Le marché des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) marche à deux vitesses - extrait Les Echos 31 Oct.
Certaines SCPI peinent à retrouver des financements, quand d’autres surperforment. La pierre papier est-elle enfin arrivée au creux de la vague ?
Les performances restent extrêmement contrastées. Certaines nouvelles SCPI promettent des taux de distribution stratosphériques, sans frais d’entrée. Parallèlement, les anciennes sociétés bancaires peinent à collecter et à rembourser les parts en attente.
Les dernières données de l’Association française des sociétés de placement immobilier (Aspim) éclairent ce marché à deux vitesses.
Malgré les crises de confiance sur l’immobilier, la pierre papier continue à séduire. La collecte brute s’élève à 1,1 milliard au troisième trimestre.
La chute plus rapide pour les plus lourds
Ce marasme est principalement dû aux difficultés des plus grosses sociétés du secteur,
ayant fortement investi, durant les années fastes de taux bas, dans de l’immobilier aujourd’hui fortement dévalué. Certaines de ces sociétés, parmi lesquelles Genepierre d’Amundi, Primopierre de Praemia REIM, Laffitte Pierre d’AEW Ciloger ou encore Accimmo Pierre de BNP REIM, ont dû revoir le prix de leurs parts à la
baisse de 30 % à 40 % depuis janvier 2023.
Serait-on enfin arrivé au creux de la vague ? Pas encore selon plusieurs spécialistes. Certaines SCPI ont un delta entre le prix de la part et la valeur de reconstitution proche des 10 % réglementaires et n’auront pas d’autre choix que de revoir les prix à la baisse.
« Il ne faut pas céder aux sirènes des plus jeunes »
Le chant de ces nouveaux venus séduit. Les rendements attrayants tirent la collecte vers ces véhicules : Ce sont majoritairement les SCPI sans parts en attente de cession qui captent la collecte brute : 1,07 mil-
liard d’euros, soit 86 % de l’ensemble des souscriptions au troisième trimestre 2024.
Sortir ou rester ?
Certaines sociétés au pied du mur tentent de juguler la crise en bloquant le rachat des parts.
Sortir maintenant serait acter une casse élevée. Il y a une différence entre les SCPI ayant des difficultés structurelles, qu’il faut fuir, et celles subissant des décotes conjoncturelles. Pour ces dernières, mieux vaudra faire le dos rond et attendre plusieurs années que la baisse des taux se répercute sur le prix des parts ,
le pari de la réappréciation pourrait être long, et dépendra surtout de la qualité des actifs.
