Poam : Le point sur mes portefeuilles boursiers.

Nucky a dit:
Félicitations pour la gestion de votre portefeuille lors de ces derniers mois Poam et merci pour ce point macro, que je trouve plus digeste que ceux de Zonebourse (que j'aime bien pourtant) :ROFLMAO:
Merci Nucky.
Bon, ça représente aussi du travail...... Plus que de gérer le portefeuille!!
 
Membre36423 a dit:
est ce intéressant pour le forum, sachant que je n'ai qu'une seule ligne dans mon PF?
Ce qui peut être intéressant, c'est de suivre l'évolution de ce portefeuille, même limité à 1 seule ligne, et de découvrir les raisons qui vous poussent à le faire évoluer. Ce qui peut donner des idées, ou engager les lecteurs à la réflexion par rapport à leur propre portefeuille.
Ce qui oblige à se dévoiler un minimum... ce que tout le monde n'accepte pas de faire.
 
JoukJouk a dit:
Merci Poam pour cette transparence qui nous en apprend tellement sur comment bien gérer son portefeuille et sur toutes ces sociétés.
Balsh a dit:
Les informations et perspectives que vous distillez permettent au grand nombre de prendre du recul, apprendre, se positionner. En d'autres termes, de réfléchir avec un esprit critique un peu grandit à chaque échange.

Merci à vous pour vos appréciations.... Et heureux de pouvoir apporter quelque-chose à la communauté MoneyVox.
 
MAJ février 2022 :
On a adoré le Quantitative Easing, on va détester le Quantitative Tightening!

QUANTITATIVE TIGHTENING :
  • Le Quantitative Tightening (ou durcissement quantitatif) est une politique monétaire restrictive appliquée par une banque centrale pour réduire la quantité de liquidités au sein de l'économie. C’est l'inverse de l'assouplissement quantitatif (QE), visant à augmenter la masse monétaire afin de stimuler l'économie.

L'incertitude qui entoure le calendrier des hausses des taux d'intérêt aux États-Unis ainsi que les tensions en Ukraine rendent les marchés fébriles..... C'est le moins que l'on puisse dire.

La Fed a confirmé que ses achats d'actifs prendront fin au début du mois de mars et a indiqué qu'un relèvement des taux d'intérêt aurait lieu selon toute probabilité lors de la réunion de mars. Une réduction significative de la taille de son bilan (Quantitative Tightening) devrait également commencer assez rapidement.
Powell a insisté sur le fait que les risques d'inflation sont "à la hausse".
C'est un revirement d'opinion à 180° pour quelqu'un qui disait depuis l'été 2021 que l'inflation était transitoire. Une erreur de jugement qui risque de coûter très cher.
Les marchés n'ont pas aimé, mais pas aimé du tout.

Une rotation sectorielle d'une force encore jamais vue, dixit les professionnels des marchés, a fait plonger les valeurs de croissance au profit de la value.
Il faut dire que chaque mot du discours de Powell est analysé et interprété par les stratégistes.
Selon ses propos, le marché du travail est "très, très fort, et l'économie américaine tourne à plein régime".
Ce qui, en langage analyste financier, se traduit par "le rythme du resserrement pourrait être supérieur à 25 points de base par trimestre".
Les maisons d'analyses n'ont pas tardé à sortir leurs prévisions : Nomura table sur une 1ère hausse de 50 points de base en mars, quand la BNP Paribas table maintenant sur 6 hausses en 2022 (le consensus précédent tablait sur 3 à 4 hausses en 2022).

En outre, les tensions entre la Russie et les pays occidentaux à propos de l’Ukraine viennent accroître la nervosité des investisseurs et alimentent la hausse des prix de l’énergie (la Russie est le premier exportateur mondial de gaz et le quatrième exportateur de pétrole).

Le resserrement monétaire à venir se répercute sur les valorisations des marchés actions.
Une conséquence qui affecte en priorité les valeurs les plus chères et profite aux titres Value et aux valeurs bancaires.
Depuis l'annonce en fin d'année dernière d'un resserrement monétaire imminent de la Banque Centrale américaine, une rotation sectorielle puissante est à l’œuvre sur les marchés actions US et européens au bénéfice du segment "value" de la cote.
Si le Nasdaq perd 13,6% depuis le 1er janvier, l'écart entre "Growth" (en mauve) et "Value" (en rouge) est tout aussi important des 2 côtés de l'Atlantique :


2022_02_SP_vs_G_vs_Value.gif


2022_02_Europe_vs_G_vs_Value.gif



Ce changement de paradigme avait été abordé dans mon précédent CR de fin décembre 2021.
Ce que je n'avais pas prévu, c'est la rapidité et la violence de la rotation qui s'est engagée dès le début janvier.
Pensant avoir au moins 1 à 2 trimestres pour faire des ajustements dans mon portefeuille qui est quasi full croissance, j'ai pris de plein fouet la baisse des valeurs de croissance.
Résultat : -8% depuis le 1er janvier = -26K€ sur le portefeuille.

Je paye cash l'orientation presque exclusive vers les valeurs de croissance.
Ma consolation : J'ai profité de cette orientation "growth" depuis de nombreuses années...


Et... On fait quoi maintenant?
Selon les estimations faites pour l'année 2022, l'indice MSCI Europe Value affiche un PER de 10,7x, en dessous de sa moyenne LT, alors que le PER de l'indice MSCI Europe Growth, même après la baisse enregistrée depuis le début d'année, est attendu à 23,0x et se situe très au dessus de sa moyenne historique LT.
Dans l’environnement actuel de hausse des taux, privilégier la value et les actions cycliques semble être un choix pertinent.
Ces valeurs sous-évaluées se caractérisent généralement par un rendement (dividende/cours) plus élevé que la moyenne. C’est notamment le cas des valeurs financières, industrielles, énergétiques ou liées au tourisme et au transport.

Je table sur une poursuite du rattrapage de la value sur la croissance.

Le secteur bancaire et assurantiel, reposant sur les marges de crédit et l’investissement, est structurellement plus profitable dans un contexte de taux élevés. La dynamique sur les taux est positive pour les marges de crédit.
Les banques qui sont le plus à même de produire des crédits (conso, immo) devraient être celles qui performeront le plus avec la hausse des taux.

Quelques exemples :
- Les activités de banque commerciale du groupe Banco Sabadell génèrent 71.9% du chiffre d’affaires.
Une hausse de 100 points de base (1%) des taux provoquerait une hausse de 100% des bénéfices de Sabadell.
Pour l'ensemble du secteur bancaire européen, la hausse est estimée, dans ce cas de figure, à 25%.

- BNP Paribas a aussi une importante activité dans la banque de détail. Cette partie génère à elle-seule près de 60.2% du chiffre d’affaires de la BNP.

- Les activités de banque commerciale du groupe Unicredit représentent 54.7% de son chiffre d’affaires.

- Les titres des assureurs ont pris du retard par rapport aux bancaires... Un rattrapage supplémentaire est probablement à prévoir sur ce secteur.

A l'opposé, la hausse des taux pénalise les entreprises de croissance à cause de leur endettement.

J'ai commencé dès le début janvier à repositionner le portefeuille dans cette optique de rattrapage de la value.
Lignes soldées :
J'ai vendu les titres dont les PER étaient les plus élevés : Esker et Dassault Systèmes, avec une PV de 3100 + 1000 = 4100€

Lignes fortement réduites :
Teleperformance
passe de 8 à 2 actions pour 1000€ de PV
Alfen temporise depuis un moment, quand, dans le même temps Compleo Charging (même secteur d'activité) s'effondre en bourse.
J'avais vendu Compleo avec une belle PV, un coup de chance, avant sa forte baisse (cours divisés par 3) ... Je préfère réduire fortement Alfen.
Par rapport aux 125 actions détenues début 2021, j'ai vendu 110 actions, pour une PV de 4500€.
Eurofins : Vente de 18 actions sur 28 détenues pour une PV de 800€

Lignes réduites :
Vente de 16 actions Sartorius (sur 38) pour 2000€ de PV
ASML Holding : vente de 4 actions sur 9 détenues fin 2021. Modeste PV de 250€.
Hermès : Vente de 3 actions (sur 17 détenues) pour une PV de 1500€

Ligne réduite, et qui va être soldée :
SEB SICAV 2 Nordic Small Cap
qui est un OPCVM investi sur les petites valeurs nordiques.
Ce fonds a une coloration Growth très marquée et est relativement bien corrélé au Nasdaq (voir comparatif ci-dessous, Nasdaq en bleu).

2022_02_Nasdaq_vs_Seb_Sicav_Nordic.gif


Après une hausse de 50% en 18 mois, j'avais réduit de moitié la ligne.
L'OPCVM est en recul de 17% depuis le 1er janvier. Je vais solder la ligne pour réduire l'exposition aux valeurs de croissance.

Les lignes sur les valeurs tech US ont aussi été largement réduites :
Microsoft
: 17 titres sur 27 ont été vendus.
NVidia : 8 titres vendus sur 12 détenus
Intuitive Surgical : 5 titres vendus sur 15


Les liquidités dégagées sont reportées sur des titres value, principalement des bancaires :
- BNP
- Berkshire Hathaway (BRK.B)
- Swiss Life Holding
- Wells Fargo
- TotalEnergies
- Société Générale
- Eramet
- ENI S.P.A


- L'ETF BNKE va venir compléter le poste des valeurs financières.
 
Dernière modification:
(MAJ février 2022, Suite)


Le portefeuille au 11/02/2022 :


2022_02_portefeuille_POAM.gif


Répartition sectorielle du portefeuille.
Le positionnement sur la value est clairement visible.
Le poste "valeurs de croissance" va certainement perdre encore quelques %.
Le fonds SEB SICAV 2 Nordic Small va être vendu (1500€), et je vais probablement encore diminuer les lignes Alfen, Eurofins, Sartorius.
Je m'interroge sur les valeurs du luxe et sur l'intérêt à alléger, ou pas, ces lignes. J'ai beaucoup de mal à prendre une décision sur mes 3 lignes "Luxe".

2022_02_camembert_portefeuille_POAM.gif

Au 10/02/2022 (fin 2021 entre parenthèses)
Valeurs financières 14,5% (4,6%)
Produits de base 14,2% (13,2%)
Luxe 8,9% (11,7%)
Valeurs cycliques 7,0% (4,2%)
Secteur de la Santé 6,8% (11,8%)
Energie 5,7% (?)
Communication 3,6% (?)
Technologie 3,5% (9,4%)
Industrie 3,1% (5,9%)
 
Hello, merci pour ce retour Poam.

J'ai pour ma part conservé mes positions qui sont en grande majorité orienté croissance. J'avais vendu récemment quelques lignes comme Total, Rubis, Scor, Biomérieux, Albioma...

Je me demande si le marché n'envisage pas le pire comme il en a l'habitude.

Cela ne me surprendrait pas qu'en 2023/2024 l'inflation retombe comme un soufflet et qu'on retrouve ce qu'on connaissait avant le covid. Les valeurs de croissances passeraient donc un mauvais moment avant de revenir sur le devant de la scène. Même en cas de creux, la croissance des bénéfices des valeurs de croissance va finir par faire repartir les cours à la hausse.

Je ne vois pas ce qui justifierait une inflation à 2 % ou + en Europe...

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poam5356 a dit:
J'ai vendu les titres dont les PER étaient les plus élevés : Esker et Dassault Systèmes, avec une PV de 3100 + 1000 = 4100€
Bonjour Poam, merci pour votre suivi !

Petite question, que signifie réellement le PER ? Si mes connaissances sont bonnes cela résume le prix par rapport aux bénéfices de l'entreprise. Un PER élevé est donc mauvais signe puisqu'il indique que l'action est potentiellement trop cher ?

Je suis surpris de l'importance de cet indicateur qui vous pousse à vendre complétement votre ligne sur DS qui, sauf si je me trompe, est une valeur que vous appréciez et dont les résultats sont plutôt bon.

Merci d'avance et bonne journée !
 
Bonjour poam,
poam5356 a dit:
Je m'interroge sur les valeurs du luxe et sur l'intérêt à alléger, ou pas, ces lignes. J'ai beaucoup de mal à prendre une décision sur mes 3 lignes "Luxe".
Sur l'Oréal la décision doit être difficile, d'un coté la division grand public fait partie de la consommation de base : même en temps de crise ou d'inflation les citoyens utilisent des cosmétiques (shampoing, savon, ...).

De l'autre les divisons produits pro et luxe seront plus impactés par les baisses de pouvoir d'achat dû à l'inflation. Néanmoins la croissance de ces divisions vient de l'Asie pour grande partie, continent qui subit moins l’inflation et dont l'économie est bien repartie.

poam5356 a dit:
SEB SICAV 2 Nordic Small Cap qui est un OPCVM investi sur les petites valeurs nordiques.
Ce fonds a une coloration Growth très marquée et est relativement bien corrélé au Nasdaq (voir comparatif ci-dessous, Nasdaq en bleu).
Très bon fond au passage que j'avais partiellement vendu en fin d'année. Il me reste 1 part environ. Surprenant cette corrélation, la tech ne représente que 21% du fond, le reste c'est de l’industrie, de l'immo ou de la santé orienté croissance.

Et pourtant les 2 graphes sont jumeaux :oops:. Merci pour l'info.



Ce message n'est pas un conseil d'investissement.
 
Julien954 a dit:
Cela ne me surprendrait pas qu'en 2023/2024 l'inflation retombe comme un soufflet et qu'on retrouve ce qu'on connaissait avant le covid.
L'inflation va redescendre, ça ne fait pas de doute... 2023/2024, c'est loin, et, en attendant, l'inflation va continuer de monter, alimentée par la hausse de l'énergie, et d'un peu tous les produits de consommation.

Julien954 a dit:
Les valeurs de croissances passeraient donc un mauvais moment avant de revenir sur le devant de la scène. Même en cas de creux, la croissance des bénéfices des valeurs de croissance va finir par faire repartir les cours à la hausse.
Oui, bien sûr, j'en suis aussi convaincu.. En attendant le retour des valeurs de croissance, sans doute ont-elles encore du chemin à faire avant de trouver un socle.
 
Playwann a dit:
Petite question, que signifie réellement le PER ? Si mes connaissances sont bonnes cela résume le prix par rapport aux bénéfices de l'entreprise. Un PER élevé est donc mauvais signe puisqu'il indique que l'action est potentiellement trop cher ?
Bonjour Playwann,
Le PER, c'est le nombre d'années de bénéfices qu'il faut pour retrouver le prix payé pour acheter une action.
Un PER élevé est normal pour les valeurs de croissance... Ce sont les excès à l'achat qui font qu'une action voit sur PER grimper.
Playwann a dit:
Je suis surpris de l'importance de cet indicateur qui vous pousse à vendre complétement votre ligne sur DS qui, sauf si je me trompe, est une valeur que vous appréciez et dont les résultats sont plutôt bon.
Dans un cycle de hausse des taux, les PER élevés sont sanctionnés.
DS est une de mes valeurs préférées, et j'y reviendrai plus tard.
En attendant, on voit que ces entreprises de croissance publient de bons chiffres, et n'en profitent pas en bourse.
Dans ces conditions, je me dis qu'il y a encore du chemin à faire avant de trouver un palier qui va se matérialiser, à mon avis, quand les taux 2 et 10 ans vont se rejoindre. Ce sera le signe que l'activité va se réduire, pénalisant les valeurs cycliques et favorisant une rotation inverse de celle vue depuis le début d'année.
On a quand même un peu de temps devant nous. DS à 35 serait pas mal, en point d'entrée!!
 
Très bien merci !

Je ne suis pas à l'aise sur les valeurs bancaires, quand je vois le graph de BNP je suis surpris en bien sur un ut d'1 ans mais lorsque je regarde sur 5 ans c'est tt l'inverse. J'ai peur de ne pas sortir au bon moment.

Comment raisonnez-vous avec les valeurs cycliques ? Vous vous fixez une limite ? Pour BNP, cb de temps pensez vous la garder dans votre esprit par exemple.
 
Playwann a dit:
Très bien merci !

Je ne suis pas à l'aise sur les valeurs bancaires, quand je vois le graph de BNP je suis surpris en bien sur un ut d'1 ans mais lorsque je regarde sur 5 ans c'est tt l'inverse. J'ai peur de ne pas sortir au bon moment.
C'est un sujet qui me semble assez bien traité par Alexander Elder, avec sa logique des 3 écrans (de base) qui sont des intervalles de 5 jours de la semaine, en allant jusqu'à 6 mois de l'année ....

Pour Elder, la cotation
- quotidienne, c'est le clapot de bord de mer
- hebdomadaire, c'est la vague, actionnée par le vent du marché
- la mensuelle, c'est l'onde de marée, régie par les astres ....

Playwann a dit:
Comment raisonnez-vous avec les valeurs cycliques ?
Que ce soit pour les valeurs cycliques, ou celles qui ne rentrent pas sous ce vocable, je me suis constitué une moulinette perso avec une analyse de la volatilité des titres, et pour moi, il n' aura que 2 critères (l'amplitude de volatilité du support et la rapidité de cotation, et donc des volumes échangés ; et que les supports soient cycliques ou non, ce sera la même logique qui s'appliquera ....

Playwann a dit:
Vous vous fixez une limite ? Pour BNP, cb de temps pensez vous la garder dans votre esprit par exemple.
Quelle que soit la valeur traitée, je n'ai aucun calendrier prévisionnel de sortie (ou de conservation) du titre, et ce n'est que l'évolution de la volatilité à court terme qui me guidera, en me proposant plusieurs niveaux d'intervention pour :
- une entrée en position
- une sortie de position avec un stop loss
- la faculté de poser un stop glissant que j'appelle de croisière
- la faculté de poser un stop de prise de profit, si j'observe que l'évolution positive du cours du titre s'essouffle ....
 
Playwann a dit:
Je ne suis pas à l'aise sur les valeurs bancaires, quand je vois le graph de BNP je suis surpris en bien sur un ut d'1 ans mais lorsque je regarde sur 5 ans c'est tt l'inverse. J'ai peur de ne pas sortir au bon moment.
Les bancaires ont été laminées par la baisse des taux.
D'ailleurs, on ne connaît que ça puisque les taux baissent depuis 25 ou 30 ans.
Et là, maintenant, on repart dans l'autre sens. Compte-tenu de l'inflation qui va sans doute durer un bon moment avant de revenir à ce que nous connaissions avant la pandémie, on peut raisonnablement penser que la phase haussière va durer au moins.... Cette année!

Playwann a dit:
Comment raisonnez-vous avec les valeurs cycliques ? Vous vous fixez une limite ? Pour BNP, cb de temps pensez vous la garder dans votre esprit par exemple.
Jamais d'objectif de cours, ni de durée. Le but est d'être gagnant et d'avoir investi sur des titres qui profitent de la tendance.
Sur les bancaires, non seulement elles sont en retard (ce secteur est celui, avec les matières 1ères, qui a le moins profité des flux investisseurs en 2021), mais la dynamique des taux devient très positive pour les marges de crédit.
1% de hausse sur le 10 ans, et c'est en moyenne une hausse des bénéfices de 25% à attendre pour le secteur.

On peut penser que le secteur bancaire devrait performer au moins sur les 2 années à venir.
C'est mon point de vue, et c'est la raison pour laquelle j'augmente la part des bancaires dans mon portefeuille.
L'achat d'un titre reste, comme toujours, un pari sur l'avenir.
 
Bonsoir @poam5356,

Lors de la dernière publication de votre portefeuille, vous nous avez montré votre capacité à adapter vos positions en fonction de l’environnement économique.

Cette capacité d’adaptation est très certainement le fruit de votre expérience boursière, de votre intérêt et de vos connaissances envers l’économie, la macro-économie et aussi vos connaissances sur les secteurs d’activité puis les entreprises choisies.

Derrière ces mouvements, il y a sans aucun doute beaucoup de travail; à la fois envers la réflexion portée sur la situation économique actuelle, celle qui est possible à court-moyen terme mais également pour identifier les secteurs et les valeurs sur lesquelles investir pour en tirer le meilleur profit.

Je pense que votre expérience et le fait d’avoir connu différents cycles économiques (même s’ils sont sans doute tous différents?!) aident quant aux choix à entreprendre car on essaye de se remémorer ce qui s’est déroulé dans le passer et qui a fonctionné afin de l’appliquer au présent.
« Celui qui oublie est voué à l’échec »

Lorsque vous étiez en activité (et sans doute avec moins de temps à accorder aux investissements), opériez-vous également de la façon actuelle (actif) ou aviez-vous plutôt un comportement « Buy&Hold » en ayant une stratégie sur laquelle vous restiez plus ou moins fidèle? (Même si une stratégie évolue)

Le fait d’être un investisseur « actif » serait-il dû en parti au fait que votre portefeuille soit au plafond au niveau des versements, si c’est le cas (PEA), et qu’avec cette configuration, il devient important de savoir gérer ses liquidités, de prendre ses plus-values en allégeant ou clôturant des positions?

A ceux qui vous suivent, il semble difficile voir inopportun d’effectuer les mouvements que vous initiez (je généralise) car il faut prendre en considération l’expérience que vous avez, votre temps pour vous informez, l’envie d’apprendre et la capacité de faire.

Je pense qu’il est difficile pour un investisseur avec une certaine stratégie d’y déroger en essayant d’investir sur des secteurs/sociétés dont on manque de connaissance ou pour lesquelles on a un désintérêt, seulement dans le but de profiter de la situation du moment.

Pourtant, nous devrions peut-être le faire afin de ne pas subir les mouvements brutaux qui peuvent se passer sur les marchés car il y a toujours des opportunités à qui sait les saisir, encore faut-il avoir la capacité de les identifier.

Pour ceux qui ont une stratégie long terme, on se dit souvent que « peut importe ce qu'il se passe à court terme » sous entendu que le cours va se refaire et qu’avec le temps « tout s’arrange ».
Cependant, cette idée est très certainement fausse dans beaucoup de cas.

Bref, il y aurait beaucoup de choses à dire ou des interrogations à vous poser mais je m’arrête ici.

Outre le partage de votre portefeuille, c’est surtout le travail de réflexion et de gestion mis en œuvre que je trouve personnellement enrichissant.

Au plaisir,
Tubair
 
Bonjour Tubair,

J'ai l'impression que vous êtes en pleine introspection financière actuellement!!

Tubair a dit:
Lorsque vous étiez en activité (et sans doute avec moins de temps à accorder aux investissements), opériez-vous également de la façon actuelle (actif) ou aviez-vous plutôt un comportement « Buy&Hold » en ayant une stratégie sur laquelle vous restiez plus ou moins fidèle? (Même si une stratégie évolue)
En activité, je n'avais pas le temps à y consacrer que j'ai maintenant, et je n'avais pas non plus un capital très important à gérer.
Entre le boulot, les gamins, les loisirs, la RP à payer... L'investissement boursier a longtemps relevé du seul souhait de voir l'épargne mieux rémunérée que placée sur un livret A.
De plus, la difficulté d'accéder à l'info boursière limitait de fait l'envie d'être actif en bourse.
Par la force des choses, j'ai fait du B&H, avec toujours ce souci d'avoir une bonne rentabilité pour mes placements.


Tubair a dit:
Le fait d’être un investisseur « actif » serait-il dû en parti au fait que votre portefeuille soit au plafond au niveau des versements, si c’est le cas (PEA), et qu’avec cette configuration, il devient important de savoir gérer ses liquidités, de prendre ses plus-values en allégeant ou clôturant des positions?
L'objectif que vous citez est juste : "il devient important de savoir gérer ses liquidités, de prendre ses plus-values en allégeant ou clôturant des positions".
Mais ce n'est pas la bonne raison.
Je deviens actif parce que j'ai du temps à y consacrer, et que mon horizon pour mes placements se réduit.
Il me faut donc essayer d'obtenir plus de rentabilité, mais c'est au détriment de la sécurité.
En somme, je fais l'inverse de ce qui est conseillé dans tout recueil patrimonial.


Tubair a dit:
A ceux qui vous suivent, il semble difficile voir inopportun d’effectuer les mouvements que vous initiez (je généralise) car il faut prendre en considération l’expérience que vous avez, votre temps pour vous informez, l’envie d’apprendre et la capacité de faire.
L'expérience... J'ai bien l'impression qu'on ne l'a jamais!
Si j'avais eu une expérience comme je devrais en avoir une, alors je n'aurais pas été full valeurs de croissances en fin d'année 2021.
On apprend tout le temps, toute sa vie. Ce qui n'empêche pas de faire des erreurs. Warren Buffett, ou Carl Icahn, des investisseurs d'un tout autre niveau que nous, et depuis bien plus longtemps, ont aussi réalisé des mauvais investissements au fil du temps, dont certains très récemment.
Je communique sur mon portefeuille, et sur mes réflexions pour expliquer comment il évolue. Mais ce n'est absolument pas à prendre pour des conseils d'achats, ni de vente d'ailleurs.


Tubair a dit:
Je pense qu’il est difficile pour un investisseur avec une certaine stratégie d’y déroger en essayant d’investir sur des secteurs/sociétés dont on manque de connaissance ou pour lesquelles on a un désintérêt, seulement dans le but de profiter de la situation du moment.
Oui, absolument.
Je m'en rends compte en essayant d'équilibrer mon portefeuille pour lui donner un peu de coloration value.
J'ai un faible pour les valeurs de croissance. C'est sûr que Hermès ou LVMH font plus rêver qu'ArcelorMittal ou EDF.
C'est tout aussi vrai que je baigne depuis 30 ans dans une période de baisse continuelle des taux. Ce qui favorise les valeurs de croissance au détriment des autres.
Je me rends compte qu'il faut, aussi, faire attention à certains biais comportementaux, dont celui de sympathie ou d'affection pour des titres que l'on détient depuis longtemps.
J'ai coupé les lignes Dassault Systèmes et Esker, et allégé pas mal d'autres, plus ou moins.
Mais j'ai eu du mal à le faire.
J'ai vendu quelques titres Hermès, mais j'ai mis du temps à en accepter l'idée. Au lieu d'en vendre à 1600€, j'ai allégé sur les 1400, et même un peu en dessous.
C'est un risque qui nous guette avec des titres détenus depuis longtemps... On s'y attache.
Dans ces conditions, conseil que je n'ai pas l'habitude de donner, mais passer par un ETF est sans doute la meilleure chose à faire pour qui veut rester froid vis à vis de ses placements.
Froid comme l'est l'ETF qui est impersonnel et dénué de sentiments. Il reproduit mécaniquement un indice.. Peu importe ce qu'il y a dedans, on y investit par conviction pour un marché au sens large, ou seulement pour placer son argent en espérant un bon rendement sans rien faire.
J'en ai 3 ou 4 en portefeuille en ce moment. Ce sont de petites lignes sur lesquelles je n'ai ni plaisir ni attirance.
C'est exactement l'inverse de l'achat réfléchi pour des titres comme LVMH ou Air Liquide!
Mais bon, c'est pour voir, et pour accéder à des placements sectoriels dont la mutualisation des lignes évite la crainte d'avoir choisi le mauvais cheval.
Par exemple, pour donner une idée, j'ai investi sur un ETF S&P 500 value, et aussi sur un ETF sur les valeurs du cuivre.


Tubair a dit:
Pourtant, nous devrions peut-être le faire afin de ne pas subir les mouvements brutaux qui peuvent se passer sur les marchés car il y a toujours des opportunités à qui sait les saisir, encore faut-il avoir la capacité de les identifier.
C'est le plus difficile à faire. Quand je reprends mes notes de 2021, ou même 2020, je retrouve des conseils d'investissement sur les cycliques et les bancaires. C'était, effectivement, le bon moment.
Pourtant, on peine à suivre les conseils quand on regarde les parcours boursiers qui ont été catastrophiques pour nombre de ces valeurs... On ne passe pas à l'acte alors que le professionnel, lui, il va arbitrer.


Tubair a dit:
Pour ceux qui ont une stratégie long terme, on se dit souvent que « peut importe ce qu'il se passe à court terme » sous entendu que le cours va se refaire et qu’avec le temps « tout s’arrange ».
Cependant, cette idée est très certainement fausse dans beaucoup de cas.
Fausse dans beaucoup de cas, bien sûr, mais c'est quand même le conseil que je donnerais :
Faire du B&H sur de belles et grosses valeurs françaises qui sont souvent leader mondial de leur secteur.
Il y en a assez, rien qu'en France, pour remplir son portefeuille : Le Luxe, Air Liquide que j'apprécie tout particulièrement pour sa régularité (ce qui est reposant), et des titres comme Dassault Systèmes, Vinci, Pernod Ricard, L'Oréal, etc...
Valeurs françaises, il est très facile d'en faire un suivi light et d'adapter ses lignes au fil du temps. Le B&H ne signifie pas qu'il faut figer son portefeuille.
Est-ce que ces belles valeurs le seront toujours demain? On l'espère, mais le monde change et les entreprises avec. Leur taille, et leur historique, les mets quand même à l'abri d'un brutal changement dans leurs activités. Ce qui laisse du temps pour adapter sa stratégie.


Tubair a dit:
Outre le partage de votre portefeuille, c’est surtout le travail de réflexion et de gestion mis en œuvre que je trouve personnellement enrichissant.
Je le sais.
 
poam5356 a dit:
Bonjour Tubair,

J'ai l'impression que vous êtes en pleine introspection financière actuellement!!
En activité, je n'avais pas le temps à y consacrer que j'ai maintenant, et je n'avais pas non plus un capital très important à gérer.
Entre le boulot, les gamins, les loisirs, la RP à payer...
Bravo pour votre échange que je trouve très intéressant ....
poam5356 a dit:
L'investissement boursier a longtemps relevé du seul souhait de voir l'épargne mieux rémunérée que placée sur un livret A.
De plus, la difficulté d'accéder à l'info boursière limitait de fait l'envie d'être actif en bourse.
Par la force des choses, j'ai fait du B&H, avec toujours ce souci d'avoir une bonne rentabilité pour mes placements.
Tiens, je n'aurais pas cru lire cela de votre part ....

poam5356 a dit:
Je deviens actif parce que j'ai du temps à y consacrer, et que mon horizon pour mes placements se réduit.

Il me faut donc essayer d'obtenir plus de rentabilité, mais c'est au détriment de la sécurité.
En somme, je fais l'inverse de ce qui est conseillé dans tout recueil patrimonial.
Comme quoi ....

poam5356 a dit:
L'expérience... J'ai bien l'impression qu'on ne l'a jamais !
Pas tout à fait cela, car on en a toujours une, mais appréciée de façon plus ou moins probante par les autres ....

poam5356 a dit:
On apprend tout le temps, toute sa vie. Ce qui n'empêche pas de faire des erreurs.
Tout à fait ....

poam5356 a dit:
J'ai un faible pour les valeurs de croissance. C'est sûr que Hermès ou LVMH font plus rêver qu'Arcelor Mittal ou EDF.
C'est tout aussi vrai que je baigne depuis 30 ans dans une période de baisse continuelle des taux. Ce qui favorise les valeurs de croissance au détriment des autres.
Il est exact que nous avons eu une très longue période d'inflation basse ....

poam5356 a dit:
Je me rends compte qu'il faut, aussi, faire attention à certains biais comportementaux, dont celui de sympathie ou d'affection pour des titres que l'on détient depuis longtemps.
C'est tout à fait vrai, et c'est une raison pour laquelle je tente de systématiser mes interventions avec des outils qui me proposent des choses dont dont j'apprends à ne pas remettre en cause les données proposées .....

poam5356 a dit:
J'ai vendu quelques titres Hermès, mais j'ai mis du temps à en accepter l'idée.
Au lieu d'en vendre à 1600€, j'ai allégé sur les 1400, et même un peu en dessous.
C'est un risque qui nous guette avec des titres détenus depuis longtemps... On s'y attache.
Oui, c'est le défaut du côté humain de la Bourse ; il faudrait ne pas avoir le nom du titre, en ne retenant que les 6 derniers chiffres de l'Isin ; que le titre devienne un numéro, comme le numéro de votre commune de naissance (ou le code postal) affublé du code de vérification à 2 chiffres de votre numéro sécu ....

poam5356 a dit:
Dans ces conditions, conseil que je n'ai pas l'habitude de donner, mais passer par un ETF est sans doute la meilleure chose à faire pour qui veut rester froid vis à vis de ses placements.
Sauf si vous continuez à le nommer ETF Cac ou ETF SP500 .....

poam5356 a dit:
Froid comme l'est l'ETF qui est impersonnel et dénué de sentiments. Il reproduit mécaniquement un indice.. Peu importe ce qu'il y a dedans, on y investit par conviction pour un marché au sens large, ou seulement pour placer son argent en espérant un bon rendement sans rien faire.
Oui, et ça c'est une chose que j'ai eu du mal à faire ; de fait, et avant de me convaincre à essayer ces ETF, je ne me servais de leurs indices que comme point de référence de l'influence des uns par rapport aux autres, en en consultant les résultats "quel aura été l'influence de la clôture du Nas sur le Nikkei" ; le passage à l'investissement sur l'indice est assez récent pour moi, et c'est à force de consulter le site = et si j'essayais ?

poam5356 a dit:
J'en ai 3 ou 4 en portefeuille en ce moment. Ce sont de petites lignes sur lesquelles je n'ai ni plaisir ni attirance.
C'est exactement l'inverse de l'achat réfléchi pour des titres comme LVMH ou Air Liquide!
On peut tout à fait comprendre ça !

poam5356 a dit:
Pourtant, on peine à suivre les conseils quand on regarde les parcours boursiers qui ont été catastrophiques pour nombre de ces valeurs... On ne passe pas à l'acte alors que le professionnel, lui, il va arbitrer.
Perso, j'ai tout de même eu la chance d'évoluer à titre pro dans le monde de la finance, et qu'en conséquence, les sommes d'argent ne soient que de la matière première, et que les valeur sur lesquelles je pouvais investir n'étaient que des noms de référence d'un produit financier .....

Et il est exact que lorsque l'on prend ainsi l'habitude, cela finit par rester ....

poam5356 a dit:
Faire du B&H sur de belles et grosses valeurs françaises qui sont souvent leader mondial de leur secteur.

Il y en a assez, rien qu'en France, pour remplir son portefeuille : Le Luxe, Air Liquide que j'apprécie tout particulièrement pour sa régularité (ce qui est reposant), et des titres comme Dassault Systèmes, Vinci, Pernod Ricard, L'Oréal, etc...
Valeurs françaises, il est très facile d'en faire un suivi light et d'adapter ses lignes au fil du temps.
Affirmatif, et c'est tout à fait la logique que j'essaie de suivre ....

poam5356 a dit:
Le B&H ne signifie pas qu'il faut figer son portefeuille.
Certes, mais ce n'est plus la logique que l'on attribue souvent à cette technique qui se résume souvent comme acheter, et ne plus vendre, ce qui conduit alors à conserver TOUTES les positions acquises ....
 
Dernière modification:
paal a dit:
Bravo pour votre échange que je trouve très intéressant ....
Bonjour Paal,
Merciiiii :love:
 
poam5356 a dit:
j'ai investi sur un ETF S&P 500 value
Bonjour poam,

Vous avez investi sur celui de iShares (iShares S&P 500 Value ETF, le plus gros) ? Car j'ai cherché sur les 3 (iShares, Vanguard et SPDR) que je connais et aucun n'est dispo sur Degiro ni sur BfB :unsure:
 
Dernière modification:
Merci Tubair et Poam pour ce dialogue « philosophique » et très pratique.
Poam, comme Jeune Padawan, j’ai une question sur les ETF : lesquels as-tu pris ? En Value et en cuivre ? Des physiques j’espère ;)
 
mvhrb888 a dit:
lesquels as-tu pris ? En Value et en cuivre ? Des physiques j’espère
Justement, j'ai cherché des ETF S&P500 Value mais je n'ai rien trouvé de disponible en Europe. Du coup j'ai pris l'ETF S&P500 de la BNP Paribas. C'est un synthétique :ROFLMAO: éligible PEA.

Pour les matières premières, je n'ai pas le trop le temps de gérer et suite à mon échec sur Lundin Mining l'année dernière je ne préfère pas recommencer en ce moment, surtout sur le cuivre.

Par contre si vous avez un ETF Value sur le S&P500 je prends l'info. J'en ai trouvé sur le MSCI USA chez iShares mais l'indice me plait moins (il manque Berkshire hathaway un comble:eek:)
 
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