Bonsoir,
Que doit faire un juge s'il croise une offre de prêt avec une clause lombarde ????
Par arrêt du 4 juin 2009 (Pannon, C-243/08),
la Cour de justice des Communautés européennes a dit pour droit que le juge national est tenu d’examiner d’office le caractère abusif d’une clause contractuelle dès qu’il dispose des éléments de droit et de fait nécessaires à cet effet.
Donc, le juge doit relever d'office le caractère abusif d'une clause n'ayant pas fait l'objet d'une négociation individuelle.
Une clause stipulant que les intérêts conventionnels seront calculés sur la base d'une année de 360 jours, d'un semestre de 180 jours, d'un trimestre de 90 jours et d'un mois de 30 jours est-elle claire et compréhensible ?
C'est la première question que va devoir se poser le juge avant de vérifier si elle est abusive ou non, en effet l'article 4, alinea 2 de la directive 93/13/CEE du 5 avril 1993 dispose que :
"L'appréciation du caractère abusif des clauses ne porte ni sur la définition de l'objet principal du contrat ni sur l'adéquation entre le prix et la rémunération, d'une part, et les services ou les biens à fournir en contrepartie, d'autre part, pour autant que ces clauses soient rédigées de façon claire et compréhensible"
A ce niveau, la jurisprudence européenne est riche d'éléments permettant d'affirmer que cette clause n'est ni claire ni compréhensible et que, en cela elle ne respecte pas l'obligation d'information et de transparence imposée au professionnel notamment par l'article 111-1 du code de la consommation mais aussi par ladite jurisprudence européenne.
Quelques exemples :
- Le premier, est celui qui se rapproche le plus de notre cas d'espèce. L'avocat général Monsieur Maciej Szpunar ( Affaire C‑421/14) explique :
"58. La clause 3 du contrat litigieux prévoit que «la formule mathématique permettant d’obtenir, à partir du taux d’intérêt nominal annuel, le montant des intérêts échus pour chaque période est la suivante: C x d x r/360 x 100; légende: C = le capital restant dû au début de la période de liquidation; d = le nombre de jours que comporte la période de liquidation; r = le taux d’intérêt nominal annuel. [...] Pour le calcul des intérêts, l’année sera réputée comporter 360 jours».
59. La clause litigieuse relève de la catégorie des clauses visées à l’article 4, paragraphe 2, de la directive 93/13 et qui sont donc exclues de l’examen du juge national. Cependant, cet article permet de contrôler ces clauses contractuelles uniquement si celles-ci ne sont pas rédigées de manière claire et compréhensible, comme c’est le cas dans l’affaire au principal."
Finalement, je ne pense pas que d'autres exemples soit nécessaires

. La clause lombarde n'est ni claire ni compréhensible. Suite, la prochaine fois, est-ce qu'elle crée un déséquilibre significatif ???
Très belle soirée,
El crapo