Dans une nouvelle étude, La Banque Postale s'est intéressée à l'évolution du patrimoine financier des ménages depuis 2009. Surtout, l'établissement a analysé les inégalités entre ménages aisés et ménages modestes, quant à l'augmentation de ce patrimoine.
Premier constat, « le patrimoine financier des 50% de ménages au patrimoine le plus faible (appelés ménages modestes, NDLR) a progressé dans son ensemble de 160 milliards d'euros de fin 2009 à fin 2024, soit seulement 6% de la progression totale du patrimoine financier des ménages ».
« A l'inverse, les 10% de ménages au patrimoine le plus important (appelés ménages aisés, NDLR) ont vu leur patrimoine financier progresser de 1 713 milliards d'euros, soit 66% de la progression totale du patrimoine financier des ménages. »
Résultat, pour la même période, l'encours de patrimoine financier a augmenté de 8 695 euros par ménage, pour les ménages modestes et de 490 315 euros par ménage, pour les ménages aisés.
Effet boule de neige
Ces inégalités s'expliquent par l'effet boule de neige : « Les ménages aisés profitant des revenus de leur stock important (et plus diversifié) de patrimoine. »
Car la Banque Postale constate aussi que « les comportements d'arbitrage des encours de placements observés à l'échelle du marché concernent majoritairement les ménages aisés. Les ménages les plus modestes collectent quasi-exclusivement sur les dépôts (dépôts à vue, livrets notamment) peu importe l'évolution de l'univers de rendements ».
Autre raison, les flux de collecte nouvelle. « Les ménages modestes ne parviennent à conserver qu'une part très faible de leur revenu pour leurs placements financiers », pointe l'étude.
Les plus modestes puisent dans leur épargne depuis 2022
Pour les plus modestes, il est remarqué une phase de collecte sur leurs placements financiers entre 2018 et 2022, « permise par l'amélioration de l'environnement macroéconomique, des allégements d'impôts (cotisations chômage, taxe d'habitation) et la période Covid propice à la hausse du taux d'épargne ».
« En moyenne, les ménages modestes ont décollecté 907 euros sur leurs produits d'épargne depuis la fin 2022 »
Mais la tendance s'inverse ces dernières années. « En moyenne, les ménages modestes ont décollecté 907 euros sur leurs produits d'épargne depuis la fin 2022. »
En cause, l'inflation, « qui a pu peser sur une partie de ces ménages plus fragiles, les contraignant à puiser dans leur épargne pour maintenir leur consommation ». Autre explication, la hausse du coût de l'immobilier et la nécessité pour ces ménages de puiser dans leur épargne pour se constituer un apport.







