Les établissements bancaires sont « parfois (...) restés à mon avis sur des schémas anciens où il y a une doctrine ESG (sur les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernement d'entreprise, NDLR) » qui bannit les entreprises du secteur de la défense, a souligné sur BFM Business le directeur général par intérim de la Caisse des dépôts Olivier Sichel. « Je pense qu'il est utile que chacun fasse son travail et révise ses doctrines ESG à la lueur de ce nouvel environnement géopolitique », a-t-il continué, citant en exemple les déclarations récentes du président américain élu Donald Trump sur une annexion du Groenland.
La banque publique Bpifrance, filiale de la Caisse des dépôts (CDC), « ne peut pas être le seul » investisseur de ce secteur, a-t-il insisté. Le nouveau patron de la Caisse des dépôts (CDC), qui a remplacé au pied levé fin décembre le nouveau ministre de l'Économie Éric Lombard, s'est par ailleurs montré réticent à l'utilisation des fonds du Livret A pour financer cette industrie.
« Les industries de défense ont surtout besoin de fonds propres »
« Les industries de défense ont surtout besoin de fonds propres, d'investisseurs, donc ce n'est pas tellement le Livret A qui est utilisé », a-t-il indiqué. La Fédération bancaire française (FBF) assurait en début d'année dernière être « un acteur majeur du financement du secteur de la défense », qualifiant les difficultés de financement du secteur de « ponctuelles » et relevant « davantage de la situation financière des entreprises concernées » .
A l'époque directeur général de la Caisse des dépôts, M. Lombard estimait l'an dernier que cette industrie était « tout à fait conforme » avec les critères environnementaux, sociétaux ou de gouvernance (ESG), « puisqu'on voit bien que la défense nationale c'est aussi la défense de notre démocratie et de notre trajectoire environnementale ».
L'ex-Premier ministre Michel Barnier avait proposé début octobre la création d'un « nouveau livret d'épargne dédié à l'industrie » pour « soutenir » la « dynamique industrielle » en France. Son prédécesseur Bruno Le Maire avait lancé en février 2023 l'idée de la création d'un produit d'épargne européen chargé entre autres de « financer notre effort de défense ».