1 - Ce que prévoit la proposition de loi
Le texte discuté ce jeudi à l'Assemblée va au-delà de la seule suppression de l'âge légal de départ à 64 ans : « Il abroge également la hausse de la durée de cotisation à 43 annuités, accélérée par la réforme Borne », pour citer l'exposé de la proposition de loi NFP-LFI. « Selon les projections du Conseil d'orientation des retraites datant de 2022, soit avant la réforme de 2023, l'âge moyen conjoncturel de départ à la retraite allait atteindre 63,7 ans en 2035. Refuser la retraite à 64 ans implique donc non seulement d'abroger le recul de l'âge légal, mais également les dispositions antérieures ayant allongé la durée de cotisation. »
En clair, la proposition ramène l'âge légal de 64 ans à 62 ans. Et abaisse la durée de cotisation pour partir à taux plein de 43 ans (172 trimestres) à 42 ans (168 trimestres). L'entrée en vigueur prévue est août 2025. En cas de mise en œuvre tel que prévue dans la proposition initiale, le texte prévoit aussi une « clause de sauvegarde » pour éviter que ceux qui sont partis à la retraite entre septembre 2023 et août 2025 pourraient demander un « rééxamen » du montant de leur pension puisque ces évolutions pourraient faire sauter des décotes ou créer des surcotes.
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2 - La principale revendication des partis et syndicats
Sans entrer de la très délicat jeu politique qui va se jouer dans l''hémicycle de l'Assemblée nationale ce jeudi 28 novembre, la revendication centrale est la suppression de l'âge légal à 64 ans.
Trouver un compromis sur la durée de cotisation (ramenée ici de 43 à 42 ans d'activité) paraît moins évident, comme en témoigne la prise de parole de la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon.
3 - En cas de suppression de l'âge légal à 64 ans, pourrez-vous partir à 62 ans ?
Partons donc du scénario (100% virtuel, à ce stade, avec une telle incertitude politique) de la seule suppression de l'âge légal à 64 ans.
Dans ce cas, pourrez-vous partir à 62 ans ? Oui. C'est l'âge légal. Mais potentiellement avec une décote. Car tant que vous ne parvenez pas à l'âge du taux plein, donc quand vous avez vos 172 trimestres (ou 168 si jamais la proposition de loi est adoptée en l'état).
Or, ce taux plein intervient souvent bien après l'âge légal. Et il faut attendre 67 ans pour l'application d'un taux plein automatique, même si vous n'avez pas tous les trimestres requis.
Année de naissance | Avec la réforme de septembre 2023 |
---|---|
Janvier 1961 à août 1961 | 168 trimestres 42 ans |
Septembre 1961 à décembre 1961 | 169 trimestres 42 ans, 3 mois |
1962 | 169 trimestres 42 ans, 3 mois |
1963 | 170 trimestres 42 ans, 6 mois |
1964 | 171 trimestres 42 ans, 9 mois |
1965 et années suivantes | 172 trimestres |
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4 - Comment savoir si vous pouvez espérer partir à taux plein avant 64 ans ?
Facile. Rendez-vous sur Info-Retraite.fr pour le simulateur officiel. Connectez-vous via FranceConnect si vous n'avez pas encore activé votre compte. Vous pourrez aisément lancer une estimation.
MODE D'EMPLOI. Comment calculer votre pension à 64 ou 67 ans avec le simulateur officiel
Et obtenir dans un cas « standard » trois estimations de pension différentes : l'une à 64 ans, l'autre à l'âge du taux plein vous concernant, la dernière à 67 ans. Certes, dans ce cas de figure, vous ne pouvez pas comparer avec un départ à 62 ans mais cela vous permet déjà de savoir si votre taux plein intervient ou non bien après les 62 ou 64 ans.
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