Le montant plafond que les entreprises pourront emprunter si elles souffrent des répercussions du conflit entre la Russie et l'Ukraine sera finalement fixé à 15% de leur chiffre d'affaires. La Commission européenne a accepté que les Etats membres puissent soutenir plus fortement les entreprises face aux conséquences de la crise en Ukraine.
Certaines sont en effet confrontées à des pertes de débouchés en Ukraine et en Russie, à une forte hausse des coûts de certaines matières premières ou à des difficultés d'approvisionnement.
En détaillant son « plan de résilience » pour l'économie française le 16 mars dernier, le gouvernement avait d'abord annoncé que le montant que les entreprises pourraient emprunter serait de 10% de leur chiffre d'affaires.
Ce dispositif, baptisé « PGE Résilience » par le gouvernement, s'ajoute au prêt garanti par l'Etat mis en place en 2020 au début de la crise sanitaire, et qui permet aux entreprises d'emprunter jusqu'à 25% de leur chiffre d'affaires. La Commission européenne rend possible l'accès à ce « PGE Résilience » jusqu'à la fin de l'année, mais il ne sera dans un premier temps accessible aux entreprises françaises que jusqu'à fin juin. Le prolonger au-delà de cette date nécessite en effet de modifier la loi, ce qui sera de la responsabilité de la future majorité issue des élections. Ainsi, à partir de vendredi et jusqu'au 30 juin, les entreprises peuvent emprunter, via le PGE lancé pendant la crise sanitaire et le « PGE Résilience », jusqu'à 40% de leur chiffre d'affaires.
Si le dispositif est prolongé, les entreprises pourront à partir du 1er juillet emprunter jusqu'à 15% de leur chiffre d'affaires grâce au « PGE Résilience », tandis que le PGE lancé pour faire face à la crise sanitaire ne sera plus disponible.
Le chiffre d'affaires considéré est « le chiffre d'affaires annuel moyen des 3 dernières années », a précisé la Fédération bancaire française (FBF) dans un communiqué, rappelant que « les autres caractéristiques du PGE sont inchangées », à savoir qu'aucun remboursement n'est exigé la première année et que l'entreprise pourra rembourser son prêt sur cinq ans au maximum. Contrairement au premier PGE, ce « PGE Résilience » sera « beaucoup plus ciblé », indique Bercy. S'il n'y aura toujours aucun critère sectoriel ou de perte de chiffre d'affaires pour pouvoir y accéder, les entreprises devront justifier auprès de leur banque qu'elles sont affectées par la guerre en Ukraine.
PGE : des entreprises demandent un an supplémentaire pour rembourser
Si le gouvernement ne communique aucune estimation du nombre d'entreprises qui pourraient faire appel à ce dispositif d'aide, il concerne a priori beaucoup moins d'entreprises que les près de 700 000 ayant eu recours au PGE mis en place en 2020, pour un montant emprunté de plus de 140 milliards d'euros. A ce jour, 16% de ces 700 000 entreprises ont totalement remboursé leur prêt, selon le ministère de l'Economie et la FBF.