Bonjour à tous et meilleurs vœux, surtout à crapoduc en ce mois si particulier pour tous, mais surtout pour lui !
Quand je vois les errements de certains quant à l’incidence du calcul « LOMBARD » sur le coût global d’un prêt, je ne peux m’empêcher d’intervenir, encore une fois, sur la base d’un exemple volontairement simplifié, chiffré :
Suite à la négociation entre les parties contractantes, l'offre de prêt "in fine" d'un capital de 1M€ au taux annuel de l'intérêt conventionnel proportionnel, fixe, égal à 3,6% prévoit le remboursement en 2 annuités (Non datées !) :
La première de 1M€ x 3,6% = 36k€ (L’intérêt est bien proportionnel au taux !) ; La dernière de 36k€ + 1M€ =1 036k€ ;
Le coût contracté du prêt (En intérêt stipulé seul !) est de 2 x 36k€ = 72k€, soit 7,2% du capital initial emprunté ;
Le remboursement total prévu est donc de 1M€ + 72k€ = 1 072k€ (Il est convenu qu’il n’y a pas de charge annexe)
L'offre, rédigée par le prêteur, acceptée par l'emprunteur, sous ces conditions, est strictement devenue le contrat ! ...
Par hypothèse, à la réalisation du prêt, la première échéance, et elle seule, est "brisée" pour une raison quelconque (Il y en a toujours de bonnes ! ...) : Le terme du prêt est fixé au vendredi 13/01/2023 (Date de la dernière annuité !), la première échéance tombant le jeudi 13/01/2022 et la date de valeur retenue pour le versement du capital initial emprunté s’avérant malheureusement (Manque de chance, mais pas pour tout le monde ! ...) ce jour, jeudi 14/01/2021, au lieu d'hier, mercredi 13/01/2021 ! ; La première échéance a donc une durée de 364 jours au lieu des 365 jours prévus au contrat (Exactement 1 an ! ...), soit 1 jour de moins, en cette 3ème décennie de ce XXIème siècle !
En toute logique, le montant d'intérêt de la première échéance, d'une durée inférieure à 1 an, devrait être de :
1M€ x 3,6% x (364 / 365) = 35 901,37€, soit une différence, à la baisse, de 98,63€ par rapport à l'offre/contrat, correspondant, bien sûr, au montant de l'intérêt journalier (1M€ x 3,6% / 365 = 98,63€ !) : OK ! (Nota : Les montants sont arrondis à l’€C !)
À partir des clauses du contrat, c’est cette valeur que l’emprunteur peut s’attendre à voir débiter sur son compte le 13/01/2022.
Mais, pour le calcul des intérêts d'une échéance "brisée", pour une raison encore inexpliquée de nos jours ( ? ! ...), malgré la proportionnalité, le prêteur utilise la base annuelle LOMBARDE de 360 jours (12 mois de 30 jours !) ;
Aussi, pour cette première échéance, l'année prochaine, précisément le 13/01/2022, il prélèvera (C’est pratique ! ...) un montant calculé de la manière suivante :
1M€ x 3,6% x (364 / 360) = 36 400,00€, soit une différence, à la hausse cette fois, de 400,00€ par rapport à l'offre/contrat ! : Ouh, là, là ! ...
Le surcoût total, indû par rapport à la méthode Exact/Exact, est donc de 98,63€ + 400,00€ = 498,63€, soit près de 500€ ! ...
Et, d’autre part, 365 / 360 = 36 400,00€ / 35 901,37€ = 1,0139... : Le taux annuel effectivement appliqué en première échéance (3,65% sur la base d’une année civile de 365 jours !) est environ 1,39% plus élevé que le taux contractuel ! ... : C’est indéniable, indiscutable !
Un certain nombre de questions se posent alors sérieusement :
1) Le code de la consommation précisant explicitement que les durées annuelles sont de 365 jours pour les années communes et 366 jours pour les années bissextiles (Ce qui d’ailleurs était évident et n’aurait pas dû avoir besoin d’être rappelé !), au vu du cas exposé ci-dessus, le calcul des intérêts sur une base annuelle de 360 jours est-il bien légal ?
2) Compte tenu des sommes en jeu et du fait qu’il est inférieur à 0,7% du montant de l’intérêt stipulé, ce "maigre" surcoût doit-il, pour autant, être négligé et/ou considéré comme tout à fait acceptable, voire même excusable ? …
3) Ce surcoût, dû à un calcul « LOMBARD » (Exact/360 !) en la seule première échéance, peut-il être compensé d’une manière quelconque lors de l’échéance pleine suivante dont la durée, elle, reste bien, cette fois, annuelle, et dont le montant se calcule alors, théoriquement et aisément, ainsi : 1M€ x (1 + 3,6%) = 1 036 000,00€ = 1 036k€ ?
4) Le taux effectif global (Ici égal au taux débiteur global puisque le coût global ne comporte que l'intérêt stipulé !), vérifié (Calculé à l’aide de la fonction TRI.PAIEMENTS d’EXCEL ! ...), ressortant à environ 3,6255%, permet-il, à son tour, de calculer le montant exact de chacune des 2 échéances ?
5) Ce taux débiteur global est forcément supérieur au taux de l’intérêt conventionnel (3,6%, contractuel) puisque au moins une des échéances est d’un montant supérieur à celui calculé sur la base d’une durée annuelle civile (Ici, dans cet exemple, toujours 365 jours !) ;
L’écart de taux est d’environ 3,6255% - 3,6% = 0,0255% ! : Compte tenu de ce faible écart, à l’excès tout de même, doit-on considérer que le prêteur a bien, malgré tout, respecté les clauses du contrat ?
Autant de questions que chacun devrait se poser et aborder en toute sérénité, pour y répondre sans aucun à priori !
Pour ma part, la réponse à chacune de ces cinq questions est : "Évidemment NON !" ; Un point ! C’est tout ! ...
À vos réflexions ! ...
Cdt.