Bonsoir @poam5356,
poam5356 a dit:
J'ai l'impression que vous êtes en pleine introspection financière actuellement!!
Je suis constamment dans un processus de remise en question ou de réflexion par rapport à la situation actuelle des marchés, des positions sur nos portefeuilles et de la stratégie adoptée.
Ma seule crainte aujourd’hui et non des moindre, est un changement de paradigme envers les valeurs de croissance à cause de différents facteurs liés au contexte économique (hausse des taux qui se profile due à la forte inflation donc capacité d’emprunt impactée, tensions sur les chaînes d’approvisionnement ect..), malgré les résultats positifs que ces sociétés sortent et devraient sortir à l’avenir.
Cela fait plus d’une décennie que les sociétés de croissance ont le vent en poupe et elles en ont clairement profité.
J’ai constaté sur quelques sociétés que je suis que la croissance de leur CA avait doublé lors de la dernière décennie par rapport à 2000-2010 à un rythme de croissance qui n’est pas soutenable à long terme car parfois >15%-20% par an.
Le contexte était sûrement plus favorable que ce qui se dessine aujourd’hui, mais qui sait.
J’ai la certitude qu’il ne faut absolument pas se fier aux performances (croissance du CA et boursière) des 10 dernières années et qu’il faut replacer ces performances dans leur contexte.
Note : C’est comme comparer la croissance annuelle 2021 vs 2020 d’une société (en pourcentage) qui peut se révéler forte en absolue mais faible en relatif et être biaisée si la performance 2020 de la société était négative et que son CA a fortement rebondi en 2021.
Je me rassure en me disant que je privilégie des sociétés de leader à numéro 1 mondial dans leur métier, avec de bons fondamentaux et du pricing power mais cela est-ce suffisant; je ne pense pas; surtout à cause des valorisations actuelles.
Cependant à long terme, le risque est très certainement amoindri même si cela reste à prouver.
poam5356 a dit:
Je deviens actif parce que j'ai du temps à y consacrer, et que mon horizon pour mes placements se réduit.
Il me faut donc essayer d'obtenir plus de rentabilité, mais c'est au détriment de la sécurité.
En somme, je fais l'inverse de ce qui est conseillé dans tout recueil patrimonial.
Je n’avais pas évoqué l’ensemble des facteurs qui me faisait penser au pourquoi vous êtes actif mais effectivement j’avais bien pensé à ce que vous énumérez.
Je rebondis sur ce point :
« je fais l’inverse de ce qui est conseillé dans tout recueil patrimonial »
Chaque krach ou fortes baisses des marchés donnent l’opportunité aux intervenants avec un horizon de placement long terme de pouvoir acheter des actions « moins chères qu’hier », « en solde », « faiblement valorisées; parfois »; juste parce que tout (= les marchés) krach sans forcément qu’il y ait de raisons directes avec les entreprises.
Il s’agit d’un scénario intéressant pour l’investisseur long terme même s’il peut-être difficile psychologiquement de devoir encaisser les secousses des marchés.
Dans ces moments, être actif à l’achat est sûrement plus intéressant que de paniquer et vendre à la baisse.
Pour quiconque, être actif en faisant du « Market Timing » sur les marchés en pensant racheter moins cher que son PRU ne semble pas la meilleure des stratégies, même si cela est possible.
Dans ces moments, il ne faut pas négliger la rencontre entre l’envie de l’investisseur de faire quelque chose et l’aspect psychologique qui peut le freiner dans sa prise de decision.
poam5356 a dit:
L'expérience... J'ai bien l'impression qu'on ne l'a jamais!
On apprend tout le temps, toute sa vie.
L’expérience s’enrichie au fil des années étant donné qu’il ne se passe pas deux fois la même situation. Les paramètres diffèrent constamment, sinon cela serait trop facile.
On peut trouver des similitudes à l’instant T avec des événements passés et sûrement limiter les effets des événements grâce à son expérience mais il y aura toujours des données qui viendront mettre en porte-à-faux la stratégie mis en place.
poam5356 a dit:
Je communique sur mon portefeuille, et sur mes réflexions pour expliquer comment il évolue. Mais ce n'est absolument pas à prendre pour des conseils d'achats, ni de vente d'ailleurs.
Évidemment, chacun doit se faire son propre avis au sujet des entreprises.
« Les conseilleurs ne sont pas les payeurs » puis il ne faut pas oublier que la bourse est un investissement avec un risque de pertes en capital (€€€).
Pourtant, avec l’influence des réseaux sociaux, des médias, des intervenants professionnels et autres; on remarque que des investisseurs ne s’intéressent pas à leurs investissements et prennent l’information en tant que telle comme pouvant être un signal pour une prise de décision.
D’un côté je comprends que certains n’ont pas l’envie, le temps ou les clefs pour choisir des entreprises et qu’ils se basent sur un consensus trouvé sur les réseaux ou via des analystes.
De l’autre, je me dis que s’il n’y a pas d’analyse et aucun intérêt envers les sociétés, je ne comprends pas l’intérêt d’investir sur celles-ci et autant partir sur des ETF.
poam5356 a dit:
Je m'en rends compte en essayant d'équilibrer mon portefeuille pour lui donner un peu de coloration value.
J'ai un faible pour les valeurs de croissance. C'est sûr que Hermès ou LVMH font plus rêver qu'ArcelorMittal ou EDF.
C'est tout aussi vrai que je baigne depuis 30 ans dans une période de baisse continuelle des taux. Ce qui favorise les valeurs de croissance au détriment des autres.
Vous avez un avantage : vous intéresser aux secteurs et aux entreprises en dehors de votre champ d’investissement principal (valeur de croissance).
Cela vous permet sans doute d’avoir une prise de décision rapide pour arbitrer votre portefeuille vers les actifs qui vous semblent les plus intéressants à l’instant T.
poam5356 a dit:
Je me rends compte qu'il faut, aussi, faire attention à certains biais comportementaux, dont celui de sympathie ou d'affection pour des titres que l'on détient depuis longtemps.
Je pense qu’avec la bourse, on peut en apprendre beaucoup sur soi.
Entre la gestion des émotions, la maîtrise de ses pulsions, l’influence que peuvent avoir les réseaux et tous les biais comportementaux; bref, une panoplie de choses qui peuvent mettent le doute sur sa stratégie, ses prises de décision et plus largement sur soi-même.
Il faut savoir prendre du recul surtout que chacun a sa stratégie, son horizon de placement, ses connaissances, ses envies.
Aussi, une chose très importante que beaucoup semblent oublier : chacun a sa sensibilité au risque.
On peut conseiller une action qui est historiquement intéressante mais si par exemple la volatilité est élevée, un sera à l’aise avec ça tandis que l’autre non.
En prenant en compte ce paramètre, on comprend qu’il est difficile de donner des des idées d’investissement sans connaître la personne.
Pourtant, nous donnons tous des idées.
poam5356 a dit:
C'est le plus difficile à faire. Quand je reprends mes notes de 2021, ou même 2020, je retrouve des conseils d'investissement sur les cycliques et les bancaires. C'était, effectivement, le bon moment.
Pourtant, on peine à suivre les conseils quand on regarde les parcours boursiers qui ont été catastrophiques pour nombre de ces valeurs... On ne passe pas à l'acte alors que le professionnel, lui, il va arbitrer.
On a souvent envie de gratter davantage (€€€) donc on reste positionné sur ce qui a fonctionné jusqu’à l’instant T malgré les signaux par « peur de manquer ».
Aussi, parfois, nos pensées et nos envies vont à l’encontre de ce que nous pouvons lire à droite et à gauche, mettant le doute sur nos choix initiaux.
Le professionnel ne fait sûrement pas de sentiments, son but est d’aller là où il y a de l’argent à se faire en restant actif.
A quoi bon payer un service si le gestionnaire reste constamment sur ses positions.
Il est clair que nous ne pouvons pas comparer un investisseur professionnel à un particulier.
poam5356 a dit:
Faire du B&H sur de belles et grosses valeurs françaises qui sont souvent leader mondial de leur secteur.
Il y en a assez, rien qu'en France, pour remplir son portefeuille.
Est-ce que ces belles valeurs le seront toujours demain? On l'espère, mais le monde change et les entreprises avec.
Eh oui mine de rien, la France dispose de belles sociétés reconnues à l’international.
Comme vous le dîtes, le monde évolue et les leaders d’aujourd’hui ne sont pas forcément ceux de demain.
Là est tout l’intérêt de s’intéresser à minima aux sociétés dans lesquelles on investit en suivant au moins les publications financières.
Au plaisir,
Tubair