« Le moment est venu d'ouvrir tranquillement un débat serein (...) sur les régimes », a estimé le nouveau ministre, auditionné par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale sur le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026. « Peut-être que l'accord est possible entre partenaires sociaux », a-t-il avancé.
Lors de la conférence, il y aura « des ateliers spécifiques » sur les retraites du secteur privé et celles du public, selon Jean-Pierre Farandou. Et comme « plein de sujets travail (...) impactent le débat sur les retraites », « on aura un atelier fort, riche, dense autour du travail dans toutes ses composantes », a-t-il assuré.
Dans sa déclaration de politique générale, le 14 octobre, le Premier ministre avait annoncé la tenue de cette conférence. Sébastien Lecornu avait précisé devant le Sénat que le gouvernement proposerait de « confier la gestion du système de retraites aux partenaires sociaux ».
« Le régime par répartition, c'est le grand régime historique français, c'est celui que nous connaissons depuis l'après-guerre », et « l'actualité montre qu'il a quelques difficultés », a déclaré Jean-Pierre Farandou, ancien patron de la SNCF. « D'autres alternatives sont possibles, elles ont été explorées il n'y a pas très longtemps », a-t-il glissé.
Vers une part de capitalisation ?
Le chef du gouvernement a ainsi évoqué la reprise de discussions autour d'un système à points pour le régime de base, cher à la CFDT. « Et puis il y a quelque chose qui n'est pas tabou (...) : c'est une part de capitalisation », selon le ministre du Travail. « Il y a déjà pas mal de Français qui ont une forme de capitalisation, donc je pense que le débat peut avoir lieu, doit avoir lieu de manière tranquille et apaisée, et chacun réfléchira (...) aux avantages et aux inconvénients de chacun de ces régimes », a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron, pour lequel l'impopulaire réforme des retraites votée en 2023 était « nécessaire » et sera simplement décalée, a prévenu mardi, depuis la Slovénie, qu'il faudra « reposer le débat » sur le financement des retraites, invoquant le vieillissement de la population.
Et des « perspectives de référendum sont possibles », selon le chef de l'État, à la condition d'un accord définissant les contours d'un nouveau système.