MAJ septembre 2021 post 1/3
Une rentrée sous le signe de.... l'opti, ou du pessi.... misme ?
Vous prendrez bien un peu de macro en entrée.
La croissance économique est forte, surtout dans les pays où les programmes de vaccination contre le Covid sont maintenant bien avancés.
Les dernières perspectives du FMI (07/2021) font état, pour 2021, d'une croissance de 7,0% aux États-Unis, et de 4,6% en Zone Euro.
Elle devrait être, respectivement, de 4,9% et de 4,3% en 2022.
Pour sa part, la BCE a revu ses prévisions de croissance à la hausse et anticipe désormais une croissance de +4,6% en 2021 (vs +4,0 auparavant) et de +4,7% en 2022 (vs +4,1 auparavant).
Au sujet de la France, la BdF a relevé sa prévision de croissance pour 2021 à +6,3% (vs +5,8 auparavant). Par contre, elle les révise à la baisse pour 2022 (+3,7 contre 4,1) et 2023 (+1,9 contre 2,1).
Sur le plan de l'inflation, le rendez-vous de Jackson Hole a montré que
Jerome Powell a pris acte de l’accélération de l’inflation, mais avance très prudemment sur le début de la réduction du soutien monétaire de la FED. Sa ligne de conduite reposant sur le fait que la hausse de l'inflation est transitoire, et ne nécessite pas la mise en place de mesures restrictives à ce stade du cycle économique.
La hausse des prix aux États-Unis a fortement ralenti en août, à leur rythme le plus faible en six mois, ce qui suggère que l'inflation a probablement atteint un pic.
Sur 12 mois, la hausse ressort à 5,3% contre 5,4% en juillet.
Une évolution de l'inflation conforme aux anticipations faites par Jerome Powell.
En résumé :
-
La croissance économique est très forte cette année, mais va décélérer les années suivantes.
-
L'inflation a explosé, mais a probablement connu son pic en juillet, et va aussi tendre vers son niveau qu'elle avait avant la pandémie.
L'horizon manque de visibilité :
- L'apparition de nouvelles mutations du virus (delta) suscite l'inquiétude quant à la sortie de la crise et limite la performance des indices depuis la mi-juin.
- Incertitude quant au calendrier de la réduction des achats d'actifs par la Fed.
- La faiblesse des dernières données économiques publiées par la Chine (résurgence de l'épidémie de Covid-19 dans certaines régions, perturbations de l'approvisionnement, pressions réglementaires plus fortes, ralentissement de la consommation), suscite des inquiétudes quant à la reprise économique mondiale.
Ces incertitudes, et évolutions parfois contradictoires des perspectives économiques, pèsent sur les marchés financiers depuis quelques semaines.
Bon, ok,
après l'entrée, peut-être pourrions-nous passer à un plat chaud... Très chaud même!
Lors de la MAJ d'août, j'écrivais "
Et si le variant Delta venait au secours des marchés financiers ?".
La propagation continue du variant delta a entraîné de nouvelles restrictions dans plusieurs pays, ce qui freine la reprise économique.
Et heureusement, pourrait-on dire!
En effet, avec une croissance ne montrant pas de signes de faiblesse, la FED aurait peut-être pris très rapidement, dans l'urgence et dans l'excès, des mesures restrictives alors que la croissance va naturellement retrouver son rythme naturel qui est plutôt autour de 2%.
Pour le coup, la correction aurait été sévère sur les marchés avec un cycle économique qui s'affaiblit et des taux qui montent.
D’une exposition pro-cyclique à une exposition neutre :
S'il est probablement trop tôt pour parler de fin de cycle, nous pouvons penser que nous sommes encore dans la partie expansion du cycle économique, mais que le point haut vient d'être atteint.
Les secteurs cycliques ont probablement atteint leur sommet,
Le changement des conditions économiques incite donc à s'éloigner d'une stratégie pro-cyclique pour adopter une position plus prudente et commencer à rechercher des valeurs susceptibles de surperformer dans une période d’expansion économique plus modérée.
En Europe, au S1, les secteurs d'activités affichent une performance positive à l’exception des Utilities :
- Le
secteur des Banques (+23,8%) affiche la meilleure performance sectorielle;
- Il est suivi par le
secteur de l’Auto (+23,15%) tiré par les constructeurs allemands, VW (+38,6%) et Daimler (+30,3%).
- L'arbitrage des compartiments cycliques vers la croissance profite au
secteur de la Santé (+6,7%)
- La
Technologie est à +4% et est portée par le software.
- Le secteur des
Utilities est le seul en baisse (-2,9%)
Réduction progressive de la politique d’assouplissement monétaire (quantitative easing) menée par la Fed
Si les taux restent artificiellement bas (la Fed détient plus de 20% de l’encours total des bons du Trésor), la réduction du soutien monétaire devrait favoriser leur retour à des niveaux plus élevés.
Les économistes tablent sur un niveau de l’ordre de 2% pour le 10 ans US et 0,1 à 0,25% pour le Bund d'ici la fin 2022.
Si ces niveaux peuvent paraître modestes (2% attendus contre 1,27% actuellement sur le 10 ans US, et 0,25% contre -0,34% sur le Bund allemand), ils réduisent mathématiquement l'écart de rendement qu'il y a avec celui des actions.
La progression des bénéfices et des dividendes sont les 2 moteurs qui permettent à une action de croître.
Selon une étude de du géant bancaire allemand Deutsche Bank faite sur les sociétés du S&P500 pendant 70 ans, les prix des actions dépendent surtout de l’évolution des bénéfices des entreprises.
Selon cette statistique, les bénéfices des sociétés ont augmenté de 7,53% par an depuis 1946. Les prix des actions du S&P 500 ont quant à eux augmenté de 7,44% sur la même période. "
Il s’agit d’un mouvement synchrone sur les sept dernières décennies”, souligne Deutsche Asset Management.
D'où mon idée affichée dans le titre de ce paragraphe, que le plat chaud pourrait bien être très chaud...
On voit que, d'un côté,
la croissance a atteint son point haut, et va revenir à son niveau de progression séculaire.
Ce qui va peser sur les perspectives des entreprises quand elles vont publier leurs prochains résultats, surtout que les comparaisons vont se faire par rapport aux trimestres de reprise d'activité qui affichent des performances exceptionnelles.
Les révisions risquent donc de se faire en baisse.
Outre l'évolution des profits, dont la base de comparaisons est historiquement élevée, l’évolution des taux d’intérêt à long terme influe également sur le cours des actions.
La baisse des taux rend la rémunération des actions plus attractive, par rapport à celle des obligations d’Etat.
Mais l'inverse, et on est dans cette optique, est tout aussi vrai : la hausse des taux rend la rémunération des actions moins attractive.
Conclusion :
C'est chaud pour les prochains mois.
Malgré tout, les actions restent le placement le plus rémunérateur.
Alors que depuis le krach 2020, on pouvait presque acheter tout et n'importe quoi, ce ne sera plus possible maintenant.
Ce que les baby investisseurs nés avec le krach auront sans doute du mal à comprendre!
Je reprends cette phrase lue ce matin dans un article économique :
"
Cette combinaison de facteurs suscite l'incertitude chez les investisseurs à long terme qui cherchent à gagner un revenu stable tout en réalisant des gains en capital décents."
En clair :
Il va falloir devenir sélectif dans ses choix.
Pour ma part, je reste sur un optimisme relatif. La feuille de route en vigueur depuis quelques mois reste de mise, notamment :
-> 1-
Recentrage du portefeuille sur les grandes et solides valeurs de croissance qui ont un leadership international... Elles s'en sortent toujours mieux que les autres!
-> 2- A l'inverse,
réduction des petites valeurs et des cycliques (sauf les bancaires).
-> 3-
Maintien d'un poste liquidités conséquent afin de profiter de la volatilité des marchés, si jamais il devait y en avoir.
Positionnement sectoriel :
Le point haut du cycle ayant été passé,
je donne une coloration plus défensive au portefeuille en troquant les valeurs cycliques pour des valeurs défensives, notamment le secteur de la santé qui devrait connaitre croissance et innovation sans précédent durant cette nouvelle décennie, voire davantage.
Ajoutons-y le rattrapage des actes reportés et des investissements des milieux hospitaliers qui ont été gelés pendant la crise du Covid.
Autant de raisons pour penser que le secteur de la santé va performer ces prochaines années.
Les bancaires détenues (BNP, CA, Banco Santander, Unicredit), cycliques par excellence, restent en portefeuille : Elles seront bien les seules qui profiteront d'une hausse des taux, si hausse des taux il devait y avoir.
Evolution par rapport au mois précédent (en %):
Août Septembre
Industrie 20,7 - 19,8
Luxe 12,1 - 10,1
Tech 10,5 - 9,3
Santé 9,3 - 11,5
Greentech 9,2 - 7,5
Finance 3,7 - 3,3
Zone euro 15,1 - 16,1
Liquidités 9,1 - 13,4
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