La lourdeur de la pression fiscale [lien réservé abonné] nourrit un exil fiscal important, depuis plusieurs décennies
Déjà en 2012, l'exil fiscal total a concerné entre 3500 et 4000 contribuables français. C'est cinq fois plus qu'en 2011, selon certains experts fiscaux[1] [lien réservé abonné] En 2015, les capitaux cumulés perdus par la France sur 33 ans en raison de l'exil fiscal ont été estimés entre 143 et 200 milliards d'euros (constants)[2] [lien réservé abonné], réduisant la croissance économique [lien réservé abonné], l'emploi et les recettes des impôts. En comparaison, l'impôt sur la fortune [lien réservé abonné] n'a jamais rapporté plus de 5 milliards d'euros par an.
L'exil fiscal s'est cependant largement atténué voire inversé depuis 2017, la fin de l'impôt sur la fortune [lien réservé abonné] et la mise en œuvre de la flat tax [lien réservé abonné] à 30 % sur les revenus du patrimoine. Cette fiscalité, moins lourde que la fiscalité punitive en place sous François Hollande [lien réservé abonné], reste lourde au regard de ce qui se pratique dans les pays voisins. À titre de comparaison, les plus-values [lien réservé abonné] ne sont pas imposées en Belgique [lien réservé abonné] (0%).
Il faut noter que les chiffres usuellement utilisés pour mesurer l'exil fiscal sont ceux de Bercy, qui recense les redevables de l'ISF [lien réservé abonné] qui quittent la France ou la rejoignent. Ils n'incluent pas les départs de personnes qui vont créer leur entreprise sous des cieux plus cléments fiscalement et font fortune à l'étranger. Comme l'analyse l'économiste Sylvain Catherine (Wharton) en juin 2024, il y a 46 « licornes » (start-ups valorisées à plus d'un milliard de dollars) américaines fondées par des entrepreneurs formés en France. C'est plus que le nombre total de licornes françaises[3] [lien réservé abonné].