Les marchés : Paris salue Powell
La Bourse de Paris a salué le geste attendu de la Fed. L'indice parisien a progressé de 0,87% pour terminer à 7 855 points, se rapprochant à nouveau de la barre symbolique des 7 900. Après six semaines d'attente fébrile, la Réserve fédérale américaine a enclenché mercredi soir sa première baisse de taux de l'année 2025, réduisant son principal taux directeur de 25 points de base. Rien de surprenant, mais suffisamment pour relancer l'appétit pour le risque.
Derrière cette décision, un détail a retenu l'attention. Stephan Miran, récemment nommé gouverneur par Donald Trump, a voté seul pour une baisse plus marquée de 50 points de base. Tous les autres membres du comité ont soutenu Jerome Powell, un signe fort d'unité et peut-être même une façon implicite de rappeler l'indépendance de la Fed vis-à-vis du pouvoir politique. Powell, de son côté, a ouvert la porte à de nouvelles baisses d'ici la fin de l'année, tout en rappelant que le risque inflationniste restait sous surveillance. Le marché y voit déjà la perspective de deux assouplissements supplémentaires. Wall Street a aussitôt réagi avec enthousiasme.
Le Nasdaq a bondi de plus de 1%, tiré par Intel et Nvidia, qui continuent d'incarner la dynamique technologique et l'essor de l'IA. Les indices américains ont inscrit de nouveaux records historiques, confirmant la tendance haussière des dernières semaines. Et l'euphorie ne se limite pas aux États-Unis. L'indice japonais a lui aussi battu un nouveau record, une opportunité dont nous vous parlons dans la suite de cette édition, avec un support d'investissement adapté pour en profiter. Bonne lecture !
Les valeurs : Solutions 30, Intel et Nanobiotix
Solutions 30 Solutions 30 s'effondre de 28,95% à 1,15€, plombée par des résultats semestriels jugés catastrophiques par les analystes. Le spécialiste des services techniques pour les nouvelles technologies a vu son chiffre d'affaires reculer de près de 10% à 467 millions d'euros au premier semestre, en raison surtout du ralentissement du déploiement de la fibre en France et des retards sur le démantèlement du réseau cuivre. La rentabilité souffre également. Le résultat opérationnel courant ajusté chute de 17% à 31,5 millions d'euros, avec une division française en grande difficulté (-60% sur un an). La perte nette s'alourdit à 16,8 millions d'euros contre 5,9 millions un an plus tôt, tandis que la trésorerie recule nettement. Si les activités en dehors de la France (Benelux, Espagne, Italie, Portugal, Royaume-Uni) résistent mieux, les investisseurs sanctionnent sévèrement le groupe. Les bureaux d'études ont réagi en abaissant leurs objectifs de cours estimant que les perspectives de redressement restent trop incertaines à court terme. Depuis le début de l'année le titre affiche un gain de 24%. Intel Le géant des semi-conducteurs reprend des couleurs à Wall Street, avec un bond de 28,9% à 32$, portant son envolée à 57% depuis le début de l'année. Cette flambée est portée par une annonce spectaculaire, son rival Nvidia investit 5 milliards de dollars dans le capital du géant des microprocesseurs. Cet accord va bien au-delà d'une simple prise de participation. Intel et Nvidia ont annoncé vouloir développer ensemble plusieurs générations de puces destinées aux centres de données, un marché en plein essor avec la révolution de l'intelligence artificielle. « C'est une fusion de deux plateformes de classe mondiale », s'est félicité Jensen Huang, le patron de Nvidia. Pour Intel, longtemps à la traîne face à ses concurrents dans l'IA, c'est une bouffée d'oxygène. Soutenu aussi par l'entrée récente du gouvernement américain (10% du capital) et celle annoncée du japonais SoftBank (2%), le groupe revient sur le devant de la scène après des années difficiles.
Nanobiotix L'action de la biotech éligible au PEA-PME s'envole de 19,43% à 10,82€, et affiche désormais une hausse spectaculaire de plus de 250% depuis le début de l'année. Les investisseurs réagissent positivement à l'annonce de premiers résultats encourageants concernant un nouveau traitement contre un type de cancer de la peau. Présentés lors d'un congrès à Paris, ces résultats montrent que près d'un patient sur deux a vu sa tumeur diminuer et que, dans 8 cas sur 10, la maladie a été stabilisée. De plus, le traitement semble bien supporté par les patients. Pour plusieurs spécialistes, ces données renforcent l'idée que ce médicament pourrait, à terme, jouer un rôle important dans la lutte contre le cancer. Certains analystes estiment même que l'action pourrait encore grimper fortement dans les prochaines années.
La recommandation du jour : Nouveau record !
La Bourse de Tokyo vient d'atteindre un plus-haut historique, avec le Nikkei qui franchit pour la première fois les 45 000 points. Une performance portée par les géants de la tech nippone et un climat de confiance mondiale renforcé par la récente baisse des taux décidée par la Fed américaine. Cette dynamique favorable intervient alors que l'économie japonaise reste bien positionnée avec une inflation maîtrisée, des entreprises innovantes, exportations soutenues et un yen historiquement faible qui booste les résultats des groupes tournés vers l'international.
Autant d'arguments qui plaident pour un regain d'intérêt sur les actions japonaises, souvent sous-représentées dans les portefeuilles européens. L'attention des investisseurs se tourne désormais vers la réunion de deux jours de la Banque du Japon, qui s'achèvera vendredi. Si les décideurs devraient maintenir les taux inchangés, les marchés surveilleront de près tout indice sur la date d'une éventuelle reprise du cycle de hausse des taux, dans le cadre de sa stratégie de normalisation à long terme. Notre conseil du jour c'est d'explorer le potentiel du marché japonais via un fonds actions accessible simplement, même dans un contrat d'assurance-vie. Ce type de fonds permet de profiter de la performance des grandes entreprises japonaises sans avoir à sélectionner les titres un par un.
Le monde d'après : La pépite auto de Francfort
C'est la première grande IPO de l'année à Francfort ! Aumovio, la nouvelle division automobile issue de la scission de Continental, a fait ses débuts en Bourse à 35€ en deçà de la fourchette de 42 à 50€ attendue. L'action a légèrement reculé à l'ouverture (-0,11%), valorisant l'entreprise à 3,5 milliards d'euros. Continental, mécaniquement affecté par le détachement, a chuté de 22% à l'ouverture, avant de rebondir de 4% dans la matinée. Pour son dirigeant Philipp von Hirschheydt, le prix d'introduction n'est pas un sujet. L'objectif est clair, donner à Aumovio les moyens d'opérer de façon plus agile et d'accélérer ses partenariats. Spécialisée dans les technologies automobiles (électronique, logiciels, conduite assistée, connectivité), la société veut redresser sa rentabilité, avec une cible de 8% de marge opérationnelle à long terme, contre 2,5% en 2024. Née d'une réorganisation douloureuse, avec 10 000 suppressions d'emplois annoncées et une perte nette de 272 millions d'euros l'an passé, la division automobile scindée démarre dans un contexte difficile mais porteur d'espoir. Les analystes de Jefferies estiment que le titre pourrait grimper jusqu'à 59€ d'ici 2026. Pour Continental, cette scission clarifie sa stratégie, se recentrer sur le pneu, son activité la plus solide, tout en se séparant progressivement de ses autres branches.
Demain à la Une : Tokyo sous surveillance
Demain, les regards se tourneront vers Tokyo, où la Banque du Japon doit annoncer sa décision sur les taux d'intérêt. Pas de surprise attendue, la Banque centrale devrait maintenir sa politique monétaire inchangée, dans un contexte où l'économie japonaise peine encore à sortir d'un cycle de faible inflation et de croissance modérée. En parallèle, sera publié l'indice des prix à la consommation pour le mois d'août. Cet indicateur, qui mesure l'évolution des prix hors produits frais, est crucial pour évaluer la pression inflationniste dans le pays et donc anticiper les futures décisions de la BoJ. Une journée à suivre de près pour mieux comprendre la stratégie japonaise face aux défis économiques actuels.
Le lexique : IPC
L'Indice des Prix à la Consommation est un indicateur économique essentiel utilisé pour mesurer l'évolution moyenne des prix des biens et des services que les ménages consomment couramment au fil du temps. C'est une mesure essentielle de l'inflation ! Elle permet en effet de quantifier l'inflation en comparant les prix d'un panier de produits et de services représentatif à des périodes différentes. En surveillant l'IPC, les gouvernements, les banques centrales et les économistes peuvent évaluer les pressions inflationnistes, ajuster les politiques monétaires et budgétaires, ainsi que prendre des décisions éclairées concernant la stabilité économique et la politique monétaire.