une étude.
« Un changement de politique inattendu ou un événement climatique majeur pourrait déclencher des corrections de marché brutales et faire dégringoler le prix des actifs fossiles », ajoute l'étude.
« Les banques sont exposées à des actifs fossiles surévalués. Il s'agit là d'une bulle carbone qui pourrait éclater, comme les subprimes en 2008. Ce risque est très sous-estimé et les banques ne sont pas préparées à y faire face », explique Julia Symon, directrice de la recherche à Finance Watch.
Aggravation de la crise climatique
Les calculs de ce rapport indiquent qu'un « tampon » contre le risque systémique climatique pourrait être mis en place pour atténuer ces risques « avec un impact limité sur les bénéfices des banques et un impact faible, voire nul, sur les prêts ». D'après les calculs de Finance Watch, une telle réserve serait « relativement facile » à mettre en place pour les banques de l'UE.
« Plus inquiétant encore, en évaluant mal la valeur des prêts à l'industrie fossile, les banques continuent de soutenir le financement de ce secteur, ce qui aggrave la crise climatique, et démultiplie les risques à travers l'ensemble du système financier », ajoute le texte.
Après plusieurs défections de banques, la Net-Zero Banking Alliance (NZBA), programme mondial lancé sous l'égide des Nations unies en 2021 pour favoriser la neutralité carbone, s'est mise sur pause fin août et attend pour début octobre les résultats d'un vote auprès des membres restants afin de décider de la suite de ses activités.