Obligataire : Les dettes des pays émergents menacées par le vainqueur républicain US. - extrait Les Echos 14/11
Les investisseurs attendent de voir quelles seront les mesures vraiment prises par l’administration Trump, notamment en matière de protectionnisme, pour revoir leurs paris sur les obligations émergentes.
On aurait pu s’attendre à un vent de panique sur le marché des obligations émergentes. Pourtant une
semaine après l’élection de Donald Trump, au programme très protectionniste, la dette des pays émergents a plutôt tenu le choc.
Mais, à moyen terme , une menace beaucoup plus importante pèse sur l’ensemble des dettes émergentes. Celle d’une fuite des capitaux au profit d’une dette américaine in fine beaucoup plus attractive en termes de rendement risque.
A l’heure actuelle, le rendement des Treasuries à 10 ans tourne autour de 4,4 %, soit le double de la
moyenne des 20 dernières années selon les calculs de Bloomberg.
En comparaison, celui des obligations mexicaines de même maturité, par exemple, évolue à 6,3 %
Autrement dit moins de deux points de pourcentage séparent les taux de la dette jugée la plus sûre au
monde de ceux d’un pays noté BBB.
Cette prime de risque semble bien légère pour les investisseurs.
C’est encore plus frappant quand on compare les rendements des obligations d’Etat américaines à celui des obligations émergentes libellées en devises locales. Ce dernier tourne autour de 4,26 %. Il est inférieur à celui des Trésoreries américains.
Une situation qui ne pourra pas perdurer. Il faut donc s’attendre à ce que les investisseurs exigent une prime de risque et donc une rémunération plus importante pour continuer à prêter aux pays émergents.
Et cette prime dépendra, en grande partie, du traitement que réservera l’administration Trump aux pays concernés.