L'essentiel
- Le Premier ministre Sébastien Lecornu propose de mettre fin au gel des pensions de retraite et des minima sociaux en 2026.
- Le gouvernement considère une revalorisation ciblée pour les retraités modestes, avec les pensions les plus élevées contribuant davantage à l'effort national.
- La proposition cherche à équilibrer les impératifs budgétaires et les rapports de force politiques.
Alors que les députés abordent la dernière ligne droite du budget 2026, une idée esquissée fin octobre par le Premier ministre Sébastien Lecornu s'est invitée dans les discussions : abandonner le gel généralisé des pensions de retraite et des minima sociaux pour 2026. Ce dégel a d'ailleurs été voté par l'Assemblée nationale lors de l'examen du budget de la Sécu.
Mais derrière cette annonce, l'exécutif prépare un compromis beaucoup plus nuancé. Car selon Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, « il serait difficile d'imaginer qu'on puisse dégeler toutes les retraites et toutes les prestations sociales ».
« Nous sommes prêts à faire un geste pour les petites retraites »
Autrement dit : la revalorisation ne serait pas uniforme. Le gouvernement étudie clairement la piste d'une revalorisation ciblée pour les retraités modestes, tandis que les pensions les plus élevées pourraient supporter « une contribution plus grande à l'effort national » en 2026, c'est-à-dire une désindexation partielle.
Une partie des Républicains semble prête à accepter un geste pour les petites retraites, tout en défendant le principe du gel sur les pensions élevées, présenté comme un moyen de contenir les dépenses sociales. « La position de principe, c'est le gel pour faire des économies. Ensuite, nous sommes prêts à faire un geste pour les petites retraites », confie un sénateur. Le seuil de référence évoqué dans les discussions tournerait autour de 1 400 euros mensuels, sous lequel les pensions seraient pleinement revalorisées.
Une solution fragile pour éviter un blocage
Reste à savoir si cette ligne de crête suffira à apaiser les tensions parlementaires alors que le budget de la Sécurité sociale arrive au Sénat. La majorité sénatoriale pourrait encore pousser pour un dispositif plus strict, tandis que le gouvernement mise sur ce compromis pour éviter un blocage.
En parallèle, plusieurs institutions indépendantes recommandent d'élargir le débat. Comme le rapporte Capital, le Conseil des prélèvements obligatoires, notamment, plaide pour une action ciblée sur certains avantages fiscaux bénéficiant aux retraités les plus aisés, estimant que ces niches pèsent elles aussi sur l'équilibre des comptes sociaux.
L'exécutif devra donc arbitrer entre impératif budgétaire, équité sociale et rapport de force politique. Dans ce contexte, le dégel partiel des retraites pourrait séduire plusieurs camps, avec l'idée de trouver une voie médiane, entre coup de pouce aux retraités modestes et économies pour contenir la dépense publique.




















