Vers 14h05 GMT (16h05 à Paris), la monnaie européenne gagnait 0,38% face au billet vert, à 1,1182 dollar, une heure et demi après être tombée à 1,1102 dollar, un plus bas en plus de deux ans. Mais durant la conférence de presse de Mario Draghi, l'euro a effacé ses pertes puis gagné du terrain face au dollar.
« Ce n'est pas tellement que l'Italien a dit quoi que ce soit de particulièrement positif mais il a semblé un peu plus prudent et le ton général suggère que les marchés ont peut-être un peu surréagi initialement », a expliqué David Cheetham, analyste pour Xtb.
Si Mario Draghi a jugé que la conjoncture dans l'industrie était « de pire en pire » et que les perspectives d'inflation étaient dégradées, il a également considéré que les risques d'une récession en zone euro étaient « plutôt faibles ». Initialement, « le marché s'est laissé emporté », a expliqué à l'AFP Viraj Patel, analyste pour Arkera. Selon lui, la réunion a montré « clairement que la boîte à outils de la BCE est limitée ».
Ponctuellement au plus bas face au dollar
A la fin de la réunion de l'institution, l'euro a rapidement baissé, jusqu'à tomber à un plus bas depuis mai 2017 face au dollar, pénalisé par le ton du communiqué. Les gardiens de l'euro sont sortis de l'ambiguïté : pour la première fois depuis avril 2017, ils mentionnent à nouveau explicitement un allègement du coût du crédit et amorcent, comme la Réserve fédérale américaine, une nouvelle phase d'assouplissement.
« Le Conseil des gouverneurs prévoit que les taux d'intérêt directeurs de la BCE resteront à leurs niveaux actuels, ou à des niveaux plus bas, au moins jusqu'à la mi-2020 », indique désormais l'institution jeudi dans son communiqué de politique monétaire.
Mais, dans une formule nouvelle, l'institut juge également qu'un « haut degré » d'assouplissement monétaire va rester nécessaire « pendant longtemps » et charge ses services « d'examiner des options » allant d'un nouveau programme de rachats d'obligations à un système de taux dégressifs.
Un assouplissement de la politique monétaire rend la devise concernée moins rémunératrice, et donc moins attractive pour les cambistes. « Après avoir dit en 2012 qu'il ferait tout ce qu'il faut [pour sauver l'euro, NDLR], Mario Draghi a offert un dernier cadeau à la BCE avec ce changement de direction que sa successeure devra assumer », avait souligné Neil Wilson, analyste pour Markets.com.