Pour les épargnants, la possibilité d'investir au capital d'entreprises non cotées devient de plus en plus facile. Pour preuve, d'après l'association France Invest, l'an dernier, les investisseurs privés ont représenté 23% des levées de fonds du capital investissement, devançant les compagnies d'assurances et les banques.
Un engouement croissant
Il faut dire que « cette classe d'actifs rencontre un intérêt croissant de la part des épargnants individuels comme le montre le baromètre Unités de compte et Private Equity réalisé en 2023 par NextStage AM avec ses partenaires Spirica et Maison Herez auprès d'un échantillon représentatif de 1 065 épargnants », précise Grégoire Sentilhes, co-fondateur et président de NextStage AM. Néanmoins, « des progrès restent encore à faire en matière de démocratisation du private equity dans l'hexagone, notamment si l'on se compare aux investisseurs privés américains par exemple », ajoute-t-il.
Une rémunération attractive
Pourtant, le capital-investissement continue de démonter sa surperformance par rapport à l'ensemble des autres classes d'actifs sur longue période. Ainsi, sur la période 2014-2023, la performance annualisée du capital-investissement français ressort à 13,3 % net de frais, par an, contre un rendement de 10,5 % par an pour le CAC 40 et 10,1 % pour le CAC All-Tradable d'après France Invest. Mais attention, il s'agit de performances historiques qui ne garantissent pas qu'elles seront reproduites dans les années à venir.
Mais il faut compter des risques
Du reste, contrairement à ce que l'on observait il y a quelques années, les performances de cette classe d'actifs risquent d'être impactées par une valorisation des entreprises revue à la baisse, « en raison notamment d'un coût de financement devenu plus élevé sur la période récente » selon Louis Godron, président d'Argos Wityu. De plus, les investisseurs doivent s'engager pour une durée de vie définie au départ, le plus souvent comprise entre cinq à huit ans. Et, ils sont exposés aux éventuelles défaillances des entreprises financées. Néanmoins, pour limiter les risques, la plupart des gérants diversifient leur portefeuille sur plusieurs dizaines d'opérations différentes, en investissant dans différents projets.
Comment investir
Quelques sociétés de gestion spécialisées sur le segment du capital investissement proposent désormais aux épargnants désireux d'investir sur cette classe d'actifs, des fonds spécialisés. Il s'agit en général de fonds commun de placement à risque (FCPR). Accessibles via un compte titre, certains d'entre eux sont également disponibles via les unités de compte d'un contrat d'assurance vie ou d'un plan d'épargne retraite (PER). Cependant, il faut généralement être en mesure de débourser au minimum 100 000 euros pour y accéder.
Mais la donne est en train de changer. La banque en ligne Boursorama Banque, par exemple, vient de lancer une nouvelle offre 100% digitale de private equity. Accessible dès 25 euros, cette dernière peut être souscrite via le contrat d'assurance vie Boursorama Vie, un compte-titres ou un PEA-PME.
Boursorama lance une nouvelle offre de private equity accessible à partir de 25 euros
Et la loi Industrie verte prévoit qu'à l'automne, les contrats d'assurance-vie et les plans d'épargne retraite (PER) souscrits en gestion piloté sur des profils dits équilibrés ou dynamiques vont voir une partie de leur épargne obligatoirement investie dans le private equity.
« L'investissement en capital-risque via l'assurance vie ou le PER va permettre de démocratiser l'accès au private equity, en réduisant considérablement ce ticket d'entrée, d'un millier à quelques milliers d'euros », précise Louvre Banque Privée.
Cette obligation ne concerne pas les profils prudents, c'est-à-dire les plus averses au risque, ni les contrats d'assurance vie ou de PER opérés en gestion libre.