« Ce troisième trimestre est un bon cru (...) pour le groupe, l'activité a été très soutenue dans l'ensemble de nos métiers », a salué lors d'une visioconférence de presse Olivier Gavalda, le directeur général de l'entité cotée du groupe, Crédit Agricole SA (Casa).

La Bourse ne partageait pas cet avis : le cours de Casa perdait 2,37% vers 9H30, à 15,88 euros, dans un marché stable.

Les caisses régionales, dont la marge s'améliore et les provisions pour risques d'impayés sont quasi stables, voient leur activité repartir avec 23,4% de crédits immobiliers en plus sur un an, et leur bénéfice net augmenter de presque autant entre juillet et septembre, à 451 millions d'euros.

Le pôle « grandes clientèles », logé au sein de l'entité cotée Crédit Agricole SA et s'adressant aux grandes entreprises, a également vu son bénéfice net croître de 19,6%, à 622 millions d'euros, aidé par une bonne tenue des marchés et par un coup de pouce de l'activité de conservation de titres. Le Crédit Agricole détient depuis juillet 100% de sa filiale Caceis, spécialisée dans ce métier.

Les titres de la banque italienne Banco BPM, détenue à hauteur de 19,9% par le Crédit Agricole, se sont par ailleurs appréciés sur la période, dopant le bénéfice net de la banque de près de 250 millions d'euros.

Le produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires dans le secteur, progresse lui de 5,6% sur un an à 9,73 milliards d'euros. Pris seul, le bénéfice net de Crédit Agricole SA a augmenté de 10,2%, à 1,84 milliard d'euros, pour un PNB de 6,85 milliards d'euros (+5,6%).

En mettant de côté l'impact favorable de Banco BPM, « le chiffre d'affaires aurait dû être meilleur, en particulier dans le segment des grands comptes », ont observé dans une note les analystes de Jefferies.

Déboires en Chine

Le Crédit Agricole n'a cependant pas pu compter le trimestre dernier sur le concours de son deuxième réseau d'agences, le LCL, dont le bénéfice net a diminué de 17,3% sur un an.

La comptabilisation d'une plus-value de cession d'une participation cédée l'an dernier explique cette différence, a souligné le patron de la filiale Serge Magdeleine.

En gestion de fortune, la banque a été freinée par les coûts d'intégration de la banque belge Degroof Petercam, spécialisée dans la gestion d'actifs auprès d'une clientèle aisée.

Les activités de crédit-bail automobile ont elles souffert d'un « marché déprimé », a souligné la directrice générale adjointe de Casa Clotilde L'Angevin, quand la coentreprise nouée avec le constructeur chinois GAC a pâti de difficultés dans le pays.

Interrogé sur les turbulences politiques et la dégradation de la note de la dette française, M. Gavalda a écarté tout impact à court terme mais envisage d'éventuelles conséquences dans un second temps, en termes « d'attractivité, notamment des investisseurs étrangers ou des entrepreneurs français qui pourraient avoir une volonté de déplacer leurs investissements ailleurs ».

Espoirs en Italie

Le dirigeant est également revenu sur les positions du Crédit Agricole en Italie, son deuxième marché domestique où la banque compte plus de 900 agences, 8.200 collaborateurs et plus d'1,7 million de clients, selon son site internet.

Le Crédit Agricole SA détient également 19,9% du capital de Banco BPM, et a demandé début juillet à la Banque centrale européenne (BCE) l'autorisation de dépasser ce seuil, une décision attendue dans les jours qui viennent, a précisé M. Gavalda.

« L'Italie évidemment est un marché important pour le Crédit Agricole », a-t-il souligné. « On est attentifs à tout ce qui peut se passer et ouvert à tous les scénarios », a-t-il repris, en forme de réponse au directeur général de Banco BPM Giuseppe Castagna, qui avait déclaré le 18 septembre qu'une fusion avec la filiale italienne du Crédit Agricole, Crédit Agricole Italia, était « l'opportunité la plus claire » sur la table.