Merci de ce partage mon cher @Jurisprudence
Le TJ de Bordeaux s'appuie, pour déclarer la clause abusive, sur le non respect du L111-1 du code de la consommation.
Les motifs de la décision étaient les mêmes pour la cour d'appel de Limoges (7 février 2019, 18/00056) mais elle a été cassée par la haute cour (1ère chambre civile, arrêt 432 du 9 septembre 2020).
La haute cour qui précise :
"..il incombe aux juges du fond, examinant le caractère abusif d’une clause prévoyant un calcul des intérêts sur la base d’une année de trois cent soixante jours, d’un semestre de cent quatre-vingts jours, d’un trimestre de quatre-vingt-dix jours et d’un mois de trente jours, d’apprécier quels sont ses effets sur le coût du crédit, afin de déterminer si elle entraîne ou non un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat."
La cour d'appel de Besançon, via ses arrêts du 8 octobre et du 5 novembre 2019 a basé ses décisions sur le même motif : selon l'article L.111-1 du code de la consommation, dans sa version applicable au contrat en cause, le contrat de prêt doit mentionner les caractéristiques essentielles du crédit et en particulier son taux et les modalités de son application.
Nul doute que les 2 arrêts de la CA de Besançon seront aussi cassés....cela devrait arriver en mars/Avril a priori.
Pour la haute cour le défaut d'information, ou l'absence d'information dans un contrat d'adhésion établi par un professionnel et à destination d'un consommateur n'est pas condamnable. Le non respect du code de la consommation par un établissement bancaire n'est pas condamnable.
Cette position de la haute cour est affirmée, assumée, confirmée....
Alors que les lois sont rédigées et votées par la représentation nationale, une magistrate, Madame Batut, s'en affranchit et décide de ne pas en appliquer certaines pour venir au secours de banquiers ne respectant pas la réglementation par unique et pur appât du gain.
Le message est maintenant clair. Tout est permis aux banquiers tant que le TEG est respecté avec une marge d'erreur de 0,1 point.
Et, si l'"erreur" sur le TEG est suffisamment importante pour entrainer une condamnation de la banque, la déchéance encourue étant fonction du préjudice, celle ci ne couvrira jamais les frais de justice de l'emprunteur....
Bref, tout est permis, retour au moyen-age pour la protection des consommateurs...
El crapo