Les marchés : +0,36% sur la semaine

La Bourse de Paris termine la semaine quasiment inchangée. Le CAC 40 cède 0,1% ce vendredi pour clôturer à 7 853 points, mais affiche tout de même un léger gain de 0,36% sur l'ensemble de la semaine. Le marché reste soutenu par la perspective d'une Fed plus accommodante, mais l'actualité du jour est surtout dominée par les notes des analystes, qui continuent de dicter la tendance.

Stellantis tire son épingle du jeu et grimpe de 0,9%, profitant du soutien de Berenberg, qui est passé à l'achat. À l'inverse, Thales (-2,4%) et Dassault Aviation (-4,6%) sont sanctionnés après une recommandation de Goldman Sachs à la vente, jugeant que ces deux poids lourds de la défense ne font pas le poids face à leurs concurrents européens. Une mise en garde qui tombe mal alors que le secteur est en pleine redéfinition stratégique. On revient en détail sur ce sujet dans notre rubrique valeurs.

À l'international, les records de Wall Street continuent d'inspirer les places européennes. Les investisseurs restent convaincus que la Fed enclenchera plusieurs baisses de taux supplémentaires d'ici la fin de l'année. La Banque du Japon, de son côté, a maintenu ses taux inchangés mais annoncé le début d'une réduction de son bilan, un tournant discret mais significatif.

Enfin, côté géopolitique, Donald Trump et Xi Jinping doivent s'entretenir à nouveau vendredi, avec en toile de fond le sujet TikTok et les droits de douane. Des discussions qui pourraient, elles aussi, influer sur l'ambiance des marchés dans les prochains jours.

Les valeurs : les valeurs de la défense, Nexity et Akwel

Les valeurs de la défense Coup dur pour les valeurs de la défense ce vendredi. Thales et Dassault Aviation ont lourdement reculé après une note défavorable de Goldman Sachs. La banque américaine a entamé le suivi des deux groupes français avec une recommandation à la vente, jugeant leurs perspectives moins attrayantes que celles de leurs concurrents européens. Résultat, Dassault Aviation dévisse de plus de 4,5%, plus forte baisse du SBF 120, tandis que Thales recule de plus de 2%. Pour Dassault Aviation, Goldman salue le potentiel du Rafale mais estime que cet atout est déjà intégré dans le cours. La banque se montre en revanche prudente sur la division Falcon, fragilisée par des problèmes de chaîne d'approvisionnement et une concurrence américaine féroce. Concernant Thales, si l'activité défense reste solide, la branche Cyber et Digital en baisse de 3,7% au premier semestre est jugée trop imprévisible et sans relais de croissance immédiat. S'y ajoutent, selon Goldman, l'instabilité politique française et l'absence de révisions positives de bénéfices. À l'inverse, la banque privilégie BAE Systems et Rheinmetall, qu'elle considère mieux armés pour profiter de la réorganisation du secteur européen de la défense.

Nexity L'action Nexity s'envole de 9,09% ce vendredi à 10,92€, après le relèvement de recommandation d'Oddo BHF, qui conseille désormais d'acheter le titre avec un objectif de cours relevé à 14,80€. Malgré ce rebond, l'action reste en recul de 17% depuis janvier, pénalisée par un marché du logement toujours atone. Les résultats semestriels ont confirmé cette fragilité, avec un chiffre d'affaires en recul de 12% à 1,2 milliard d'euros, mais une rentabilité opérationnelle redevenue positive grâce au plan d'économies et aux cessions d'actifs. Nexity a aussi observé une forte reprise des ventes aux particuliers, en hausse de 34% sur six mois. Le bureau d'analyse estime que la valorisation actuelle est proche de ses plus bas et qu'une amélioration du secteur est attendue à partir de 2026, avec le retour des permis de construire et la stabilisation des coûts. Les analystes jugent que les efforts de restructuration et la baisse de la dette rendent le titre attractif, même si la hausse des taux d'intérêt reste un risque.

Akwel L'équipementier automobile éligible au PEA-PME progresse de 17,73% à 9,56€ et affiche désormais un gain de 19% depuis le début de l'année, porté par des résultats semestriels meilleurs que prévu. Le groupe a vu son bénéfice opérationnel progresser de 14%, avec une marge portée à 5,4% grâce à une meilleure maîtrise des coûts et à certaines reprises de provisions. En revanche, le chiffre d'affaires recule de 3,4% et le bénéfice net chute de 33%, affecté par un litige concernant les réservoirs utilisés sur les véhicules diesel pour réduire la pollution. Ce contentieux a généré des charges exceptionnelles qui ont lourdement pesé sur les comptes. Malgré ces difficultés, la trésorerie nette continue de progresser à 139 millions d'euros, confirmant la solidité financière du groupe. Les analystes restent partagés. Portzamparc salue une performance jugée excellente et maintient sa recommandation à l'achat avec un objectif de 12,30€, tandis que TP Icap Midcap reste plus réservé, estimant que la rentabilité élevée sera difficile à reproduire. Le titre bénéficie donc d'un regain de confiance, mais l'évolution à moyen terme dépendra de la capacité d'Akwel à confirmer cette dynamique dans un marché automobile toujours incertain.

Le résultat du vendredi : Tokyo change de cap

La Banque du Japon a maintenu ce vendredi ses taux inchangés à 0,5%, mais a surpris les marchés en annonçant la vente progressive de ses actifs risqués, ETF et fonds immobiliers à partir de 2026. Une décision hautement symbolique qui marque une nouvelle étape dans la normalisation monétaire après des années de soutien massif.

Deux membres du conseil d'administration avaient plaidé sans succès pour une hausse immédiate des taux à 0,75%, signe que les débats internes se déplacent vers un resserrement plus rapide qu'anticipé. Ce mouvement s'inscrit dans un contexte international contrasté : alors que la Fed a entamé un cycle de baisse de ses taux pour soutenir l'économie américaine, Tokyo prépare une sortie prudente de sa politique ultra-accommodante.

Avec une inflation de base à 2,7% en août, encore au-dessus de la cible officielle, la BoJ estime que le moment est venu d'avancer, tout en veillant à éviter des secousses sur les marchés. Les ventes d'ETF resteront donc très lentes, il faudrait plus d'un siècle pour écouler la totalité des portefeuilles actuels. Cette inflexion monétaire se double d'un climat politique incertain.

Le Premier ministre a annoncé sa démission après une série de défaites électorales, et le Parti libéral-démocrate doit désigner un nouveau leader le 4 octobre. Avec la montée des voix favorables à une hausse des taux, une inflation encore élevée et un climat politique incertain, les marchés considèrent que le Japon entre dans une nouvelle étape. La vraie question n'est plus de savoir si les taux vont remonter, mais simplement quand.

Le monde d'après : ASML S'envole de 15%

La pépite néerlandaise des semi-conducteurs, présente dans notre sélection de valeurs long terme, a grimpé de 15% cette semaine, soutenue par l'optimisme des analystes. Arete Research a relevé sa recommandation à l'achat avec un objectif porté à 879 €, tandis que JPMorgan a conforté sa confiance avec une cible de 822 €. Mais le vrai catalyseur reste l'annonce d'un partenariat stratégique inédit avec Mistral AI, l'un des acteurs phares de l'intelligence artificielle en Europe. ASML investit 1,3 milliard d'euros dans sa levée de fonds, devenant actionnaire à hauteur de 11%.

Le but est d'intégrer l'IA de Mistral dans ses systèmes de lithographie, ces machines indispensables à la fabrication des puces, pour accélérer l'innovation et améliorer leurs performances. Ce rapprochement illustre la fusion grandissante entre IA et semi-conducteurs.

Plus tard dans la semaine, le titre a encore accéléré après l'annonce d'un accord entre Nvidia et Intel pour développer des puces dédiées aux data centers. Le message est clair, les géants du secteur multiplient les alliances pour garder une longueur d'avance dans la course mondiale à l'IA. Si vous n'êtes pas encore abonné, n'hésitez pas à tester gratuitement le service Meilleurtaux Bourse Privée pour découvrir tous nos services et conseils boursiers :

Demain à la Une : Impact de la dégradation de la dette

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Le lexique : Un ETF

Un ETF (Exchange Traded Fund) est un fonds indiciel négocié en Bourse, comme une action individuelle. Il existe différents types d'ETFs, dont certains répliquent les performances d'indices boursiers larges comme le S&P500 ou le CAC40, d'autres peuvent suivre des indices spécifiques à un secteur comme la technologie ou la santé, ou suivent le prix d'une matière première comme l'or ou le pétrole.

Parmi les principaux avantages des ETFs, une diversification immédiate pour le portefeuille de l'investisseur, ce qui peut participer à réduire son risque global. Le tout, à frais réduits. En effet, au lieu d'acheter des actions spécifiques et de se soucier de leur performance individuelle, un investisseur peut acheter un ETF et obtenir une exposition à une large gamme d'actions ou d'autres types d'actifs.

Par ailleurs, les ETFs sont négociés en temps réel, autrement dit leur prix fluctue tout au long de la séance, comme le font les actions. C'est une différence majeure avec les fonds communs de placement, dont le prix est généralement fixé une fois par jour, à la clôture des marchés.

En résumé, un ETF est un outil d'investissement qui permet aux investisseurs d'acheter et de vendre un panier diversifié d'actifs comme s'ils achetaient ou vendaient une seule action, offrant ainsi une plus grande diversification et une plus grande flexibilité, à moindres frais.