Autrefois réservé aux investisseurs professionnels, le capital investissement, aussi appelé « private equity », a suscité ces dernières années un engouement croissant auprès des particuliers. Il faut dire que la possibilité de prendre une participation au capital d'entreprises privées laisse souvent imaginer des perspectives de rendement alléchant, tout en contribuant à participer à l'économie réelle.

Un engouement croissant et un cadre réglementaire plus favorable

D'après un récent rapport de l'AMF, par exemple, les montants placés dans des fonds communs de placement à risque (FCPR), investis dans des actifs non cotés en Bourse, sont passés de 628 millions d'euros au 31 décembre 2017 à plus de 9 milliards d'euros à fin 2024. Et cette tendance devrait sans doute se poursuivre devrait se poursuivre dans les années à venir grâce à des initiatives nationales et européennes visant à améliorer l'accès des particuliers à ces types d'investissements.

Par exemple, la loi industrie verte, entrée en vigueur l'an dernier en France, a donné un coup d'accélérateur, en imposant une part de placements non-côtés dans les contrats d'assurance vie et les plans d'épargne retraite (PER). Pourtant, comme l'indique Grégoire Sentilhes, co-fondateur et président de NextStage AM « des progrès restent encore à faire en matière de démocratisation du private equity dans l'Hexagone ».

Epargne : 3 placements alternatifs qui visent plus de 6% d'intérêt

Des performances disparates

Reste à savoir si les performances ont été au rendez-vous pour les épargnants faisant le choix de se positionner sur ce type de placement. Pour ce faire, le plus simple est de se tourner vers les conclusions de l'étude de l'AMF. Elle a passé au crible, le taux de rendement annualisé, bruts de frais, de l'ensemble des fonds de capital investissement, depuis leur constitution jusqu'à la fin de l'année 2023, sachant que leur performance finale ne sera connue qu'à la liquidation intégrale du fonds.

Comme certains spécialistes le laissent entendre, cette performance reste « sensiblement inférieure aux performances historiques moyennes des fonds réservés à des clients professionnels ». Autre constat de l'étude AMF : la forte hétérogénéité des performances. Ainsi, les FCPR qui investissent directement dans les sociétés non cotées affichent une performance annuelle de 2,4% depuis leur création.

De leur côté, les fonds d'investissement de proximité (FIP), qui se positionnent majoritairement dans des PME régionales, et les fonds communs de placement dans l'innovation (FCPI), notamment dans des sociétés innovantes, affichent respectivement un taux de rendement interne de -2,4% et -1,1%. Attention toutefois, ces chiffres de performance ne tiennent pas compte de l'avantage fiscal associé à la souscription de ces deux types de fonds.

Et inférieures à la Bourse

A titre de comparaison, l'AMF a estimé le taux de rendement médian annualisé des fonds de private equity sur une période de 5 ans afin de le comparer avec celui obtenu avec un investissement réalisé dans des entreprises cotées, sur la même période. Et le constat est sans appel : sur 5 ans (à fin 2023), leur rendement atteint 2% contre respectivement 5,2% pour les fonds actions, ouverts aux épargnants ; des chiffres à comparer avec une performance de 12,9% pour l'indice CAC 40, dividendes réinvestis, dans le même temps. Néanmoins, comme le pointent les auteurs de ce rapport, « on ne peut estimer la performance de ces fonds sans s'intéresser également à leurs frais ».

L'AMF a donc passé au crible leurs frais annuels totaux (récurrents et non récurrents). Et là encore, le gendarme de la Bourse note encore une disparité importante entre les différents fonds de capital investissement.

Il en ressort que les FIP sont les plus coûteux en moyenne (2,8%). Ils sont suivis des FCPI dont les frais sont compris entre 3 et 4%. En revanche, les FCPR se veulent moins chargés en frais, ces derniers allant de 1,75% à 3%. Mais, à cela peut s'ajouter d'autres commissions, notamment en cas de détention via un contrat d'assurance vie ou un Plan d'épargne retraite (PER), qui sont partagés entre d'un côté les distributeurs et de l'autre les gestionnaires, de ces enveloppes fiscales.

Assurance vie : le comparatif des meilleures offres