L'horizon se dégage pour la Nef. Cette coopérative bancaire éthique, créée en 1986, vient de franchir une étape décisive avec l'obtention de son agrément bancaire fin 2024.

Une nouvelle autonomie stratégique

Ivan Chaleil, nouveau président du directoire depuis mai, souligne aux Echos l'importance de cette évolution : « À l'heure où le secteur se consolide, il faut saluer cette évolution acceptée par les autorités. C'est une étape majeure de notre développement. »

Ce changement de statut autorise enfin la Nef à proposer des comptes courants et cartes de paiement à sa clientèle, services basiques jusqu'alors interdits par l'accord avec le Crédit Coopératif. L'offre sera disponible fin 2025 pour les professionnels et début 2026 pour les particuliers. Jusqu'ici, la Nef propose seulement des produits d'épargne sans risque (livret bancaire, compte à terme).

Vrai ou faux, la Nef, coopérative bancaire, est-elle liée à un mouvement sectaire ?

Dépasser le plafond de verre

La banque a atteint ses limites actuelles avec 50 000 sociétaires. « Le compte courant et la carte de paiement, c'est essentiel pour attirer des clients qui partagent nos valeurs », explique Ivan Chaleil. L'objectif : élargir sa base clientèle au-delà du cercle des convaincus.

Le chiffre d'affaires de la Nef a atteint 21,5 millions d'euros en 2024 (+21%) pour un bénéfice net de 2,2 millions d'euros, l'un des meilleurs de son histoire. La banque vise sa vitesse de croisière en 2027. Parmi les projets envisagés : le retour au crédit immobilier, abandonné durant la période de taux bas, et le développement d'une offre d'assurance vie avec un partenaire « véritablement éthique. »

La concurrence s'intensifie avec l'émergence de néobanques vertes comme Green-Got, Helios ou OnlyOne, mais leur succès reste limité faute d'agrément bancaire complet. La Nef compte sur sa nouvelle autonomie pour se démarquer durablement sur le marché de la finance éthique.

Banque verte : comparatif des meilleures offres éthiques et solidaires