MAJ février 2025 (1/3) - Merci Donald, merci Elon, avec vous, on ne risque pas de s'ennuyer cette année.
Depuis son arrivée officielle à la Maison Blanche, il ne se passe pas un jour sans que Donald Trump ne fasse la une des journaux.
Le nouveau président américain a signé une pluie de décrets présidentiels sitôt investi, dont le retrait des États-Unis de l'OMS et de l'accord de Paris sur le climat, la mise en place d'un état d'urgence à la frontière avec le Mexique contre l'immigration, et la grâce de 1 500 assaillants du Capitole.
Les marchés plébiscitent surtout les baisses d'impôts et les dérégulations promises par M. Trump, à même, selon eux, de stimuler la croissance.
La future administration Trump assouplira probablement les directives de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) concernant les combustibles fossiles, ce qui devrait soutenir le développement de nouvelles centrales au gaz naturel et pourrait allonger le cycle de vie des centrales à charbon restantes, mais ralentira également les avancées dans la réduction des émissions.
Concernant les taxes douanières, Trump a élargi ses menaces "tarifaires" pour inclure la Chine et l'Union européenne, après le Canada et le Mexique. Néanmoins, les niveaux de droits de douane avancés par le 47e président américain sont moins élevés que prévu, ce qui est positivement perçu par les marchés financiers, qui redoutent plus que tout l'impact de mesures trop sévères sur l'inflation.
Son dernier coup d’éclat :
Toutes les importations d’aluminium et d’acier vers les États-Unis seront frappées de droits de douane spéciaux à hauteur de 25% dès le 12 mars.
C'est le grand chambardement économique mondial avec un D.Trump qui gesticule comme un chien fou au milieu d'un jeu de quilles.
Malgré tout, et de manière inattendue, les marchés volent de records en records. Même la France, moribonde avec une économie en standby, est à seulement quelques points de son record historique.
La raison, ou les raisons ?
L'optimisme à toute épreuve des investisseurs toujours là pour envisager le meilleur et gober n'importe quelle news économique, pour peu qu'elle recèle une once, pas d'or, mais d'espérance en un monde meilleur. Ces mêmes investisseurs qui sont aussi les 1ers à déserter les marchés dès que les nuages noirs s'amoncèlent à l'horizon.
Le dernier espoir qui s'est fait jour dans l'esprit des investisseurs est le sentiment que la guerre en Ukraine pourrait prendre fin. Ceci sous la houlette de D.Trump qui ne sait pas manager autrement que par le jeu du bâton et de la carotte. De là à imaginer la reconstruction de l'Ukraine et des nouveaux marchés qui s'ouvriraient pour les entreprises européennes.
Ce qui propulse les marchés vers des sommets. Mon dieu, sont-ils tous devenus fous pour penser que tout va se résoudre aussi simplement ?
D'ailleurs, la récente conférence de Munich sur l'Ukraine se fait avec un bien mauvais souvenir, où, au même endroit en 1938, un accord devant éviter la guerre y avait été signé.
La suite, tout le monde la connait.
En attendant, prenons les choses comme elles viennent, mais évitons de céder à l'euphorie de ces grands enfants que sont les investisseurs. Ils brassent des centaines de milliards, entrainent les marchés dans la hausse, mais sont aussi les premiers, et souvent les seuls à en tirer profit parce que les premiers à sortir des marchés.
Sur un plan purement économique, la situation se creuse entre Amérique et reste du Monde.
Aux Etats-Unis, la consommation courante est tractée par une économie américaine qui reste en pleine forme.
Standards & Poor prévoit 2,7% de croissance aux États-Unis cette année.
«Les dépenses de consommation devraient demeurer le cœur de la croissance, soutenues par des revenus réels en hausse, grâce à un marché du travail solide. L’effet de richesse devrait apporter un coup de pouce supplémentaire», note ainsi David Mericle, économiste chez Goldman Sachs Research
La croissance exceptionnelle des États-Unis domine les marchés financiers mondiaux, et les politiques de la nouvelle administration devraient asseoir encore davantage cette domination.
La contrepartie de cette croissance, et de la hausse des taxes voulue par D.Trump, sera une hausse de l'inflation aux Etats-Unis.
De quoi, probablement, amener la FED à réduire, voire arrêter sa politique de baisse des taux.
Pendant ce temps-là, la BCE abaisse de nouveau ses taux face à la faiblesse de l'économie en zone Euro.
Baisse du taux de dépôt de 25 points de base à 2,75%
Le PIB de la zone euro stagne et pourrait souffrir d'une guerre commerciale. En conséquence, de nouvelles mesures d'assouplissement sont attendues.
La Banque centrale européenne (BCE) a réduit ses taux directeurs jeudi 30/01/2025 et laissé la porte ouverte à un nouvel assouplissement de sa politique monétaire, les inquiétudes liées à la faible croissance économique en zone euro l'emportant sur celles liées à la persistance de l'inflation.
Le taux de dépôt de la BCE, qui avait grimpé à 4,0% après dix relèvements consécutifs entre juillet 2022 et septembre 2023, son niveau le plus élevé depuis la création de l'euro en 1999, est désormais à 2,75%.
Il s'agit de la cinquième baisse de taux de la BCE depuis juin et les marchés s'attendent à ce qu'il y en ait encore deux ou trois autres réductions cette année, la forte poussée inflationniste étant en passe d'être résorbée alors que l'économie est en perte de vitesse.
La Banque centrale européenne et la Banque d’Angleterre doivent abaisser davantage leurs taux, ce qui créera des divergences vers le milieu de l’année, la Fed maintenant ses taux à un niveau élevé.
En Chine, les efforts de relance visent à contrebalancer les nouveaux droits de douane américains. Un soutien supplémentaire sera nécessaire pour stabiliser le marché de l’immobilier et rétablir la confiance des consommateurs.
Au Japon, la croissance reste positive, avec un marché du travail tendu et une solide croissance des salaires. L’inflation devrait rester supérieure à la cible, ce qui laisse présager de nouvelles hausses de taux.
Et en France ? Mention spéciale à la France et à nos politiques qui méritent bien un petit coup de gueule :
La France, ce pays où l'on taxe ceux qui croient encore en elle, et ils y vont fort sur la bourse et la finance.
Pour récupérer rapidement des fonds, les parlementaires ont relevé la Taxe sur les Transactions Financières, surtaxé les bénéfices des sociétés cotées et taxé les rachats d'actions.
Hausse de 33% sur la TTF qui frappe les investisseurs qui prennent des risques sur des entreprises hexagonales a le don d'exaspérer Franck Morel, le CEO de Zonebourse.
A noter que les écolos bobos voulaient doubler cette taxe et imposer les grandes fortunes en prenant en compte l'outil de travail (ce qui change tout).
Il ne fait pas bon être une grande entreprise française cette année (CA français est supérieur ou égal à 1 Md€.) puisque, outre cette hausse de la TTF, les grandes entreprises vont voir leur impôt sur les sociétés exceptionnellement augmenté.
Pour une entreprise comme LVMH qui réalise presque 7Mds€ de CA en France, le coût de cette mesure sera de presque 1Md€ qu'elle devra payer le 15/12/2026.
Dernière nouveauté :
Les rachats par les sociétés de leurs propres actions seront désormais taxés, à hauteur de 8%.
Sont ici concernées toutes les sociétés françaises réalisant plus d’1 Md€ de CA global et procédant à une réduction de leur capital par rachat d’actions.
A noter que cette mesure est rétroactive puisqu'elle s'appliquera aux opérations réalisées entre le 1er mars 2024 et le 28 février 2025
J'arrête là la macro puisque rien n'est prévisible à court, comme moyen terme, avec un D.Trump qui agite en permanence le bâton sans que l'on sache s'il ira au bout de ses menaces, ou partiellement, ou même pas du tout.
Les hypothèses des investisseurs en matière de croissance, de bénéfices et d'inflation risquent d'être remises en question au cours de l'année.
La mondialisation semble bien appartenir maintenant au passé. Nous sommes désormais dans un «monde multipolaire» caractérisé par une fragmentation économique et des blocs commerciaux concurrents. La conséquence la plus importante pour les investisseurs est un régime d'inflation plus élevé et plus imprévisible.
Malgré tout, La bonne tenue de la croissance économique aux États-Unis devrait soutenir les actions.
Par ailleurs, l’intelligence artificielle (IA) devrait toujours constituer un puissant facteur de hausse structurelle des bénéfices et des marchés des actions.