La pression réglementaire continue pour N26. Le gendarme financier allemand, la BaFin, a annoncé lundi de nouvelles mesures contraignantes à l'encontre de la néobanque berlinoise, destinées à corriger des défaillances persistantes dans son organisation et à renforcer sa solidité financière. Une décision qui marque un nouveau durcissement du superviseur, déjà très critique à l'égard de l'établissement ces dernières années.

Dans un communiqué, la BaFin indique avoir exigé de N26 qu'elle prenne « des mesures appropriées et efficaces afin d'établir une organisation commerciale adéquate ». Pour en assurer le suivi, un représentant spécial a été nommé. Sa mission : contrôler la mise en œuvre des mesures imposées et rendre compte régulièrement au régulateur.

Le superviseur allemand ne s'est pas arrêté là. Il a également décidé d'imposer des exigences supplémentaires en matière de fonds propres et de restreindre certaines activités commerciales. Concrètement, N26 n'est désormais plus autorisée à lancer de nouvelles activités de crédit hypothécaire aux Pays-Bas. Ces mesures sont entrées en vigueur à la mi-décembre.

N26 déjà épinglée en 2024

Des décisions lourdes de conséquences pour la fintech, qui revendique plus de 7 millions de clients dans 24 pays et emploie plus de 1  500 personnes. Dans une réaction transmise à l'AFP, N26 assure être en « échange étroit et constructif » avec les autorités de supervision et le représentant spécial désigné, et affirme activement travailler à la mise en œuvre d'un plan d'actions incluant des ajustements de gouvernance et un renforcement des mécanismes de contrôle.

Ces nouvelles sanctions s'inscrivent dans un contexte déjà tendu. En 2024, un contrôle spécial de la BaFin et l'examen des comptes annuels avaient mis en lumière de « graves lacunes », notamment dans la gestion des risques, le traitement des réclamations et l'organisation des opérations de crédit, en infraction avec la loi allemande sur le crédit. De 2021 au printemps 2024, la banque avait déjà vu son développement freiné, avec un plafond de 60 000 nouveaux clients par mois.

L'été 2025 a également été marqué par une profonde réorganisation de la gouvernance. Sous la pression des investisseurs, l'un des cofondateurs, Valentin Stalf, s'est mis en retrait de la direction générale, tandis qu'un ancien haut responsable de la supervision bancaire, Andreas Dombret, a pris la tête du conseil de surveillance. En parallèle, N26 a annoncé l'arrivée de Mike Dargan, ancien cadre dirigeant d'UBS, à la tête de la banque à partir d'avril prochain.