Elle escompte également faire progresser de plus de 12% son bénéfice net par action au cours de cette période chaque année, alors qu'il atteignait 4,7 euros en 2013, hors éléments exceptionnels.
La banque française, qui tient lundi une journée investisseurs, avait déjà levé le voile sur ses principaux objectifs financiers pour 2016 lors de la présentation de ses résultats annuels mi-février. Y figurent une rentabilité des capitaux propres (ROE) supérieure à 10%, contre 7,7% en 2013, une croissance organique des revenus de plus de 10% sur la période du plan et un ratio de fonds propres « dur » (apports des actionnaires et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits consentis, ndlr) de 10%.
En termes de rentabilité, indicateur clé mis en avant dans la plupart des plans stratégiques récemment dévoilés par les banques, Société Générale, qui doit encore détailler ses objectifs en mai, vise un ROE de 10% d'ici 2015, une cible qui monte à 12% pour Crédit Agricole SA en 2016.
Revenus attendus en baisse en Europe
En février, le directeur général de BNP Paribas Jean-Laurent Bonnafé avait fait valoir que les banques avaient dû pratiquement doubler le niveau de leurs fonds propres en raison de la crise et que l'objectif de retour sur fonds propres fixé par son groupe équivalait à « quasiment 20% » dans « l'univers d'avant-crise ».
BNP Paribas, qui envisage de distribuer 45% de son résultat en 2016 contre 40,8% pour 2013, avait également renforcé son plan de réduction de coûts, le faisant passer d'un objectif de 2 milliards d'euros en 2015 à 2,8 milliards en 2016.
« C'est un plan qui est ambitieux et qui part de l'idée que le modèle d'affaires que nous avons eu lors du cycle précédent est un modèle qui est valide (...), qui est à même de protéger le groupe et d'asseoir son développement dans le futur », a expliqué Jean-Laurent Bonnafé lors d'une conférence de presse. « Ce modèle d'affaires restera inchangé pendant la durée du plan », a-t-il ajouté.
Environ la moitié de l'activité du groupe est ainsi générée par la banque de détail, un tiers par la banque de financement et d'investissement et 1/6 par le pôle « Investment Solutions » (gestion d'actifs, banque privée et assurance). A la Bourse de Paris, le titre BNP Paribas reculait à 12h10 (11h10 GMT): il perdait 1,30% à 56,24 euros, tandis que le marché cédait 0,74%.
Essentiellement présente en Europe, où elle a généré 77% de ses revenus en 2013, la banque française s'attend à ce que cette part descende à 72% en 2016. Mais Jean-Laurent Bonnafé a soutenu que cette évolution ne serait pas la marque d'un désengagement de la banque de ce continent mais plutôt la traduction d'une croissance plus vigoureuse dans les autres régions où son groupe opère, notamment les Etats-Unis et l'Asie-Pacifique.
Arrivée d'agences « Express » en France
Dans sa branche des marchés domestiques, qui comprend notamment les réseaux en France, en Italie et en Belgique, BNP Paribas anticipe une croissance de son chiffre d'affaires de 1,5% par an et une nette réduction de son coût du risque (provisions pour risque d'impayés, ndlr) en Italie, d'environ un tiers.
En ce qui concerne les agences, elle va également essayer un nouveau format dans les zones densément peuplées en France, baptisé « Express » et centré sur la présence d'automates.
En Asie-Pacifique, région où la banque française affiche de grandes ambitions, elle a souligné avoir fait croître de près de 25% ses revenus entre 2012 et 2013, alors que son plan prévoit une hausse d'au moins 50% de son chiffre d'affaires dans cette zone entre 2012 et 2016.