niklos a dit:
De ce que j'ai pu voir, l'inflation arrivent quand les cours montent (les entreprises fond des bénéfs et investissent, dépensent... et empruntent en masse) du coup on fait monter les taux pour contenir l'inflation. Ce qui a tendance à modérer la haut des cours.
Quand il y a une "crise" ou tout simplement quand les taux sont trop haut, les entreprises commencent à avoir du mal à faire des bénéfs, ce qui fait baisser les cours et l'inflation. On baisse donc les taux pour soutenir les entreprises
Le truc difficile étant de maintenir un équilibre entre bénéfice des entreprises, taux ni trop haut, ni trop bas et inflation.
Oulala, si Christine Lagarde lit ce post... Elle tombe en syncope!
On va reprendre :
Le rôle de la BCE est de maintenir la stabilité des prix. Stabilité qui serait obtenue avec une inflation de 2% sur le moyen terme.
Celui de la FED est légèrement différent : La FED contrôle la politique monétaire des Etats-Unis avec pour objectif le soutien à la croissance économique et la gestion de l'inflation.
Depuis les années 70 et la mondialisation des économies, des forces très importantes agissent pour faire baisser l'inflation et maintenir une croissance faible.
La démographie est en baisse dans toutes les économies dès qu'elles se développent. Une démographie en baisse impacte la croissance. Le Japon en est peut-être l'exemple le plus net.
Les dettes des Etats sont un frein à la croissance... Surtout si les taux montent. Le service de la dette devient alors une charge très, ou trop, lourde et le surplus d'intérêts à payer est autant d'argent qui n'est pas investi dans le pays pour développer son économie.
La modernisation des économies, notamment les secteurs disruptés par les progrès à pas de géants de la digitalisation de l'économie, a un impact déflationniste important. A ce titre, l'IA va transformer profondément l'économie mondiale. Ce qui va peser durablement sur l'inflation.
Des années 70 à 2020, c'est ce qui a prévalu sur la planète.
Le Covid a tout chamboulé par son ampleur mondiale bloquant les économies de la planète pendant de longs mois.
La réouverture des économies s'est traduite par une demande importante qui n'a pas pu être satisfaite.
Quand la production ne suit pas la demande, les prix grimpent, et l'inflation fait son apparition.
Une fois la pandémie sous contrôle, les banques centrales se sont attaquées à cette inflation.
Peu leur importe la santé des entreprises, les banques centrales ont pour arme principale les taux directeurs qui permettent de restreindre l'activité économique s'ils les montent (emprunter devient plus cher), ou de les diminuer si les banques centrales veulent relancer l'économie.
En parallèle, les taux obligataires ne sont soumis à aucune intervention directe des banques centrales. Ce sont les investisseurs qui, comme pour les actions, donnent une orientation aux taux obligataires.
Les taux obligataires montent en anticipation d'une inflation plus forte, ce qui affecte les entreprises lorsqu'elles se refinancent sur les marchés.
Pour ne rien arranger, le crédit devenant plus cher pèse sur les emprunteurs qui annulent ou reportent des projets industriels et la clientèle devenant également moins emprunteuse consomme moins et donc achète moins.
La hausse des taux obligataires, qui anticipe et suit les décisions des banques centrales, a bien un impact non négligeable sur les entreprises. Et ce, d'autant plus qu'elles seront fortement endettées.
Moins d'activité signifie des révisions sur les résultats, et des cours qui s'ajustent à la baisse.
Seconde punition, les obligations rapportant plus, investir dans des actions devient moins intéressant puisque l'écart entre le rendement des actions et celui des obligations se creuse en faveur des secondes alors que les premières, les actions, sont plus risquées.
D'importants flux financiers qui recherchent en permanence le meilleur rendement possible quittent alors les actions pour se porter sur les obligations plus rémunératrices.
Les marchés actions baissent.
La spirale ainsi enclenchée va continuer jusqu'à ce que les hausses de taux commencent à porter leurs fruits. Les banques centrales arrêtent de monter les taux directeurs, et les taux obligataires commencent à baisser parce que les investisseurs ont acquis la certitude que l'inflation va baisser.
Le risque actuellement est que les banques centrales sont peut-être allées trop loin... On en sait même pas si elles en ont terminé avec le cycle de hausse des taux directeurs.
Il y a un brouillard qui masque la réalité avec les sommes importantes injectées dans les économies au moment de la pandémie. Il y a un surplus d'épargne des ménages constitué durant les phases de confinement. Ce surplus d'épargne a soutenu la croissance et vient de finir d'être consommé.
Dans le même temps, les banques centrales ont monté les taux comme jamais auparavant.
Le brouillard se dissipant, le risque de découvrir une économie ravagée par des taux si élevés est fort.
Si c'est le cas, ça va faire mal, déjà pour les consommateurs que nous sommes, et pour les entreprises qui ne pourront plus profiter de l'excuse de l'inflation pour augmenter leurs marges.
Mais si ça va mal, les banques centrales vont très vite enclencher le cycle de baisse des taux directeurs... Et on aura le scénario inverse de celui de la hausse des taux.
Un bémol quand même, si les facteurs déflationnistes restent à l'oeuvre, des facteurs inflationnistes qui n'existaient pas jusqu'à récemment vont entrer en action. Ce sont les relocalisations et la transition des économies vers le 0 carbone qui va coûter un pognon de dingue au monde entier.
Pour en revenir à la question de départ :
Les entreprises subissent les mouvements de l'économie avec des banques centrales qui s'efforcent de contenir cette économie dans des niveaux compatibles avec un développement harmonieux et régulier dans le temps. D'où ce taux cible de 2% pour l'inflation. Il a été jugé comment étant le meilleur compromis pour maintenir une croissance modérée mais réelle.