Le Crédoc estime qu'une personne dont le revenu disponible (revenu et prestations sociales, moins les impôts) est compris entre 1.220 euros et 2.620 euros par mois fait partie des classes moyennes. Selon cette étude, la proportion des classes moyennes est en partie liée au niveau de richesse de chaque pays : elles sont plus nombreuses dans les pays riches, notamment en Norvège, en Suède, au Danemark, aux Pays-Bas, au Luxembourg, en Suisse, en Autriche, en Belgique et en France.

Par ailleurs, les prélèvements obligatoires et les dépenses sociales favorisent la formation de classes moyennes, selon le Crédoc. Ainsi, une partie importante des populations précaires rejoignent les classes moyennes grâce aux prestations sociales dont elles bénéficient, souligne l'étude. La progressivité de l'impôt limite parallèlement les écarts de niveaux de vie entre les classes moyennes et les hauts revenus. Cela explique pourquoi dans les pays anglo-saxons, où le taux de prélèvements obligatoires est faible et les dispositifs redistributifs peu développés, les classes moyennes sont moins importantes, note l'étude.

Situation « atypique »

D'autres facteurs favoriseraient « l'épanouissement » des classes moyennes : une législation sociale protectrice (qui protège par exemple les salariés contre les licenciements) et un régime politique dit « consensuel » avec une répartition du pouvoir exécutif au sein d'une coalition de partis. Le Crédoc note que la France se trouve dans une situation « atypique » car relevant plutôt des démocraties « majoritaires » (avec un seul parti exerçant le pouvoir), mais cette dimension est « compensée par une orientation sociale de ses politiques publiques ».