Le contrat à terme de l'indice vedette CAC 40 reculait de 0,34% une quarantaine de minutes avant l'ouverture. A 10h00, le CAC perdait 0,09%. La veille, il a terminé en baisse de 41,96 points (-0,54%) et s'est établi à 7.766,21 points à la clôture.

« Les marchés européens sont attendus en léger repli, pénalisés par les incertitudes liées » aux droits de douane américains « et au calendrier des baisses de taux de la Fed », commente John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement de la banque privée Cité Gestion.

L'inflation américaine, côté consommateurs, a progressé en juin de 2,7% sur un an, contre 2,4% en mai, selon l'indice CPI publié mardi.

« C'est légèrement en dessous des attentes du marché, mais la progression est toutefois plus ferme que les mois précédents, avec des signes croissants que les entreprises commencent à répercuter les coûts des droits de douane sur les consommateurs », souligne Tiffany Wilding, économiste chez PIMCO.

Face à une remontée de l'inflation, une partie du marché doute quant à la capacité de la Fed à baisser ses taux d'intérêt. Les investisseurs « estiment désormais qu'il y a 58% de chances qu'une baisse de taux arrive d'ici septembre, contre 65% la veille », souligne Jim Reid, économiste de la Deutsche Bank.

Enfin, propre au marché français, la situation budgétaire de l'hexagone continue d'être un sujet de préoccupation.

Le Premier ministre François Bayrou a présenté mardi une cure budgétaire draconienne de 43,8 milliards d'euros pour 2026, avec la suppression de deux jours fériés et le gel des prestations sociales et des retraites, immédiatement décriée par les oppositions qui le menacent de censure.

L'objectif est de ramener le déficit à 4,6% du PIB l'an prochain, contre 5,8% en 2024, le tout dans un contexte international inflammable qui a conduit Emmanuel Macron à demander une enveloppe additionnelle de 3,5 milliards d'euros en 2026 pour la défense.

« Le gouvernement français fait face à une situation inquiétante : il dépense chaque année environ 6% de plus que ce que le pays produit et il n'a pas de majorité claire pour faire passer ses mesures. Les marchés financiers s'inquiètent donc à juste titre », résume Stephen Innes, gérant de Spi AM.

C'est sur le marché obligataire - c'est-à-dire le marché de la dette, l'un des principaux leviers de financement d'un État – que cette inquiétude se reflète.

Plus la trajectoire budgétaire de la France paraît incertaine, plus le pays devra emprunter à des taux élevés. Pour évaluer ce coût d'emprunt, les investisseurs le comparent à celui de l'Allemagne, dont la dette est considérée comme la plus sûre et la plus stable de la zone euro.

« L'écart de taux entre la France et l'Allemagne reste pour l'instant stable, autour de 0,70 point de pourcentage, mais cela pourrait être le calme avant la tempête. Si les discussions budgétaires tournent mal ou bloquent, cet écart pourrait rapidement s'élargir, et les dépenses militaires européennes devraient fortement augmenter », ajoute l'analyste.

Parmi les valeurs à suivre

Renault : le constructeur automobile a revu légèrement à la baisse ses objectifs annuels à cause de la « détérioration de la dynamique du marché automobile », a indiqué mardi le directeur financier du groupe Duncan Minto, nommé directeur général par intérim le temps de trouver un remplaçant à Luca de Meo.

Société Générale : la banque a annoncé mardi la signature d'un accord avec l'Etat camerounais en vue de la cession de sa filiale locale, nouvelle étape du désengagement du groupe bancaire français du continent africain.