MAJ avril, suite
Le portefeuille
Performance : -8% YTD (rappel : -10YTD le mois dernier)
C'est une petite déception parce que les titres de l'énergie, des matières 1ères et de la défense se sont très bien comportés.
Malheureusement, les titres de la santé, des bancaires et de l'automobile ont connu des baisses sensibles.
Répartition sectorielle du portefeuille :
Pour l’heure le marché des actions semble plutôt bien digérer la dégradation macro, la crise ukrainienne et la hausse des taux.
Toutefois, il ne faut pas oublier que les prévisions de bénéfices sont revues à la baisse et que chaque % en moins lors de la révision en baisse de la croissance = -7% sur les bénéfices des entreprises.
Il est probablement temps de faire quelques ajustements dans le portefeuille, et je m'y emploie.
Côté ventes :
-> Les valeurs de fond de portefeuilles qui sont des valeurs de croissance avec de fortes barrières concurrentielles (pricing power) restent en place :
LVMH, Hermès, L'Oréal pour ne pas les nommer. Malgré tout,
j'ai un peu allégé les lignes pour matérialiser quelques PV et dégager des liquidités pour renforcer d'autres secteurs, défensifs, ou d'actualité comme la défense et l'énergie par exemple.
-> Dégagements sur les valeurs fortement valorisées :
J'ai soldé la ligne
NVidia avant sa récente baisse. Le titre a perdu 14% depuis ma vente, et en moins d'1 mois.
Ont également été vendues sur le marché US :
TE Connectivity Ltd et Apple.
J'ai également soldé
Dassault Système et Esker. 2 lignes récemment
reconstituées. Je préfère sortir en matérialiser une PV rapide, même si elle est minime. Il sera temps d'y revenir plus tard.
Au cours des prochains mois, la hausse des taux devrait vraisemblablement se poursuivre dans un contexte d’inflation toujours élevée en raison de la crise énergétique que nous traversons.
Ceci devrait continuer de favoriser les actions «value» au détriment des actions de «croissance».
Un tri dans la value va s'imposer :
Le cycle économique approche de son sommet, au moins aux Etats-Unis. L'Europe suivra avec quelques mois, ou trimestres, de retard.
En fin de cycle, et dans la perspective d’un ralentissement économique (certains parlent même d'une possible récession), les cycles passés montrent qu’il faut passer progressivement à une
surpondération des secteurs défensifs : Consommation de base, santé et services publics (producteurs d’électricité, gestion de l’eau et des déchets).
A l'inverse, la composante cyclique de la Value, comme la banque et l'automobile, devra être diminuée dans les portefeuilles.
La tech et la consommation discrétionnaire doivent être sous-pondérées.
A noter cette remarque que j'ai lue dans un article sur le sujet :
"Les baisses des cours des actions des sociétés de la technologie ne sont pas des opportunités d’achat"
Côté achats et arbitrages :
Le secteur de la défense est attractif. Les programmes militaires vont s'intensifier dans tous les pays.
Comme le disaient déjà les Romains il y a 2000 ans : "si tu veux la paix, prépare la guerre". Malheureusement, c'est toujours d'actualité.
Même s'il a déjà bien monté, je pense que le secteur de la défense continue d'être attractif parce que les entreprises du secteur sont depuis longtemps écartées des portefeuilles (ESG oblige), et que ce nouveau scenario de défense n'a pas encore été intégré dans les perspectives des entreprises.
Thalès en perte de vitesse depuis au moins 2 ans bondit depuis la fin janvier : +14% en 1 mois (+55% en 6 mois).
J'en étais arrivé à oublier ma petite ligne qui vivotait dans un coin du portefeuille... Je me suis empressé de la renforcer.
Quelques titres ont été renforcés :
Les valeurs allemandes
Rheinmetall (+30% en 1 mois) et
Hensoldt (+10% en 1 mois).
La valeur italienne
Leonardo (+15% en 1 mois)
La valeur britannique
BAE System (seulement +2% en 1 mois)
Une petite ligne sur
SAAB (Suède) a également été constituée (+15% en 1 mois). L'entreprise vient de remporter 2 contrats pour la modernisation l'avion de chasse de l'armée suédoise, et un autre contrat avec l'armée britannique.
Malgré la hausse récente, les PER restent abordables (PER 2022 de Rheinmetall à 19x) alors que les nouvelles perspectives à court et moyen terme n'ont pas été prises en compte.
Je compte compléter mes lignes au cours des prochains mois.
Valeurs de l'énergie et des matières 1ères : Le beau fixe, évidemment. Et un sujet central
Je fais feu de tout bois (jeu de mots facile) sur ces 2 secteurs qui n’ont jamais connu un tel début d’année.
Sur l'énergie, j'ai investi dans toute la panoplie disponible, depuis le charbon jusqu'au nucléaire, en passant par le gaz, le pétrole, les EnR, le gaz de récupération et les... pellets !
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Iberdrola (Espagne),
ENI (Italie),
TotalEnergies (France),
Equinor (Norvège) producteurs d'énergies fossiles et fournisseurs d'électricité verte.
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Constellation Energy Corp (US), fournisseur d'électricité nucléaire aux Etats-Unis
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Verbund (Autriche), producteur et fournisseur d'électricité à impact CO2 presque nul : Principalement hydroélectrique et éolien.
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Verbio Vereinigte BioEnergie (Allemagne), production et la distribution de biocarburants.
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EDP Renováveis (Portugal), 4ème acteur mondial du secteur des énergies renouvelables.
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Thungela Resources Limited. Une entreprise d'Afrique du Sud disposant d'importantes réserves de charbon et dont le principal marché est l'Asie du Sud-Est et l'Inde.
J'ai aussi mis en portefeuille des petites valeurs françaises qui devraient profiter de la valorisation de leurs idées en matières de récupération d'énergie, ou de production de sources d'énergies non dépendantes des énergies fossiles :
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Waga Energy : Société créée en 2015 par 2 ex d'Air Liquide. Waga propose de capter le méthane, qui est un gaz à effet de serre 28x plus polluant que le CO2 émis par les décharges, puis, par un procédé spécifique de filtration et de cryogénisation (on devine la patte d'Air Liquide derrière ce procédé), de le transformer en biométhane qui a les mêmes propriétés que le gaz naturel et donc le même usage.
12 unités (des Wagabox) sont en exploitation et une 13ème est en cours d'installation
Les perspectives paraissent importantes avec 97 sites sur lesquels travaille actuellement Waga, auxquels s’ajoutent 324 opportunités identifiées à court / moyen terme.
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La Française de l'Energie (FDE), a pour métier principal la production d'électricité à partir de gaz des mines de charbon abandonnées (Nord de la France, Belgique notamment).
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Moulinvest est actif dans la transformation de bois, notamment pour la construction, entend doubler ses capacités de productions à horizon 2030. A une demande très forte de la part de la construction, Moulinvest profite de la crise énergétique actuelle pour valoriser pleinement le bois-énergie sous forme de pellets.
Equinor s'adjuge 20% en 1 mois,
Verbio gagne 28%,
Constellation Energy gagne 22% et
Eramet (Nickel et manganèse) gagne 20%
La palme revient à
Thungela (charbon) qui gagne 71% en 1 mois.
Attention tout de même : le haut du cycle économique est proche, ce qui signifie que l'utilisation des ressources naturelles est aussi proche de son maximum.
Mais le contexte de guerre et de sanctions contre la Russie brouille les pistes.
Néanmoins, je vais probablement réduire les positions d'ici quelques mois et garder (peut-être même renforcer) quelques actions spécifiques :
Equinor est "
peut-être la société énergétique la plus rentable au monde à l'heure actuelle", ai-je pu lire dans une analyse publiée récemment sur Seeking Alpha.
Je compte renforcer
Equinor, société norvégienne spécialiste de l'exploitation offshore de pétrole et de gaz, et demain de l'éolien offshore.
Elle est notablement sous-évaluée par rapport à ses pairs.
Renforcer
Equinor se fera par réduction de la ligne
TotalEnergies qui manque de clarté sur son engagement russe.
L'objectif 0 carbone 2050, et la recherche de l'indépendance énergétique de l'Europe devrait soutenir durablement la demande en "métaux de décarbonation", c'est-à-dire le cuivre, le lithium, le nickel (batteries), le zinc ou l'aluminium.
Le norvégien
Norsk Hydro (aluminium), et
Eramet (Nickel et manganèse), figurent en bonne place dans le portefeuille, et vont y rester.
A noter qu'
Eramet a engagé la construction d'une
usine de lithium en Argentine. Une nouvelle source de revenus à venir pour Eramet dans un domaine en expansion.