Bonsoir
Msimmo a dit:
concernant la vidéos de DMVIP :
- Pour se prendre -5 M de perte sur une année, il doit y avoir du lourd, du très lourd...
Et pas un mot sur l'explication de la ventilation de la perte
Du très lourd, pas forcément, mais d’accord avec vous: 5M€ de perte sur l’exercice, mis en face d’un stock de 18M€ et d’une dette de 23M€, c’est déstabilisant et ça aurait mérité un petit développement.
Petit retour sur la
vidéo [lien réservé abonné]: on nous y apprend que le CAC a refusé de certifier les comptes 2022 à cause d’un «changement de méthode comptable» dans le compte de résultat:
- avant: on comptabilisait en CA les promesses d’achat (ce qui, en tout état de cause, allait à l’encontre du principe de prudence réglementairement énoncé dans le code du commerce, puisqu’une promesse ne vaut pas vente, nous en savons tous quelque chose);
- après: on ne fait plus! Et selon moi, on revient à des choses plus saines: on ne prend en compte que la valeur comptable du stock, si la vente de celui-ci n’a pas été actée, et donc dûment payée.
Petit exemple pour illustrer ces propos légèrement abscons, en prenant le cas du projet «Porcheville», et partons du bilan prévisionnel; pour simplifier la compréhension et les calculs, je décrète qu’il a démarré le 1er janvier de l’année N, qu’une
promesse d’achat au prix demandé a été signée pendant l’année N pour la totalité du programme (maison + terrain), et qu’au 31 décembre N (clôture des comptes), la vente n’est toujours pas actée.
- Si cette année N fait partie de la période avant, apparaissent en produit au compte de résultat l’intégralité du CA prévu (promesse signée...), soient 834k€, et en charges le coût de revient de l’opération sur un an, soient 663,7k€; la participation de cette opération particulière au résultat de l’année est donc positive, de 170,3k€, et ce pour une vente qui n’a pas encore été actée!
- Si cette année N fait partie de la période après, apparaissent en produit au compte de résultat le coût d’achat du programme relevé du coût des travaux qui en ont augmenté la valeur, soient 465k€ + 100k€ = 565k€, et en charges le coût de revient de l’opération sur un an, soient toujours 663,7k€; la participation de l’opération au résultat de l’année est donc cette fois-ci négative, de -98,3k€.
Amazing, isn’t it? Mais imparable. Et additionné à tous les programmes en souffrance, et en comptant également l’éventuelle dotation à des provisions pour tenir compte de la révision de la valeur du stock (chute du marché immobilier), ça peut aller vite.
NB: la valeur du stock annoncée à 18M€ a été évaluée en concertation avec le repreneur potentiel de DMVIP, ce qui veut dire que ce dernier prévoit par ailleurs sa marge pour pouvoir revendre au prix de marché à l’acheteur final, ce qui est légitime, mais qui n’arrange pas, bien entendu, les obligataires. Si ceux-ci arrivent en dernier derrière les créanciers privilégiés et les banques, et hors application de toute garantie, il faut envisager qu’ils puissent ne pas revoir la totalité des capitaux investis: en effet, 18M€ d’actifs pour 23M€ de dettes, et pour se voir restituer la totalité du capital, il faudrait que le delta de 5M€ représente un
minimum pour les intérêts non payés; est-ce vraiment le cas, parce que ça me paraît déjà beaucoup?...