MAJ janvier 2025 (1/3) - Positionner les portefeuilles pour une poursuite de la croissance ?
2025 devrait être une bonne année boursière, selon le consensus.
Mais il faut se méfier des consensus !!
D’un point de vue macro-économique, l’inflation mondiale reste sur une trajectoire baissière, permettant aux banques centrales d’engager un cycle de baisse des taux d’intérêt relativement synchronisé.
Historiquement, la baisse des taux a presque toujours soutenu les marchés boursiers. La vigueur persistante de l’économie américaine et la stabilisation progressive dans le reste des pays développés et en développement devraient permettre une croissance des ventes et des bénéfices en 2025.
Les Etats Unis apparaissent comme une puissance qui dispose de beaucoup de potentialités à mettre en œuvre tandis que l'Europe s'enfonce dans la 'non-croissance' et les déficits.
Divergence dans les indicateurs de sentiment entre les Etats-Unis et l’Europe depuis début 2024
Europe :
Des défis à relever, tant internes qu’externes
Compte tenu de la faiblesse persistante de l’Allemagne, la croissance de la zone euro devrait rester atone en 2025.
Dans ces conditions, la BCE devrait continuer à abaisser ses taux d’intérêt en 2025 vers les 1,25%, voire à un niveau inférieur en cas de ralentissement prononcé.
Économie chinoise:
De bonnes nouvelles et des interrogations.
Les récentes mesures de relance ne suffiront pas à surmonter les défis de long terme auxquels la Chine est confrontée, même si une tendance vers un soutien politique plus coordonné et plus déterminé s'est clairement manifestée depuis quelques mois. Les paramètres de politique monétaire restent stricts et le suivi de la politique budgétaire a déçu les marchés.
La Chine va être confrontée à un risque tarifaire de la part de l'administration Trump. Ce qui pourrait inciter les dirigeants chinois à agir de manière plus radicale.
Inde :
Si le marché est richement valorisé actuellement, il bénéficie de la neutralité sur le plan géopolitique, il est moins exposé aux droits de douane que les autres marchés émergents, et dispose d’une opportunité de croissance structurelle intéressante. Il s'agit d'un marché qui peut profiter d'un report d'activité venant de Chine si des perturbations commerciales entre la Chine et les États-Unis apparaissent.
Actions des marchés émergents :
Les politiques de Trump devraient exercer une pression à la hausse sur l’inflation américaine, en augmentant la courbe des taux américains et en soutenant le dollar américain. Cela resserre les conditions financières dans les marchés émergents et nuit à leur performance.
Effet collatéral à la hausse des droits de douane que pourrait imposer les États-Unis à la Chine, la monnaie chinoise s'en trouvera affectée. Une dévaluation significative du renminbi pourrait exercer des pressions sur les devises émergentes concurrentes, et donc pénaliser encore plus les marchés émergents.
Etats-Unis superstar :
L’indice S&P 500 est en passe d’enregistrer son deuxième meilleur millésime en 25 ans, avec des valorisations de 25x les bénéfices, tandis que les actions européennes et émergentes, qui s’échangent à 14x les bénéfices en moyenne, restent bloquées dans le bas de leur fourchette de valorisation historique. La surperformance annuelle des actions américaines par rapport au reste du monde n’a jamais été aussi importante, avec plus de 22% d’écart cette année.
La victoire des Républicains laisse présager un environnement financier dominé par des baisses d’impôts, des mesures de déréglementation et un soutien accru à la croissance des entreprises américaines.
Malgré des valorisations élevées aux Etats-Unis, l’année 2025 devrait s’avérer encore un bon cru pour les marchés boursiers. Les actions américaines devraient afficher les gains les plus marqués en relation avec une économie florissante.
Monde :
Un biais accommodant: le cycle de baisse de taux tant attendu s’est enfin enclenché.
Au sein des quelque 115 banques centrales dans le monde, 74 ont adopté un biais accommodant et ont abaissé les taux d’intérêt lors de leur dernière réunion de politique monétaire.
Les actions mondiales, malgré des valorisations élevées, peuvent continuer à bien se comporter compte tenu d’un contexte économique relativement favorable.
Les actions sont chères, mais le contexte est favorable.
L’une des conséquences du marché haussier actuel des actions est qu’elles sont devenues chères.
Les États-Unis semblent extrêmement bien valorisés (25x pour le S&P500), et aucun autre marché ne peut être décrit comme bon marché. Même les marchés mal aimés comme le Royaume-Uni et le Japon sont loin d’être des bonnes affaires.
Cependant, ces valorisations devraient s’avérer assez bien soutenues à court terme. D’un point de vue macro-économique, l’inflation mondiale reste sur une trajectoire baissière, permettant aux banques centrales d’engager un cycle de baisse des taux d’intérêt relativement synchronisé.
La baisse des taux a presque toujours soutenu les marchés boursiers.
La vigueur persistante de l’économie américaine et la stabilisation progressive dans le reste des pays développés et en développement devraient permettre une croissance des ventes et des bénéfices en 2025.
Les estimations consensuelles des bénéfices pour les deux prochaines années pour les principales régions du monde sont solides: une croissance moyenne de 8 à 12% chaque année (source: LSEG Datastream, Schroders Strategic Research Unit, novembre 2024). En supposant qu’il n’y ait pas de dévalorisation des marchés actions, les opportunités de rendement des actions mondiales seraient raisonnables, voire spectaculaires.
Trump 2.0 : Beaucoup de choses peuvent arriver
Si le message a jusqu’à présent été assez optimiste, la récente élection de Donald Trump pour un second mandat à la présidence des États-Unis devrait s’avérer être un joker pour les investisseurs à moyen terme.
Sous Trump, le monde sera clairement différent. Certaines de ses initiatives politiques auront des conséquences importantes, mais aussi de nombreuses conséquences imprévues. À tout le moins, il est probable qu’il y aura plus de volatilité sur les marchés.
Dans l'immédiat, et
avant même sa prise de fonction, la courbe des taux américains a augmenté en réponse aux politiques qu'il promet de mener.
- MAGA ou America First :
La victoire des Républicains laisse présager
un environnement financier dominé par des baisses d’impôts, des mesures de déréglementation et un soutien accru à la croissance des entreprises américaines.
Cette politique va s’appliquer à une série de domaines différents, mais en un mot, elle signifie moins de mondialisation, des alliances plus faibles et plus d’incertitude. Les marchés, pour des raisons évidentes, n’aiment pas l’incertitude.
Si les droits de douane sont mis en œuvre conformément à ses annonces de campagne, il y aura probablement un impact substantiel sur l’inflation américaine, ce qui affectera de manière disproportionnée les ménages à faible revenu, un élément clé de la base de soutien de Trump. Par conséquent, on peut s’attendre à une approche plus nuancée de l’application des droits de douane que ne le suggère la rhétorique de la campagne.
Les 100 premiers jours de sa présidence pourraient donc être riches en réformes susceptibles de remodeler l’économie américaine, offrant de nouvelles opportunités, tout en créant des risques pour certains secteurs.
L’assouplissement réglementaire du secteur de l’énergie pourrait stimuler davantage le gaz naturel porté par la demande européenne et l’essor des datacenters et de l’intelligence artificielle, alors que les actions pétrolières subissent toujours les conséquences d’une offre excédentaire.
Par contre, toute réduction des crédits d’impôts accordés sous l'Inflation Reduction Act de 2022 va compromettre partiellement l’élan de la filière verte.
D’autre part, l’évolution des dépenses militaires vers des technologies de pointe pourrait changer la donne dans le secteur de la défense. Enfin, les entreprises de la tech qui œuvrent dans l’IA, la cybersécurité ou les cryptomonnaies pourraient tirer profit d’un cadre politique plus favorable.
À court terme, Schroder Investment Management identifie 3 domaines d’incertitude :
L'impact d’une administration Trump, la dynamique de l’IA et le soutien politique chinois.
L’envolée des taux longs américains résultant d’une anticipation d’un regain d’inflation ou de croissance
est une autre source de préoccupation.
Des taux longs élevés font mauvais ménage avec les actions.
Si les taux longs venaient à dépasser les 5%, les investisseurs actions pourraient délaisser les actions au profit des obligations.