Petite retraite ou pension moyenne de 1 692 euros : quelle hausse en janvier 2026 avec le rejet du gel ?

Quel dégel ? Ce qui a été voté à l'Assemblée

« Le gouvernement est favorable à regarder l'ensemble des amendements qui viendront dégeler les pensions de retraite », avait déclaré le Premier ministre Sébastien Lecornu vendredi 31 octobre, devant l'Assemblée nationale, en réponse aux socialistes et écologistes qui pointaient le trop peu de concessions du gouvernement à leur goût lors de l'examen du budget 2026.

« Le gouvernement est favorable à regarder l'ensemble des amendements qui viendront dégeler les pensions de retraite »

L'article gelant prestations sociales de la CAF et pensions de base de l'Assurance retraite et autres régimes de base a été rejeté hier, mercredi 12 octobre, par les députés, par 308 voix contre 99. L'essentiel de la gauche, de l'alliance RN-UDR ainsi qu'une partie du camp gouvernemental ont voté pour supprimer l'année blanche.

Ce « dégel » des pensions de base doit encore être confirmé par le Sénat, ou l'Assemblée en dernière lecture. Si jamais le texte est rejeté, le même scénario que l'an passé devrait se mettre en œuvre avec une indexation par défaut.

Retraites gelées, allocations CAF, barème de l'impôt... Combien va vous coûter l'année blanche du budget 2026 ?

Quel impact ? Sur quelles pensions ?

Pour la complémentaire Agirc-Arrco, cette déclaration n'a aucune incidence : le gel a été acté, faute d'accord entre les partenaires sociaux. Et la pension versée le 3 novembre dernier est d'un montant inchangé.

« Pourquoi ma retraite complémentaire Agirc-Arrco n'a pas augmenté, finalement, le 3 novembre ? »

Pour les ex-salariés du privé, si la complémentaire est officiellement gelée pour un an, une revalorisation est à nouveau envisageable pour la pension de base, versée par votre Carsat ou par la Cnav en Ile-de-France (Assurance retraite).

Quel pourcentage de hausse ?

1%. Telle est l'estimation inscrite dans le rapport de la commission des comptes de la Sécurité sociale publié fin octobre 2025. C'est le résultat - estimatif - de la formule prévue dans le Code de la Sécurité sociale (l'inflation, hors tabac, calculée sur les 12 derniers indices mensuels par l'Insee, arrêtée en octobre).

Ce taux de revalorisation reste à confirmer mais, si le dégel se précise, toutes les pensions de base progresseraient de 1% en janvier 2026.

Précision d'importance : l'Assurance retraite verse sa pension comptant pour le mois de janvier au début du mois de février. La hausse serait donc visible en février 2026, le 9 février plus précisément.

Quelle hausse pour la retraite moyenne ?

Afin d'illustrer les évolutions potentielles, en cas de dégel, prenons le cas le plus courant des ex-salariés du privé percevant une pension de base de l'Assurance retraite (Carsat, Cnav, CGSS) et la complémentaire Agirc-Arrco. Et prenons une retraite moyenne de 1 692 euros, en net, après CSG et CRDS, selon la dernière étude de la Drees (Les retraités et les retraites, édition 2025). Pour un tel montant, la pension de base représente environ les deux tiers de la retraite globale. La part de la complémentaire augmente sur des niveaux de pension plus élevés.

Et voici l'évolution, de façon beaucoup plus schématique, pour une retraite de 1 500 euros. Dans un cas comme dans l'autre, l'absence de revalorisation de la pension Agirc-Arrco pèse fortement, car la hausse de 1% ne touche qu'une partie de votre pension mensuelle, pas votre retraite globale...

Quelle hausse pour une « petite » retraite ?

Pour cet exemple de pension modeste, à peine au-dessus du minimum vieillesse (Aspa), la progression de 1% s'avère extrêmement limitée... C'est-à-dire 8 euros.

Quelle hausse pour une retraite « confortable » ?

Pour une retraite plus conséquente, de 2 500 euros, celle d'un ancien cadre par exemple, la complémentaire peut représenter près de la moitié de la pension globale. De fait, le gel de la complémentaire pénalise donc assez nettement ce public, avec une augmentation de seulement 13 euros par mois, en cas de dégel, alors qu'ils auraient pu espérer le double en cas de revalorisations « classiques ».

Pour rappel, cette situation financière ne concerne qu'une minorité : toujours selon les données de la Drees, moins de 15% des retraités perçoivent une pension brute de 2 500 euros ou plus. Encore plus parlant, toujours selon la Drees : « 8% des retraités (3% des femmes et 14% des hommes) reçoivent plus de 3 000 euros brut par mois ».