Alors que l'État cherche à réduire la dépense publique, le budget consacré à MaPrimeRénov' pour 2026 s'annonce contraint. Les discussions parlementaires laissent entrevoir une coupe de 500 millions d'euros sur les crédits de paiement alloués à l'Agence nationale de l'habitat (Anah), à hauteur de 1,53 milliard d'euros, contre 2,03 milliards en 2025.

Cette situation inquiète les professionnels du bâtiment, qui dénoncent l'instabilité chronique du dispositif : en cinq ans, MaPrimeRénov' a connu plus d'une dizaine de versions successives. Beaucoup craignent que les réformes successives freinent les projets en cours et fragilisent la filière de la rénovation.

Recentrage sur les rénovations globales

Les premiers signes sont déjà connus. Selon le projet de loi de finances pour 2026, à compter du 1er janvier, plusieurs gestes isolés ne seront plus éligibles à MaPrimeRénov', en premier lieu les aides pour l'isolation des murs ou le remplacement d'une chaudière biomasse qui disparaissent du parcours « par geste ».

MaPrimeRénov' : dépêchez-vous, ce geste risque de disparaître en 2026

Le gouvernement confirme ainsi sa volonté d'orienter le dispositif vers des rénovations globales ou « d'ampleur », jugées plus efficaces pour réduire durablement la consommation énergétique.

Autre changement majeur : les logements classés F ou G au diagnostic de performance énergétique (DPE) perdront, à partir de 2027, l'accès au parcours « par geste ». Ces habitations devront désormais s'engager dans un bouquet de travaux combinant isolation et changement de système de chauffage pour continuer à bénéficier d'aides.

L'objectif affiché est clair : concentrer les financements sur les projets les plus performants, capables de faire sauter plusieurs classes énergétiques en une seule opération.

Un basculement vers les CEE pour compenser

Néanmoins, le gouvernement se défend du moindre coup de rabot. « Il n'y a pas de baisse des crédits. Il y a un basculement d'une partie du financement sur des certificats d'économies d'énergie [CEE], ce qui fait que l'ambition est intacte », a expliqué Mathieu Lefèvre, le ministre délégué à la transition écologique, le 24 octobre en audition à l'Assemblée nationale. Interrogé par Contexte, le ministère du logement confirme que 500 millions d'euros de CEE seront mobilisés pour compenser la diminution des crédits.

Ce dispositif, financé par les fournisseurs d'énergie, devrait donc prendre une place de plus en plus importante dans la politique de rénovation. Pourtant selon les premières ébauches du Budget 2026, les « coups de pouce » CEE seront revus : les primes forfaitaires laisseront place à un calcul basé sur les kilowattheures économisés, ce qui pourrait réduire certains montants de primes.

En pratique, les particuliers devront donc davantage composer avec les deux dispositifs : l'un géré par l'État, l'autre par les énergéticiens, dans une logique de complémentarité.

MaPrimeRénov' : ce qui change pour cette aide en 2026

Pour les propriétaires, 2026 marque une étape de transition. Les ménages occupant un logement énergivore (DPE F ou G) ont tout intérêt à engager rapidement une rénovation globale, sous peine de voir leur éligibilité diminuer. Les gestes simples, comme l'isolation de murs ou le remplacement d'un appareil de chauffage, seront désormais moins subventionnés.