MAJ mars 2025 (1/2) - Trump dynamite la planète !!
Les bouleversements tous azimuts lancés par le président des États-Unis remodèlent les relations internationales, secouent l'organisation fédérale et inquiètent les partenaires économiques des États-Unis.
Impossible de dresser une analyse macro dans de telles conditions avec des revirements réguliers de D.Trump qui pense que gouverner un pays, première économie mondiale, se joue dans des rapports de force permanents avec le reste de la planète.
Trump a choisi de dézinguer ses partenaires commerciaux et brutaliser l'administration fédérale. Les marchés US plongent.
Les menaces douanières se matérialisent : Les marchés sont secoués par l'entrée en vigueur des droits de douane américains.
Les importations en provenance du Mexique et du Canada seront désormais imposées à hauteur de 25% et 10% pour les hydrocarbures canadiens. Les produits chinois subiront 20% de droits de douane, contre 10% jusqu'ici.
Et ce n'est qu'un début. Mais seront-ils réellement appliqués ? Le temps que je prépare mon CR mensuel, D.Trump a reporté d’un mois l’entrée en vigueur des nouveaux droits de douanes pour le Mexique et le Canada.
C'est bien simple, et inquiétant : On a un taré aux commandes de la 1ère économie mondiale.
Nigel Green, PDG de deVere Group, prévient que l’inflation risque d’augmenter en raison de la hausse des coûts des biens de consommation courante, ce qui comprimera les marges des entreprises et restructurera les chaînes d’approvisionnement dans tous les secteurs.
Les entreprises dépendantes des importations font face à des coûts croissants, ce qui pourrait entraîner une compression des marges ou des augmentations de prix pour les consommateurs. Green souligne que des secteurs comme la technologie, le commerce de détail et l’automobile devront naviguer prudemment dans cet environnement.
Il ajoute que les secteurs comme les matières premières, l’énergie et l’industrie, qui prospèrent dans les environnements inflationnistes, sont positionnés pour une forte performance.
Green conclut en déclarant que les droits de douane représentent un changement crucial dans la politique économique mondiale avec des conséquences immédiates et potentiellement durables.
Si Wall Street tangue, l'Europe surnage.
La politique étrangère des États-Unis agit comme un catalyseur de réforme et crée une véritable dynamique pour les efforts budgétaires de l'Europe et de l’Allemagne.
Dans une note, les analystes de JP Morgan soulignent que les événements des deux dernières semaines ont
"donné un coup de fouet" à leur thèse du cycle de réarmement européen, l'Europe cherchant à fabriquer progressivement davantage d'équipements militaires propres et à en importer moins des États-Unis.
Nommé «
ReArm Europe», le plan de 800 Mds€ de la Commission européenne consiste en un ensemble de propositions sur la manière d’utiliser tous les leviers financiers à sa disposition pour aider les États membres à augmenter rapidement et significativement leurs dépenses en matière de capacités de défense.
Allant de pair avec les annonces de la Commission européenne sur la mise en place d’un programme de défense, l'Allemagne sort l'artillerie lourde, sur un plan financier dans un 1er temps.
Bien que les détails de cette réforme restent à préciser dans le cadre d’un programme se montant potentiellement à plus de 500Mds€, un changement radical est clairement à l’œuvre : les principaux acteurs du gouvernement allemand sont alignés et le processus politique progresse rapidement. Les marchés obligataires reflètent cette évolution. Le 5 mars, le rendement de référence du Bund à 10 ans a grimpé de plus de 20 points de base. Il faut remonter à la chute du mur de Berlin pour retrouver une telle hausse du marché obligataire.
Il y a seulement 1 mois, personne n'imaginait une telle évolution de l'environnement géopolitique et économique mondial.
Si on veut terminer cette partie macro sur une note positive, on dira que Trump aura réussi à souder les pays européens en si peu de temps alors qu'ils n'ont pas réussi à le faire en plusieurs décennies.
Oui mais voilà : Trump a peut-être déjà mangé son pain blanc
Quand l'histoire se répète.
Les guerres commerciales ont un prix, et les investisseurs le paient peut-être déjà.
Il y a plus d'un siècle, William McKinley, le 25ème président des États-Unis, a poursuivi une stratégie tarifaire agressive visant à protéger l'industrie américaine et à réduire la dépendance à l'égard des importations étrangères. Le McKinley Tariff Act de 1890 a porté les droits d'importation à une moyenne de 50 %, l'un des niveaux les plus élevés de l'histoire des États-Unis.
La logique était simple : Si les produits étrangers étaient plus chers, les Américains achèteraient des produits nationaux, ce qui stimulerait l'expansion économique.
Au lieu de renforcer la position commerciale des États-Unis, les droits de douane ont déclenché des représailles de la part d'autres pays. Les prix ont augmenté, en particulier pour les Américains à revenus moyens et faibles, et les réactions politiques ont suivi. Lors des élections de mi-mandat de 1890, les électeurs se sont révoltés : McKinley perd son siège et les démocrates prennent le contrôle de la Chambre des représentants.
À l'époque, certains républicains rêvaient d'annexer le Canada (ça alors, c'est une idée fixe chez eux !), pensant que la pression économique pousserait les Canadiens à demander le statut d'État. Au contraire, le tarif douanier a eu l'effet inverse : les nationalistes canadiens se mobilisent contre ce qu'ils considèrent comme une coercition économique. Le pays resserra ses liens avec l'Empire britannique, renforçant ainsi les barrières commerciales que les États-Unis cherchaient à éliminer.
M. Trump a fait des droits de douane la pierre angulaire de sa stratégie économique, arguant qu'ils ramèneraient des emplois aux États-Unis et réduiraient le déficit commercial. Mais comme à l'époque de McKinley, l'histoire montre que les droits de douane ne réduisent pas réellement les déficits commerciaux - ils les augmentent souvent. Pourquoi ? Parce que les droits de douane découragent le commerce des deux côtés, ce qui entraîne une diminution des exportations et des importations.
Les données le confirment. Selon le Peterson Institute for International Economics (PIIE), les pays où les droits de douane sont plus élevés ont tendance à avoir des déficits commerciaux plus importants, et non moins importants. Et si les droits de douane peuvent profiter à certaines industries à court terme, ils augmentent également les coûts pour les consommateurs et les entreprises américains, ce qui entraîne une baisse des dépenses de consommation et un affaiblissement de la confiance dans l'économie.
C'est exactement ce que nous constatons aujourd'hui. La confiance des consommateurs a chuté, l'indice du Conference Board perdant sept points en février, soit la plus forte baisse depuis août 2021.
Peu importe qui paie les droits de douane au départ, qu'il s'agisse des exportateurs étrangers ou des importateurs américains, le coût supplémentaire finit par frapper le portefeuille des Américains. L'histoire montre que les droits de douane entraînent une hausse des prix des marchandises, entraînant souvent une augmentation des coûts pour les consommateurs et un ralentissement de la croissance économique.
Si McKinley vivait aujourd'hui, il nous rappellerait peut-être qu'en 1901, juste un jour avant son assassinat, il avait abandonné sa position intransigeante en matière de droits de douane au profit d'accords commerciaux réciproques.
Si l'histoire se répète souvent, il est bon de se rappeler ce qui s'est passé entre mai et décembre 2018.
Il s'agit de la Guerre commerciale et douanière lancée par Trump contre la Chine.
Eh oui, déjà à l'époque !!
Le CAC 40 perdra 18% sur la période.
Le S&P 500 en perdra autant, mais en seulement 3 mois, de septembre à décembre 2018.
Alors que l'inflation continue de refluer en Europe (l'indice des prix à la consommation en France a progressé de 1,7% sur un an en janvier selon les données de l'Insee), l'éventualité d'une hausse de l'inflation aux États-Unis liée aux droits de douane, ne serait-ce que temporairement, reste d'actualité.
La question est de savoir si la Fed estime que sa politique actuelle est appropriée pour l'avenir à une époque où les changements de politique émanant de la Maison Blanche se succèdent à un rythme effréné.
La récente chute des marchés est une conséquence directe des changements de politique tarifaire et commerciale du président Donald Trump, les investisseurs devenant défensifs.
Bain de sang sur les actions US avec d'importantes baisses des indices US alors que des inquiétudes concernant l'économie ont déclenché une vague de dégagements sur l'ensemble des actions.
Les craintes d’un ralentissement économique aux USA se sont traduites par une nette détente des rendements obligataires.
En parallèle, la montée des tensions tarifaires entre les États-Unis, la Chine, le Canada et le Mexique ajoute une pression supplémentaire sur les marchés. Les derniers tarifs douaniers annoncés par Washington entraînent des craintes de ralentissement de la croissance mondiale
Au jeu de massacre, les valeurs de croissance sont les plus touchées
De nouvelles menaces tarifaires et d'inquiétudes quant au ralentissement de la demande des consommateurs voient le jour.
"Les gens ont cessé de chercher des raisons d'acheter pour chercher des raisons de vendre", a déclaré Colin Cieszynski, stratège en chef du marché chez SIA Wealth Management.
Le 2 avril, des tarifs réciproques seront mis en œuvre, augmentant davantage la pression sur les entreprises dépendantes du commerce international. Bien que la décision de Trump de prolonger la pause tarifaire pour les marchandises du Canada et du Mexique dans le cadre de l’accord United States-Mexico-Canada Agreement (USMCA) puisse apporter un soulagement temporaire à certains secteurs, elle n’atténue pas la réaction plus large du marché
L’économie américaine est fortement liée au marché mondial, et les tentatives de l’isoler derrière des murs tarifaires ne la protégeront pas de la réalité. Les investisseurs internationaux, les gestionnaires de fonds et les dirigeants d’entreprises prennent des décisions basées sur les fondamentaux économiques, et non sur la rhétorique idéologique.
Les tarifs douaniers agissent comme une taxe sur les entreprises et les consommateurs avec des effets négatifs qui sont maintenant visibles en temps réel.
D.Trump ferait bien de relire l'histoire tragique de son prédécesseur et 25ème président des Etats-Unis : William McKinley.