Commençons par une bonne nouvelle : votre budget consacré aux services bancaires ne va pas exploser en 2025. Selon l'étude réalisée par MoneyVox pour ses Trophées de la Banque 2025, le panier annuel réglé par un usager classique va augmenter de 1,33% ; celui d'un usager premium de 1,08%. Des hausses inférieures, donc, à l'inflation, attendue autour de 2% en 2024.
Certains produits, néanmoins, vont subir des hausses supérieures à ces moyennes. C'est le cas des frais de tenue de compte, des cartes bancaires, de certains packages de services... Certaines banques, également, auront la main plus lourde que d'autres.
Subir ces hausses n'est pas une fatalité. Il existe, en effet, des solutions pour rationaliser sa consommation bancaire et contenir la facture, voire la réduire. Voici nos conseils.
1 - Vérifiez que votre forfait est adapté à vos besoins
Il existe deux manières de consommer la banque : payer chaque produit et service au fil de l'eau ou souscrire une offre groupée de services. La 2e solution a le mérite d'offrir de la visibilité budgétaire : vous savez précisément ce que vous allez payer chaque mois. Pourtant, elle n'est pas toujours la plus économique.
Tout dépend de vos besoins. Si vous vous contentez d'une carte classique à débit immédiat et d'une autorisation de découvert limité ; que vous effectuez peu de retraits de cash et de paiement en devises, payez uniquement pour ce que vous consommez est souvent plus intéressant. Si, en revanche, vous avez des besoins plus importants ou que vous êtes âgé de moins de 15 ans, le paiement au forfait est généralement une bonne affaire.
Cela mérite toutefois d'être vérifié. Début 2025, vous recevrez comme tous les ans votre relevé annuel de frais : utilisez ce document pour vérifier que l'option choisie est bien la plus économique.
Packages bancaires : choisir une offre groupée de services n'est pas toujours une bonne affaire
2 - Limitez les passages aux DAB
C'est une des lignes tarifaires qui a le plus augmenté ces dernières années. En 2025, le prix des retraits déplacés, c'est-à-dire hors du réseau de distributeurs (DAB) de votre banque, va coûter 18% plus cher, sur la base d'un retrait déplacé par semaine. Cette forte inflation est le résultat de l'effet conjugué de la hausse du prix unitaire de chaque retrait et, surtout, de la réduction des quotas mensuels de retraits gratuits.
Ces frais sont en partie justifiés : lorsque vous utilisez le DAB d'un établissement concurrent, votre banque doit lui verser 89 centimes d'euros, pour contribuer à son entretien.
Il est pourtant possible d'y échapper. La première chose à faire est de privilégier les distributeurs de votre banque. Aucune ne facture encore ces retraits internes. Si votre DAB préféré n'appartient pas à votre banque, limitez-vous à un ou deux gros retraits par mois, selon le quota qui vous est offert, plutôt que de multiplier les passages aux distributeurs.
Autre solution pour échapper aux frais de retraits : ouvrir un compte dans une banque en ligne. À de rares exceptions près, leurs cartes bancaires gratuites ou à bas prix permettent de retirer sans frais dans les distributeurs de la zone euro, voire en dehors également.
Banque en ligne : le comparatif des offres
3 - Limitez les paiements par chèque
Le chèque a l'avantage d'être gratuit, ce qui explique sans doute que vous êtes encore nombreux à l'utiliser, malgré sa fragilité face à la fraude. À y regarder de plus près toutefois, cette gratuité n'est pas totale : son usage génère potentiellement des frais annexes. Exemple en 2025 : 7,04 euros en moyenne (+3,8% par rapport à 2024) pour l'envoi d'un nouveau chéquier en courrier recommandé (un choix conseillé pour éviter les pertes ou les vols) ou 15,84 euros (+1,86%) pour faire opposition.
Pour éviter ces hausses, la recette est simple : limitez votre usage des chèques. Préférez-lui d'autres moyens qui ont en plus le mérite d'être beaucoup plus sûrs : le virement ou le prélèvement, généralement gratuits, pour régler vos factures ; la carte bancaire pour régler vos achats ; ou Wero, un service disponible dans les principales banques, pour envoyer de l'argent à un proche.
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4 - Soyez autonome !
Virement, modification des plafonds de votre carte, demande d'envoi d'un chéquier ou encore opposition sur carte bancaire : ces opérations coûtent de plus en plus cher lorsqu'elles sont réalisées avec l'aide d'un conseiller bancaire, en agence ou au téléphone. L'exemple du virement est particulièrement frappant. Réalisé en votre nom, il coûtera 4,50 euros pièce, en moyenne, un montant en hausse de 4,4% en 2025, alors qu'il est systématiquement gratuit lorsqu'il est initié de manière autonome.
Notre conseil est donc le suivant : économisez en effectuant ces petites opérations du quotidien depuis l'appli ou le site web de votre banque. Si vous disposez d'un smartphone, commencez par télécharger l'application mobile de votre banque et apprenez à vous en servir. C'est souvent très simple, les banques ayant, pour la plupart, progressé en termes d'ergonomie. Et c'est au moins aussi sûr que l'agence ou le web, les smartphones étant désormais équipés de dispositifs d'authentification robustes.
5 - Regardez du côté des offres à bas prix
Vous souhaitez diminuer au maximum votre facture de frais, sans forcément quitter votre banque ? Pour répondre à la concurrence d'acteurs comme Nickel, les principaux réseaux traditionnels proposent désormais un package d'entrée de gamme à 2 euros par mois : Kapsul à la Société Générale, Eko et Globe-Trotter (pour les moins de 30 ans) au Crédit Agricole ou Essentiel chez LCL...
A ce prix, ces formules sont limitées : un compte, une carte bancaire à autorisation systématique sans découvert et une application mobile. Elles peuvent toutefois vous suffire si vos besoins se limitent à payer et à être payé et que vous êtes prêts à gérer votre compte en autonomie.
6 - Négociez ou faites jouer la concurrence
On le sait : s'agissant des frais bancaires, il y a la règle (les prix indiqués dans les brochures tarifaires) et la pratique (les frais réellement prélevés). Obtenir des réductions est possible. Cartes, packages, frais de versement en assurance vie, frais de dossier de prêt immobilier, indemnités de rachat anticipé... Tous les frais, ou presque, peuvent être négociés. A condition néanmoins d'être un bon client ! C'est-à-dire une personne qui détient plusieurs dizaines de milliers d'euros d'épargne et est multiéquipée (compte, assurance auto et habitation, crédit, télésurveillance, etc.). Ou un jeune actif voué à voir ses revenus rapidement augmenter.
Si la négociation échoue, il vous reste l'option d'ouvrir un compte bancaire dans un établissement à la politique tarifaire plus douce. Les enseignes les plus compétitives demeurent les banques en ligne. Notre classement des banques les moins chères le montre : la facture est limitée à 2,78 euros par an chez BoursoBank et Fortuneo sur un panier de services standard, contre près de 254 euros dans la banque la plus chère (la Banque Marze). Sans compter les primes de bienvenue qui y récompensent régulièrement l'ouverture d'un nouveau compte.