- Les PS ne sont pas à jeter 100% à la poubelle...
Déjà, chacun fait ce qu'il veut sur ce sujet, et tant mieux si vous y trouvez votre compte ! Comme cela a déjà été dit largement, faire quelque chose de son épargne, c'est globalement déjà avoir fait l'essentiel du travail vs ne rien faire. Et mieux vaut un mauvais produit qui rassure psychologiquement vs un bon produit (en théorie) mais que l'investisseur est incapable de tenir sur le long terme. Spécifiquement, pour un investisseur qui risque de vendre ses actions au premier coup de Trafalgar, l'aspect bloqué (partiellement) et la (fausse) réassurance que le rendement soit déterminé par une formule peut permettre d'éviter des prises de décision hâtives qu'une exposition action engendrerait.
Vous semblez prendre le terme personnellement mais tout le monde a des biais, et l'important ce n'est pas de viser à ne pas en avoir, mais de les connaître pour ajuster sa stratégie en fonction.
- ... et en particulier en fonction des biais de chaque investisseur
C'est un exemple de biais cognitifs déjà mentionnés oui, et c'est parfaitement pertinent ici. Prenons une autre illustration, vous êtes totalement dépendant du niveau de l'indice, bien sur, mais 1. c'est à une date précise, 2. avec la possibilité de se rattraper un an après pendant x années. La volatilité est là, mais moins visible. Ça en rassure certains, tant mieux. Un peu comme le PE ou les SCPI, le fait qu'il n'y ait pas de cours chaque jour ne rend pas le produit moins volatil. Mais il en aide certains à mieux dormir. Personnellement je vois l'opposé : si vous tombez sur la mauvaise date, énorme risque. Votre cas est intéressant, la performance de l'indice, selon le jour pris entre le 29 avril, le 30 avril ou le 1er mai, est positive ou négative. Et ça change tout. Le 30 avril 2025, valeur de l'indice de 954. Pas de cotation le 30/04/2024 (???) mais valeur de 950 à la clôture le 1er mai. Si le strike était la veille (29 avril), valeur de 971 et le produit continuait.
Voir détails ici [lien réservé abonné].
La pièce est tombée du bon côté à un jour près, littéralement. Tant mieux ! Mais de là à dire que c'est parce qu'on a été trop fort...
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Tirer ainsi des conclusions générales sur la base d'un exemple, cela a un nom, le biais rétrospectif. En jargon, on dirait "la tendance à rationaliser après coup un événement imprévu et le considérer a posteriori comme plus probable ou prévisible qu'il n'était avant sa survenue". En français c'est dire qu'on avait raison d'investir dans ce produit puisqu'il a monté. Ce qu'on voit bien là, c'est juste le coup de bol à un jour près.
A un jour près, ça repartait pour un tour, et vous continuiez à porter le risque d'une baisse franche de l'indice, en renonçant à vos dividendes et en capant votre performance...
- Prenons un peu de hauteur
Surtout votre exemple ne change rien, au moins de mon point de vue, aux critiques que beaucoup ici ont relayées. Le fait qu'un scénario ait été positif c'est une information qui ne dit pas grand chose, à la fois sur le rendement des PS sur le long terme (6,5% en moyenne d'après l'AMF, mais détails ci-dessous) et le niveau de risque (voir AMF, niveau de risque proche de celui des actions).
L'AMF précise très clairement que son rendement est "dans un contexte de marché haussier". Loin d'être un détail, c'est un point structurant (
pun intended). C'est tout le sujet là. Votre indice de référence a progressé, donc il a repayé tout de suite au bout d'un an. Tant mieux. Dans un marché haussier, les PS sont gagnants en valeur absolue (et généralement perdants vs leur indice). C'est comme ça qu'ils sont construits généralement. Maintenant dans un contexte baissier (et cela arrivera), vous êtes collés avec un PS, sans rendement. Cela diminue d'autant le rendement.
- Et sur Exigence 22 spécifiquement
Donc à un pouillème près, vous touchez vos 10%. Et tant mieux. Mais votre comparaison avec le CAC n'a aucun sens. Déjà le CAC il faut le regarder dividendes compris mais passons. Exigence 22 n'est pas du tout basé sur le CAC. L'indice de référence est
un indice fait sur mesure et n'est pas sur la même géo... [lien réservé abonné] L'Eurostox, indice plus proche lui a progressé nettement (de l'ordre de 5%). Vous auriez acheté l'Eurostox, vous auriez fait déjà plus de la moitié de la performance du PS, malgré un contexte de marché globalement désavantageux, et sans cet aléa à un jour près.
Enfin, l'indice de référence c'est en gros 50% de bancaires européennes. Donc des hauts dividendes (rendement non inclus dans l'indice). Pas du tout un hasard, puisque vous renoncez au dividende
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Santander, c'est 7%+ de dividende, Total 6%+, BNP 7%, LVMH c'est moins (3%). Nordea 8%. Etc. On doit tourner à 6% de moyenne. Vous avez donc touché 10%, en renonçant à 6%+ de dividendes, et à la performance de l'indice, qui a été de 1% environ (voir selon la date exacte retenue pour le calcul). C'est, si si, médiocre pour unscénario favorable. Car à ce petit gain, il faut opposer les autres scénarios qui auraient pu arriver dans les trois autres scénarios (baisse durable avec perte sèche, baisse de quelques années avec perte de la valeur temps de l'argent, hausse forte, avec coupon inférieur au à la hausse de l'indice + dividendes).
Ce que beaucoup contestent, c'est donc que ce rendement soit suffisant au vu du risque pris, à savoir être collé 10 ans avec le produit en cas de marchés baissiers (coucou tous les produits strikés il y a 3-6 mois), et en conservant le risque de grosse baisse malgré le renoncement au dividende.