À quoi ressemblera le marché immobilier en 2025 ? S'il est difficile de se projeter avec précision, plusieurs indicateurs plaident pour une amélioration, par rapport à 2023 et 2024. Il faut dire que ces deux dernières années ont été particulièrement éprouvantes pour les ménages ayant un projet immobilier.
Un nombre de transactions en forte baisse
« La hausse brutale des taux immobiliers a écarté une partie des acheteurs », rembobine Roman Rainfray, chargé d'études pour PAP-Particulier à Particulier. Avec des taux passés de 1% à 4,5% en l'espace de deux ans, les ventes se sont en effet écroulées. Selon le site des notaires de France, le nombre de transactions dans l'ancien est ainsi passé de 1 133 000 en 2022 à 780 000 en 2024.
Mais cette situation pourrait profiter aux acheteurs dans un futur proche. « Avec la crise de l'immobilier, il y a eu d'abord un ajustement sur le volume des ventes, avant un ajustement sur les prix, note Romain Rainfray. Au début, les vendeurs ont eu du mal à baisser les prix, avant de s'y résoudre, car le prix reste l'élément central d'une annonce. » Résultat, toujours selon les notaires de France, les prix ont baissé en moyenne de 3,9% sur un an, aussi bien pour les maisons que pour les appartements.
* Prix moyen au m2 dans les 41 plus grandes villes de France.
Données : SeLoger et MeilleursAgents.com
De son côté, Particulier à Particulier note également « une baisse généralisée des prix sur l'ensemble du territoire en 2024 », en notant néanmoins certains cas particuliers. « Le littoral ou la montagne sont des marchés à part, qui ne connaissent pas la crise, confirme Romain Rainfray. Il n'y a pas eu de baisse de prix sur ces marchés, au contraire. À Hossegor par exemple, on note une hausse des prix de 24% sur les deux dernières années. Chamonix a également connu une hausse de 15% sur les deux dernières années. »
Des prix qui remontent en 2025 ?
Voilà pour l'année écoulée. Et ensuite ? « Le logement reste au cœur des aspirations des Français, qu'il s'agisse de mieux vivre ou d'investir dans leur avenir. Avec des taux d'emprunt en baisse et une offre abondante, la fin d'année 2024 permet aux acquéreurs de mieux se projeter », explique Stéphane Fritz, président de Guy Hoquet immobilier.
Outre les taux de crédit immobilier en baisse et une stabilisation des prix, le réseau Guy Hoquet met également en avant une offre en forte progression, avec une augmentation de 10% du nombre de biens proposés en 1 an, sur la période janvier-novembre. Autant de facteurs qui devraient permettre aux acheteurs, notamment les primo-accédants, de revenir sur le marché.
Un avis partagé par Yann Jéhanno, président de Laforêt, qui se montre toutefois prudent : « Après deux ans et demi de tensions, le marché immobilier commence à montrer des signes de redressement, bien que ceux-ci restent fragiles. L'évolution de cette dynamique est incertaine, et les mois à venir seront cruciaux. Les décisions du nouveau gouvernement et la future loi de finances 2025 joueront un rôle déterminant pour consolider, au minimum, les améliorations constatées récemment. L'élargissement du Prêt à Taux Zéro, actuellement suspendu, est particulièrement attendu pour stimuler l'accès à la propriété des primo-accédants. »
Les nouvelles règles du PTZ 2025 pourraient finalement bien voir le jour
Le retour des acheteurs pourrait également impliquer une stabilisation, voire une reprise à la hausse, des prix. « Si les taux continuent à baisser, les acheteurs continueront à revenir et les ventes se feront. Et si les transactions reprennent, il y aura sans doute une légère remontée des prix en 2025 », conclut Romain Rainfray.